Des documents révèlent un agent du régime iranien comme source des médias occidentaux

 Une fuite de documents confidentielles du ministère iranien des Affaires étrangères révèle qu’un soi-disant « ancien membre de l’OMPI », interviewé par Lusia Hommerich pour le magazine allemand Spiegel, était en fait un agent du régime iranien. Gholamreza Shekari a été embauché par l’ambassade d’Iran à Tirana et le ministère iranien du Renseignement pour se faire passer pour un opposant au régime et diaboliser la résistance iranienne.

Un document divulgué contient une lettre de la mère de Shekari, qui le qualifie de collaborateur du ministère du Renseignement. Elle demande au ministère des Affaires étrangères de faciliter le retour de son fils en Iran, évoquant sa coopération de tout genre avec l’ambassade de la République islamique, le ministère du Renseignement, le renseignement de l’armée et le groupe Nejat. Elle mentionne également qu’il a pris des risques pour séparer d’autres membres et dénoncer publiquement la « nature terroriste de l’OMPI« .

En février 2019, le magazine Spiegel a publié un article intitulé « Prisonniers de la rébellion », dans lequel il a interviewé Shekari en le présentant comme un « ancien membre de l’OMPI« . Il affirmait avoir été torturé par l’OMPI et a porté plusieurs accusations contre l’organisation et le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI). Le bureau du CNRI en Allemagne a déposé une plainte auprès du tribunal de Hambourg concernant les mensonges contenus dans l’article.

Après une audience urgente, le tribunal de Hambourg a statué en faveur du bureau du CNRI et a ordonné au magazine Spiegel de retirer les allégations contestées de son numéro du 16 février contre l’OMPI et ses membres en Albanie et de ne pas répéter ces allégations.

Shekari a fait des allégations similaires à d’autres médias occidentaux. Par exemple, dans une interview avec UK Channel 4, pour dramatiser l’affaire, son visage n’a pas été montré. Les journalistes et les éditoriaux du Spiegel et de Channel 4 ont été avertis que des agents du régime iranien étaient pour faire de telles déclarations mensongères. Dans le cas de Spiegel, des informations spécifiques ont été fournies à son rédacteur en chef avant la publication de l’article sur Shekai et son lien avec le ministère iranien du renseignement et de la sécurité (VEVAK).

Shekari est l’un des agents employés du VEVAK en Albanie et a été arrêté deux fois en 2022 en raison de liens avec le réseau de renseignement et du terrorisme du régime. La police albanaise l’a interrogé ainsi que 19 autres suspects, et il est actuellement détenu dans un camp depuis sa deuxième arrestation le 10 novembre 2022.

Extraits d’une lettre de la mère de Shekari, révélée dans les documents du MAE :

« Je suis Zomorod Amini, épouse du martyr Mir Ali Shekari (mère de Gholamreza Shekari), qui pendant quatre ans a travaillé dur avec d’autres membres de la famille, avec toutes sortes de difficultés, pour détruire l’organisation des hypocrites, et remercions Dieu que nous avons pu jouer un rôle également auprès d’autres familles. Nous avons joué un rôle très important dans cette affaire, qui a finalement provoqué la fuite et la relocalisation des hypocrites d’Irak vers l’Albanie.

Considérant que mon fils Gholamreza a annoncé sa séparation depuis un an et demi et a fait tout genre de coopération avec l’ambassade de la République islamique (ministère du renseignement, renseignement de l’armée, groupe Nejat) et a essayé de libérer et de séparer les autres membres et a révélé publiquement la nature terroriste de l’organisation, et, ce faisant, il a risqué sa vie et sa sécurité.

Maintenant que l’organisation est au bord de la destruction… Veuillez considérer mes efforts et ma coopération concernant le retour de mon enfant (en Iran) et prendre les mesures nécessaires, montrant votre grâce et votre amour pour la mère que je suis.

Je vous remercie,
Signature : Zomorod Amini. »

Contexte:

Le 7 mai dernier, un groupe dissident iranien, Ghiam ta Sarnegouni (soulèvement jusqu’au renversement du régime), a pris le contrôle de 210 sites Web, applications, serveurs et bases de données appartenant au ministère iranien des Affaires étrangères, obtenant des dizaines de milliers de documents classifiés. Les documents révèle notamment à quel point le régime utilise ces soi-disant anciens membres contre l’OMPI.

Depuis plus de 40 ans, le régime iranien a tenté d’éliminer l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), en utilisant des mesures répressives telles que les exécutions, les massacres, l’emprisonnement, la torture, la propagande et la diffamation. L’une des principales tactiques du régime pour discréditer l’OMPI consiste à utiliser des individus expulsés de l’organisation. En recrutant de tels individus et en dissimulant leur identité de mercenaires pour le régime iranien, le régime cherche à les utiliser contre l’OMPI dans les médias.

Gholamreza Shekari est l’une de ces personnes qui a été recrutée par l’ambassade d’Iran à Tirana, en Albanie, et est devenu un agent du ministère iranien du Renseignement. Pendant des années, il a diffusé de mensonges sur l’OMPI tout en se faisant passer pour un opposant au régime. De nombreux médias occidentaux ont été instrumentalisé et l’ont cité comme source dans divers articles contre l’OMPI.