Fatemeh Tadrisi, une enseignante vivant à Téhéran, a été appréhendée par les forces de sécurité le 9 mai 2023, alors qu’elle participait à un rassemblement sur la place Baharestan, devant le parlement. Après avoir été détenue, elle a annoncé son transfert à la prison de Qarchak lors d’un appel téléphonique.
Aucune information concernant les charges retenues contre Mme Tadrisi n’a été communiquée au moment de la rédaction de ce rapport. C’est la troisième fois que Tadrisi est arrêtée depuis le début des manifestations en septembre 2022, après avoir passé du temps dans les prisons de Fardis (Kachouii) et d’Evin à Karaj.
Le même jour, Atakeh Rajabi, institutrice dans un village près de Mashhad, a été arrêtée par les forces de sécurité alors qu’elle quittait son domicile pour se rendre au rassemblement des enseignants.
Le département de l’éducation du Khorasan l’a licenciée le 5 janvier 2023 en raison de son soutien aux manifestations nationales. Les raisons de son arrestation et les charges retenues contre elle, ainsi que le lieu où elle se trouve, restent inconnus. Les forces de sécurité ont ensuite saccagé la résidence de Mme Rajabi.
Outre les arrestations survenues au cours des récentes manifestations, certains enseignants ont été inculpés et convoqués au tribunal. Kowsar Badaghi Pegah, professeur d’éducation physique dans un lycée d’Izeh, a été convoqué au tribunal révolutionnaire d’Ahvaz.
Atekeh Rajabi parmi ses élèves
Elle doit comparaître le 17 juin pour se défendre contre des accusations de « rassemblement et collusion pour perturber la sécurité intérieure, activités de propagande contre le régime et appartenance à des groupes d’opposition ». Badaghi Pegah avait déjà été convoquée en raison de ses activités, et elle fait partie des 11 enseignants activistes de la province du Khuzestan qui ont été inculpés et convoqués au tribunal révolutionnaire d’Ahvaz.
Le cadre des activités du syndicat des enseignants et du conseil de coordination des associations d’enseignants iraniens est défini et clair, sur la base de leurs statuts et de leurs revendications. Malgré les manifestations et les arrestations en cours, le ministère iranien de l’éducation n’a toujours pas répondu aux demandes des enseignants, ce qui a provoqué une agitation continue parmi les enseignants du pays.
Kowkab Badaghi se tient à côté d’un tableau blanc sur lequel on peut lire : « Les gens courageux sont ceux qui font l’histoire ».
Les manifestations en cours et l’arrestation de plusieurs enseignants mettent en évidence les tensions croissantes entre le gouvernement iranien et ses éducateurs. En l’absence de réponse claire du ministère de l’éducation, on ne sait toujours pas comment la situation évoluera et si le gouvernement iranien répondra aux préoccupations de ses enseignants.
Source : Stop au Fondamentalisme/ CSDHI
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