samedi 20 mai 2023

Derrière les barreaux : le suicide de Massoumeh Senobari contre la torture

 Le 14 mai 2023, un incident alarmant s’est produit dans la prison de Fardis (également connue sous le nom de Kachouii) à Karaj lorsque Massoumeh Senobari, une prisonnière politique, a eu recours à un acte désespéré d’automutilation. Massoumeh Senobari s’est taillé le poignet pour protester contre l’escalade de la pression et de la torture qu’elle endure. Cette révélation provient d’une source fiable qui a récemment rapporté l’incident.

Actuellement détenue à l’isolement dans le quartier des femmes, Massoumeh Senobari est isolée de ses codétenues. Le juge chargé de son dossier lui a imposé cette mesure restrictive. En outre, des restrictions sont imposées à sa capacité à contacter sa famille, les autorités l’empêchant même de recharger sa carte téléphonique. Ces atteintes se produisent alors que le droit fondamental de tout détenu à rester en contact avec sa famille est reconnu.

Selon le verdict de la Cour, Massoumeh Senobari, prisonnière politique, n’a pas le droit d’interagir avec les autres détenues et est confinée entre les murs d’une prison “à portes fermées”. Son accès à l’air frais est limité à une heure tous les deux jours, pendant laquelle les autres détenues sont temporairement éloignées de la cour pour empêcher toute communication.

Massoumeh Senobari est originaire de Tabriz. Elle a été arrêtée à Karaj le 13 décembre 2022 et transférée au département des renseignements de la ville. Après 40 jours d’interrogatoire, elle a été transférée au quartier des femmes de la prison de Kachouii le 4 janvier 2023.

Massoumeh Senobari est accusée d’avoir mené des manifestations, ce qui a conduit à son procès devant la première section du tribunal révolutionnaire de Karaj le 5 mars 2023. Le tribunal l’a condamnée à une longue peine de prison de 7,5 ans, citant les accusations de “participation à des actes contre l’État en tant que membre de l’OMPI” et de “propagande contre l’État en participant à des rassemblements illégaux, à des campagnes de publicité, en écrivant des graffitis sur les murs et en distribuant des photos de dirigeants de l’OMPI”.

Il est important de noter que la famille de Massoumeh Senobari n’est pas au courant de son état de santé et exprime sa profonde inquiétude quant à son bien-être. Elle est la fille de Mohammad Ali, née en 1988 à Tabriz, et a elle-même une fille. Elle a déjà été condamnée à huit ans de prison pour “propagande contre l’État” et “insulte” au guide suprême des mollahs, ce qui lui a valu d’être incarcérée dans le quartier des femmes de la prison centrale de Tabriz.

Des arrestations antérieures et des cas de mauvais traitements graves ont marqué le parcours de Massoumeh Senobari. Le 24 février 2019, elle a été arrêtée et soumise à des tortures brutales lors d’un interrogatoire au département des renseignements de Tabriz. Le traitement inhumain qu’elle a subi l’a rendue incapable de marcher à cause des coups de fouet vicieux, ce qui lui a causé des fractures et des troubles de la vue. Malgré ses souffrances, elle a été libérée contre une caution de 600 millions de tomans jusqu’à son procès en août 2019.

Cependant, son calvaire s’est poursuivi puisqu’elle a été de nouveau arrêtée sans avertissement le 5 février 2020, au domicile de sa sœur, et soumise à de nouvelles tortures graves. En octobre 2020, elle a contracté la maladie de Covid-19 lors de l’épidémie de coronavirus à la prison centrale de Tabriz, ce qui a aggravé sa situation précaire.

De plus, Massoumeh Senobari souffre de problèmes cardiaques. Les autorités de la prison de Tabriz l’ont empêchée de recevoir les médicaments nécessaires fournis par sa famille. Elle a finalement été libérée en 2021, après avoir enduré des épreuves inimaginables.

Le sort de Massoumeh Senobari est un rappel poignant des luttes permanentes des prisonniers politiques et de la nécessité urgente de faire prévaloir la justice et les droits de l’Homme.

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