lundi 25 février 2019

Un prisonnier politique iranien se voit refuser un traitement médical qui lui sauverait la vie

L’Iran refuse un traitement médical d’urgence qui sauverait la vie d’un prisonnier politique à qui on a diagnostiqué une forme rare de cancer des os. Arash Sadeghi, 38 ans, purge actuellement 19 ans de prison pour ses activités pacifiques dans le domaine des droits humains, notamment pour avoir parlé aux médias et à Amnesty International.

Il souffre de problèmes de santé depuis qu'il a été envoyé à la prison de Raja’i Shahr à Karaj en juin 2016. On pense qu'ils ont commencé avec une infection à l'épaule non traitée qui s'est développée après une opération et lui a causé une vive douleur au bras.
Sadeghi a finalement été transféré dans un centre médical, où les médecins lui ont diagnostiqué une tumeur cancéreuse à l'épaule et lui ont recommandé un transfert immédiat pour des soins médicaux spécialisés. Les autorités pénitentiaires ont toutefois arrêté le transfert et ont rejeté les demandes répétées de traitement ou de contrôle supplémentaires. Au début, Sadeghi n’a même pas été informé du diagnostic.
Il n’est pas allé à l’hôpital depuis septembre et ne peut plus bouger son bras droit. L’infection de son épaule s’aggrave de jour en jour. Son père Hossein a récemment tweeté pour exprimer sa vive inquiétude au sujet de la santé de son fils.
Sadeghi a été reconnu coupable d’« atteinte à la sécurité nationale, de participation à des manifestations, de « diffamation contre le Guide Suprême », de « formation de groupes illégaux » et de « propagande contre l’Etat islamique » » et condamné à 15 ans d’enfermement. Il avait déjà été condamné à une peine de quatre ans d'emprisonnement avec sursis, ce qui s’est ajouté à la nouvelle condamnation.
Sadeghi a déclaré que ces accusations avaient été forgées par le pouvoir judiciaire et les sinistres pasdaran.
En septembre, Amnesty International a lancé une campagne pour exhorter le régime iranien à autoriser Sadeghi à se rendre à l’Institut du cancer pour y subir des examens critiques, suite aux tentatives infructueuses de sa famille pour convaincre le parquet de Téhéran d’autoriser son transfert.
Amnesty a écrit : « La vie d’Arash est en jeu. Le personnel médical affirme que « le temps presse »… Les autorités iraniennes [doivent] libérer immédiatement Arash et veiller à ce qu’il reçoive les soins médicaux spécialisés dont il a besoin. »
Malheureusement, malgré les 11 000 signatures, la campagne d'Amnesty a été ignorée par le régime et Sadeghi a toujours besoin d'un traitement.
Son épouse, Golrokh Ebrahimi Iraee, purge également une peine de prison pour militantisme contre le régime. Elle a été condamnée à six ans de prison pour avoir écrit un article non publié sur la pratique barbare de lapidation.
Sadeghi et Iraee, qui étaient à l'hôpital à l'époque et incapables d'assister au procès, ont été jugés par la 15e chambre du tribunal révolutionnaire. Le juge Abolqasem Salavati a refusé de reporter le procès à l'audition de la défense d'Iraee. Les accusations de « conspiration contre la sécurité nationale », de « propagande contre l'État », de « diffusion de mensonges dans le cyberespace » et d '« insulte au fondateur de la République islamique [Khomeiny] » ont été confirmées en appel.
Sadeghi a entamé une grève de la faim de 71 jours pour protester contre sa condamnation et s'est retrouvée avec plusieurs problèmes de santé.

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