C’est ainsi que la géographie, la politique mondiale et les méfaits du régime ont créé ce qui pourrait être le taux de dépendance aux opioïdes le plus élevé au monde. En 2017, les troupes et les gardes-frontières du régime ont saisi 630 tonnes d’opium et 39 tonnes d’héroïne à la frontière du pays avec l’Afghanistan. Cela représente environ 25 % de toute l’héroïne et un pourcentage stupéfiant de 90 % de tout l’opium saisi dans le monde cette année-là.
Et ce n’est pas inhabituel. L’Iran intercepte régulièrement plus d’opioïdes que la plupart des autres pays réunis. Selon les Nations unies, personne n’a saisi plus de drogues à base d’opium que la police iranienne, soit 4 milliards de dollars. Les drogues récréatives modernes ont une longue et riche histoire en Iran.
Après la révolution de 1979, le régime des mollahs a interdit la production et la consommation d’opium. Le trafic a donc naturellement comblé le vide.
Depuis lors, le régime a acquis la réputation d’appliquer des peines parmi les plus sévères au monde en matière de toxicomanie et de drogue et de s’opposer aux efforts de réforme de la politique mondiale de lutte contre la drogue. Dans l’ensemble, cependant, les politiques du régime en matière de drogues ont été très variées.
Il n’est peut-être pas surprenant que les délits liés aux drogues illicites soient également passibles de peines sévères. En Iran, le fait d’être pris en possession de 30 kilos de cannabis ou de 5 kilos d’héroïne est passible de la peine de mort. En 2015, le nombre d’exécutions pour des crimes liés à la drogue a atteint le chiffre record de 725. Au total, 70 % des détenus du système pénitentiaire iranien, notoirement sévère, sont incarcérés pour des délits liés à la drogue.
Ces lois ont tendance à frapper de manière disproportionnée les groupes minoritaires, en particulier la communauté ethnique marginalisée des Baloutches. On a même signalé des villages baloutches où toute la population adulte masculine a été exécutée pour infraction à la législation sur la toxicomanie.
Le pays brûle environ 100 tonnes de stupéfiants saisis chaque année. Lorsque le régime est arrivé au pouvoir, il a d’abord adopté des politiques très draconiennes : emprisonnement des consommateurs, absence de traitement et exécution des trafiquants de drogue.
En 2004-2005, l’Iran avait l’un des taux d’emprisonnement pour toxicomanie les plus élevés au monde. Mais ce régime sévère n’a absolument pas réussi à enrayer la propagation de la toxicomanie. En effet, la propagation de la toxicomanie est devenue le meilleur outil dont dispose le régime pour empêcher toute opposition, en particulier de la part des jeunes. L’Iran compte jusqu’à 4 millions de toxicomanes réguliers, soit environ 2,8 % de la population totale.
Selon les calculs des Nations unies, l’Iran a le taux de consommation problématique de drogues par habitant le plus élevé au monde. Chaque ville d’Iran possède des ruelles surpeuplées d’hommes et de femmes toxicomanes, de toxicomanes désespérés et de dealers, qui vendent les drogues bon marché qui affluent de la frontière afghane. La drogue est principalement importée par les gardiens de la révolution, les revendeurs et les agents civils du régime.
Il n’est pas surprenant qu’au cours des dernières années, en particulier après l’arrivée au pouvoir de Mahmoud Ahmadinejad en 2005, le financement de tous les programmes visant à arrêter ou au moins à réduire la toxicomanie et la consommation de drogue ait diminué et que le régime ait doublé son approche puritaine de la guerre contre la drogue.
Les programmes de traitement de gauche souffrent d’un sous-financement chronique, et de nombreux centres de désintoxication ressemblent davantage à des chambres de torture, tuant de nombreux toxicomanes. De nombreux rapports font état de toxicomanes sauvagement battus et torturés pour les punir de leur dépendance.
Le régime pousse les consommateurs et les revendeurs à se tourner vers des drogues plus fortes et plus étranges. L’Iran a été marqué par un passage régulier de l’opium à l’héroïne, et l’on signale aujourd’hui une augmentation de la consommation et de la production de crystal meth.
Un autre fait universel de la guerre contre la drogue est la corruption. Dans les régimes autoritaires, cette corruption peut avoir encore plus de chances de s’installer. En Iran, le CGRI est la force militaire la plus élue et la plus influente du régime et a des liens étroits avec le trafic de drogue et la contrebande.
Il contrôle aujourd’hui une grande partie de l’économie iranienne. Mais ce qui est vrai pour l’économie légitime l’est aussi pour l’économie criminelle. De nombreux éléments indiquent que des éléments des pasdarans sont profondément ancrés dans les réseaux iraniens de trafic de drogue.
Il a été rapporté que les pasdarans protégeaient les trafiquants, alors même qu’ils faisaient passer des kilos d’héroïne dans des bus transportant des pèlerins vers les lieux saints de l’islam. Dans tous les pays où l’économie illégale est importante, la corruption règne entre les fonctionnaires et les institutions. Ainsi, dans certains pays, le contrôle des économies illégales devient une source de financement ciblée et désignée pour une entité militaire ou pour le régime. Le régime iranien est sans aucun doute l’un d’entre eux.
Mais malgré tous les efforts du régime pour accroître le désespoir de la population et des jeunes, des manifestations ont secoué le pays ces derniers mois.
Source : INU (Iran News Update)/ CSDHI
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