jeudi 7 septembre 2023

Un trou noir nommé Qezel Hessar : Le récit déchirant de Masouri sur cette prison

  – Le mardi 5 septembre 2023, le prisonnier politique Saeed Masouri, dans un message de la prison, a parlé des conditions horribles et inhumaines de la prison de Qezel Hessar. Il tient Hashem Hayat Al-Ghaib, le directeur général des prisons de la province de Téhéran, et Ejei, le chef du pouvoir judiciaire, pour responsables de cette situation.

Saeed Masouri a été arrêté à l’âge de 35 ans et purge sa peine de prison depuis 23 ans, sans un seul jour de permission.

Saeed Masouri et plusieurs autres personnes, dont Loqman Aminpour, Afshin Baymani, Sepehr Emam Jomeh, Zartosht Ahmadiragheb, Mohammad Shafi’i, Saman Seyyedi (Yasin), Hamzeh Savari, Kamyar Fakour, Ahmadreza Haeri, Reza Salmanzadeh, Jafar Ebrahimi et Masoud Reza Ebrahimi Nejad, ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur transfert violent de la prison d’Evin à celle de Qezel Hessar.

Voici un résumé du message du prisonnier politique Saeed Masouri :

Après 23 ans de prison, je pense avoir été témoin et avoir vécu les pires conditions et crimes du gouvernement dans les prisons. Je ne savais pas qu’un trou noir comme Qezel Hessar existait. Il n’y a aucune disposition minimale en matière de nutrition, d’hygiène, de soins médicaux, ni même un espace d’un demi-mètre pour s’asseoir. Ils entassent 15 à 16 personnes dans une pièce d’environ 9 mètres carrés. Les prisonniers n’ont même pas le droit de protester. Il n’y a ni eau, ni nourriture, ni vêtements humains décents. Ils ne donnent rien aux prisonniers, à tel point que même le personnel pénitentiaire renonce à sa propre part de nourriture pour la donner aux prisonniers.

Le directeur général des prisons de la province de Téhéran, Heshmat Hayat Al-Ghaib, a pour objectif d’éradiquer la vie, la dignité et les droits de l’homme des prisonniers iraniens. En maltraitant et en dégradant des prisonniers sans défense, dont les cris ne sont pas entendus, il veut compenser le déficit budgétaire et le manque de fonds du gouvernement Raisi. (La vente de la prison de Rajai Shahr a également été réalisée pour la même raison).

Si je devais décrire les atrocités qui se déroulent dans cette prison, ce serait incroyable pour tout esprit sain et même pour nos concitoyens qui n’ont pas encore mis les pieds en prison.

En ce moment même, dans les cellules adjacentes, de jeunes individus attendent leur exécution derrière des portes en fer et des murs en béton. Hier soir encore, plusieurs d’entre eux, gravement ensanglantés et brutalisés, ont été transférés à l’infirmerie. L’ordre était de les laisser sans surveillance, privés même de soins élémentaires tels que le bandage et la désinfection de leurs blessures. Ils ont seulement été menottés et enchaînés et jetés dans des cellules d’isolement, même s’ils saignaient.

Même si (les prisonniers du couloir de la mort) nous (les prisonniers politiques) attaquent pour retarder leur mort jusqu’à ce qu’une nouvelle affaire de meurtre soit ouverte (ce qui est la routine habituelle), ils ne doivent pas être blâmés. Car c’est le seul moyen de sauver leur vie ou au moins de retarder leur exécution lorsqu’il n’y a pas d’autorité pour demander justice ou déposer des plaintes.

L’exécution sert de moyen de répression et d’intimidation, dépourvue de toute base légale ou judiciaire… pas de justice, pas de droit à la défense, pas de représentation légale… Tout est barbare.

Cette prison est un petit exemple de ce que je viens de mentionner : l’éradication de toute existence humaine et digne ! Nous sommes prêts à être tués en prison, tout comme les jeunes sont prêts à être tués dans la rue. La liberté a un prix !

Il convient de noter que le 3 septembre 2023, à 9 heures du matin, les gardiens ont lancé un raid sur le quartier 8 de la prison d’Evin. Ils ont transféré Saeed Masouri et 12 autres prisonniers, dont les noms ont été mentionnés précédemment, à la prison de Qezel Hessar, avec des menottes et des entraves. Ils les ont ensuite emprisonnés dans des conditions extrêmement inhumaines dans un quartier réservé à l’enfermement des prisonniers du couloir de la mort la nuit précédant leur exécution.

Source : Iran HRM/CSDHI

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