Selon un rapport de Donya-e Eqtesad, il y a eu une augmentation stupéfiante de 130 % des suicides chez les femmes médecins et de 40 % des suicides d’hommes médecins.
Donya-e Eqtesad indique également que le nombre de suicides de médecins a été multiplié par 5 au cours des dernières années.
Avant cela, en janvier, le quotidien d’État Etemad avait écrit dans un article qu’en 10 mois, 16 assistants médicaux s’étaient suicidés.
Examinons les facteurs qui ont contribué à ce phénomène :
Conditions de travail et stress
Les médecins iraniens, en particulier les médecins résidents, sont confrontés à des conditions de travail exténuantes. Les gardes prolongées, qui dépassent souvent 30 heures, pèsent lourdement sur leur bien-être physique et mental.
Les médecins résidents sont mal rémunérés, recevant de maigres salaires mensuels allant de 80 à 110 millions de rials (environ 125 à 172 dollars).
La période de résidence exigeante (3 à 5 ans) exacerbe le stress, l’épuisement et le burn-out.
Contrainte financière
Les retards de paiement et les restrictions imposées à l’exercice de la médecine en dehors de l’hôpital pendant la résidence contribuent à la pression financière.
De nombreux médecins acceptent des emplois secondaires pour joindre les deux bouts, ce qui accroît encore leur stress.
Manque de soutien en matière de santé mentale
Malgré une forte prévalence de la dépression chez les médecins résidents (25 % à Téhéran), les services de santé mentale restent insuffisants.
Les défenseurs de cette cause soulignent la nécessité d’un meilleur soutien, notamment d’une couverture d’assurance, d’une réduction des quarts de travail excessifs et de ressources accessibles en matière de santé mentale.
Statut social et respect
Historiquement, les médecins iraniens occupaient des positions sociales estimées. Cependant, les changements récents ont érodé leur statut.
Le manque de respect de la part des superviseurs, les mauvais traitements et les humiliations contribuent au sentiment de désespoir.
Sensibilisation et défense des intérêts
Les médecins résidents se sont tournés vers les médias sociaux pour faire connaître leur situation. Ils partagent des histoires de collègues qui ont tragiquement mis fin à leurs jours.
L’histoire la plus récente est celle de 3 femmes médecins qui se sont suicidées, dont une jeune cardiologue à la fin du mois de mars et deux autres médecins en avril.
Le 23 mars, 4 jours seulement après Norouz, la cardiologue Parastoo Bakhshi s’est suicidée dans la ville de Delfan, dans la province occidentale de Lorestan. Elle avait un enfant.
Le 26 avril, la rhumatologue Samira Al-e Saeedi, 35 ans, diplômée avec mention de l’université des sciences médicales de Téhéran, s’est suicidée en raison de la pression professionnelle. La veille de son suicide, elle avait fait part aux autres résidents de son intention de se suicider à l’aide de médicaments, mais elle n’a pas été prise au sérieux.
Le 30 avril, Zahra Maleki Ghorbani, 28 ans, une femme médecin de la ville portuaire de Jask, dans la province méridionale d’Hormozgan, s’est suicidée.
Selon certains utilisateurs de réseaux sociaux, la Dr Leila Modarres Enshaii s’est également suicidée ces dernières semaines, mais on ne dispose d’aucune information sur les détails et les raisons de son suicide.
Y a-t-il une fin à ces suicides ?
Ces exemples ne sont que la partie émergée de l’iceberg en ce qui concerne les suicides chez les femmes médecins.
L’augmentation alarmante du nombre de suicides parmi le personnel médical en Iran a déjà fait l’objet d’un article dans la prestigieuse revue médicale Lancet sous le titre “Iranian medic suicides spark criticism of working conditions” (les suicides de médecins iraniens suscitent des critiques sur les conditions de travail).
L’Association des psychiatres d’Iran considère que la fréquence des suicides chez les femmes médecins est plusieurs fois supérieure à celle de l’ensemble de la population du pays. L’association a adressé deux lettres au ministre de la santé et de l’éducation médicale, mais n’a pas reçu de réponse.
Dans ce dernier rapport, le directeur de l’Association des psychiatres iraniens accuse le ministère de la santé de cacher les statistiques exactes des suicides au sein du personnel médical iranien.
Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à ce que les fonctionnaires du régime rendent ces statistiques publiques. En ce qui concerne ce régime et ses fonctionnaires, ils ne veulent ni ne peuvent résoudre les problèmes de l’Iran.
La seule solution aux problèmes des femmes iraniennes, y compris des femmes médecins et du personnel médical, est le changement de régime et le renversement du régime misogyne et inhumain.
Source : CNRI Femmes
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