lundi 25 février 2019

L'ONU publie un document d'Amnesty International appelant à une enquête sur le massacre de prisonniers politiques en 1988 en Iran


massacre 1988 iranAmnesty International a communiqué une déclaration, publiée par l'Assemblée générale des Nations Unies, appelant à une enquête sur le dossier des crimes commis par les responsables du régime des mollahs en Iran, à savoir sur leur implication dans le massacre de plus de 30 000 prisonniers.
La plupart de ces victimes étaient des membres et des sympathisants de l’opposition iranienne, l’Organisation des moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI / MEK).
Cette déclaration se lit comme suit :

« Entre fin juillet et septembre 1988, les autorités iraniennes ont fait disparaître de force et exécuté de manière extrajudiciaire des milliers de prisonniers pour leurs opinions politiques et ont jeté leurs corps dans des charniers et des fosses communes, non marqués… Depuis lors, les autorités ont tourmenté les proches en refusant de leur dire quand, comment et pourquoi leurs proches ont été tués et en gardant leurs dépouilles cachées. Pour renforcer le secret, ils ont également détruit des fosses communes et interdit les commémorations ».
Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies devrait examiner l’impunité dont jouissent les mollahs responsables à la suite de ce crime contre l’humanité perpétrés en Iran.
Amnesty International appelle tous les pays à élargir la mission du rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits humains en Iran et à soutenir sa cause. Amnesty appelle également les responsables iraniens à coopérer avec cette mission.
« Compte tenu de leur caractère généralisé et systématique, Amnesty International considère que les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées actuelles constituent des crimes contre l'humanité et demande une action urgente de la part de la communauté internationale. Aucun responsable n'a jamais été traduit en justice pour ces atrocités. En effet, parmi les principaux organes judiciaires et gouvernementaux chargés de veiller à ce que les victimes obtiennent justice, se trouvent des responsables qui ont commis les meurtres en masse en 1988 », ajoute le communiqué d'Amnesty.
En août 2017, après des décennies de silence de la part de la communauté internationale, la rapporteuse spéciale de l'ONU sur la situation des droits humains en Iran, Asma Jahangir, avait consacré une partie de son compte-rendu sur le massacre de 1988. Ce rapport souligne les mesures de rétorsion prises par le régime à l’encontre des familles qui cherchent la vérité sur la foi de leurs proches et qui souhaitent que justice soit rendue. Le compte-rendu de la Rapporteuse spéciale appelle à une enquête effective sur les faits et à la divulgation de la vérité.
À ce jour, aucune enquête de ce type n'a été menée.
Amnesty écrit : « L'Iran est confronté à une crise d'impunité qui va au-delà du simple manque de responsabilité pour les disparitions forcées et les exécutions extrajudiciaires de 1988.
« Depuis 2016, les autorités ont de plus en plus glorifié les auteurs des massacres en tant que « héros nationaux » et ont comparé toute critique à l’égard des atrocités à un soutien envers le « terrorisme ».
« Les autorités judiciaires, les organes de poursuite et gouvernementaux, qui devraient être chargés de veiller à ce que justice soit rendue tant pour les crimes passés et actuels, comprennent de hauts responsables qui auraient participé aux meurtres.
« Depuis des décennies, les autorités ont supprimé les libertés de croyance, d'expression, d'association et de réunion pacifique ; ont dirigé des procès inéquitables et principalement secrets ; commis des tortures répandues ; exécuté des centaines de personnes chaque année ; et gardé des milliers d'autres dans le couloir de la mort ».
Cette douloureuse réalité est intimement liée à l'impunité dont jouissent les autorités depuis les années 1980 ; les autorités estiment pouvoir commettre des violations des droits humains sans répercussion.
Amnesty International demande aux Nations unies de mener des enquêtes indépendantes et efficaces sur les exécutions extrajudiciaires commises en 1988, ainsi que sur les disparitions forcées des victimes ainsi que sur les actes de torture et autres mauvais traitements infligés à leurs familles.

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