Le 8 mai, le régime a exécuté au moins sept prisonniers. La vague d’exécutions a commencé la semaine dernière avec la pendaison de plusieurs prisonniers baloutches avant la manifestation hebdomadaire anti-régime dans la province du Sistan-Balûchistân. Les rapports de la Résistance iranienne indiquent que plus de 50 prisonniers ont été exécutés jusqu’à présent, et près de deux douzaines d’autres ont été transférés à l’isolement, en attendant d’être exécutés.
L’économie du pays est en ruine, avec une inflation de 50%, une monnaie en chute libre et un chômage en hausse. Ces problèmes ont entraîné une forte baisse du pouvoir d’achat de la population et une augmentation de la pauvreté. Des décennies d’oppression n’ont fait qu’alimenter la poudrière qu’est la société iranienne.
Ainsi, l’Iran est une bombe à retardement de protestations alimentées par la calamité financière et les problèmes sociaux du régime. Malgré sa capacité à réprimer momentanément la dissidence, les jours du régime sont comptés. Le feu de la colère populaire couve sous les cendres, attendant la prochaine étincelle pour déclencher un autre soulèvement.
La recrudescence des exécutions est une tentative désespérée de réprimer la société agitée. Khamenei est déterminé à maintenir son emprise sur le pouvoir et à faire taire les dissidents. Il a juré de traiter durement ceux qu’il appelle les « émeutiers ».
Les prétentions du régime à être une puissance régionale ont été démenti comme une imposture lors du soulèvement national. La vérité est que chaque soulèvement depuis 2018 a porté un coup sévère à la théocratie au pouvoir. Mais ce sont les protestations qui ont éclaté à la suite du meurtre sauvage de Mahsa Amini qui ont marqué un moment décisif.
Ces manifestations ont fait perdre au régime le peu de légitimité qu’il avait encore à l’extérieur du pays. Les slogans visant Khamenei, tels que « Mort à Khamenei » et « Khamenei, tu tues, nous t’enterrerons« , ne laissent aucun doute sur ce fait.
Bien qu’épouvantables, les récentes exécutions brutales ne sont pas une démonstration de force. En novembre 2019, Khamenei a ordonné le meurtre de manifestants non armés, faisant plus de 1500 morts. Mais la brutalité du régime n’a fait que pousser davantage la société vers l’explosion.
Ces pendaisons sont le dernier effort de Khamenei pour retarder la chute de son régime, mais il est trop tard. Les protestations se sont transformées en une révolution démocratique et la réaction de la société a perturbé son plan. La dictature cléricale a détruit tout espoir de changement pacifique et de réforme, forçant les Iraniens à recourir à des mesures extrêmes.
Mehdi Nasiri, ancien rédacteur en chef du journal Keyhan, un média connu comme le porte-parole de Khamenei, a averti le 5 mai : « Le règne absolu du clergé, en particulier de M. Khamenei, a créé une tyrannie en Iran. Une rébellion populaire se profile à l’horizon. Khamenei a gouverné pendant 34 ans, menant la République islamique à sa pire base populaire. Quel gouvernement tue des centaines de personnes en trois ans lors de manifestations pacifiques ? Les autorités en ont aveuglé des centaines et en ont massacré bien d’autres. »
Alors que le régime traverse sa phase finale, il est grand temps que le monde prenne des mesures concrètes pour demander des comptes pour ces violations flagrantes des droits humains. Les Iraniens doivent être autorisés à exercer leurs droits fondamentaux sans crainte de représailles. La justice et la liberté sont contagieuses et le monde doit aider le peuple iranien à renverser ses tyrans.
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