dimanche 9 mai 2021

Élections 2021 en Iran : ce qu’il faut savoir sur la prochaine élection présidentielle des mollahs

 Le régime iranien tiendra sa simulacre d’élection présidentielle le 18 juin. Alors que beaucoup tentent de présenter ces élections comme un signe de la démocratie des mollahs, il est nécessaire d’examiner les procédures et les règles des élections dans cette «manœuvre démocratique» des intégristes au pouvoir en Iran.

Un coup d’œil sur les élections en Iran
Les apologistes du régime iranien présentent les élections sous le régime des mollahs comme une lutte entre de vrais partis politiques. Pourtant, c’est loin de la réalité. Il est essentiel de comprendre ce processus alors qu’un plus grand nombre d’Iraniens appellent au boycott national de la présidentielle du régime.

Le processus des soi-disant «élections» sous le régime des mollahs montre à quel point elles sont antidémocratiques. Selon l’article 99 de la constitution du régime, le Conseil des gardiens est chargé de superviser les élections et de sélectionner les candidats. Le Conseil des gardiens est un conseil de 12 membres nommés et mandatés «constitutionnellement».

Basé sur la constitution du régime, ce conseil se compose de six faqihs islamiques (soi-disant experts en droit islamique), choisis par le guide suprême du régime; et six juristes, nommés par le chef du pouvoir judiciaire et «élus» par des membres du Majlis (parlement) du régime. Outre le choix des six mollahs, le guide suprême sélectionne indirectement les six autres soi-disant juristes.

Ali Khamenei nomme le chef du pouvoir judiciaire. Les députés du régime sont également ceux approuvés par le Conseil des gardiens de Khamenei et agissent en son nom parce que les lois du régime exigent que tous les candidats fassent preuve d’une «allégeance sincère et pratique» envers le Velayateh Faqih, comme condition préalable à leur candidature.

Avant les élections parlementaires de février 2020, le Conseil des gardiens a disqualifié des milliers de candidats, dont 90% des soi-disant réformistes et des dizaines de députés de l’époque.

En d’autres termes, toutes ces manœuvres «démocratiques» visent à permettre au guide suprême de choisir l’homme qu’il veut, et il n’y a pas de place pour les forces de l’opposition.

De nombreux responsables et affiliés du régime se sont inscrits comme candidats, mais le Conseil des gardiens les a tous éliminés lors des élections précédentes. Le nombre maximum de candidats «qualifiés» était de 9 lors des élections de 2001.

En d’autres termes, le Conseil des Gardiens agit au nom de Khamenei, et le régime garde sa façade «démocratique» pour tromper la communauté internationale.

Les factions du régime
Tout au long de son règne de terreur et d’oppression, le régime des mollahs a fait face à une société agitée. Craignant la réaction de la population, le régime a créé les factions dites «réformistes» pour rivaliser avec les soi-disant «durs» et tromper le public et la communauté internationale. Ces «réformistes» sont les hauts responsables du régime impliqués dans le terrorisme et l’oppression.

L’actuel président dit réformiste, Hassan Rohani, est fier d’avoir été le premier responsable du régime à mettre en œuvre le voile obligatoire. Il est également responsable de la mort de plus de 1 500 Iraniens lors des principales manifestations en Iran, en plus de près de 5 000 exécutions au cours de son mandat.

Le peuple iranien a scandé «réformiste, extrémiste, le jeu est terminé», lors des grandes manifestations de janvier 2018 et novembre 2019. La population a agi conformément à ce slogan, en boycottant largement les simulacres élections parlementaires du régime en février 2020.

Le scrutin
En Iran, il n’y a pas d’inscription ni de liste électorale. Les Iraniens peuvent voter n’importe où à condition de présenter leur carnet d’identité national, ou Shenasnameh, qui est tamponné au bureau de vote. Une fois les bureaux de vote fermés, le processus de dépouillement commence. Ni le grand public ni aucune organisation de la société civile ne sont autorisés à suivre le décompte. Cela rend très difficile l’audit des résultats des élections et ne garantit pas l’intégrité du vote.

Malgré le contrôle général, les responsables du régime ont été contraints d’admettre le boycott «sans précédent» par la population des élections parlementaires.

Les élections présidentielles de 2021
Avec son régime embourbé dans une crise internationale et confronté à une société agitée, Khamenei essaie à tout prix d’organiser l’élection présidentielle pour légitimer son régime.

La situation en Iran a changé depuis les soulèvements de janvier 2018, novembre 2019 et janvier 2020. Au cours de leurs manifestations, les Iraniens ont scandé «réformiste, extrémiste, le jeu est terminé», soulignant qu’ils veulent un changement de régime.

Face à une société explosive, Khamenei a décidé d’uniformiser son régime. En mai 2020, Khamenei a parlé de souhait de voir un «gouvernement jeune et Hezbollahi», c’est-à-dire des gens de sa faction. Depuis mai 2020, Khamenei répète cette objectif à plusieurs occasions.

Khamenei sait que son régime a atteint un point où la moindre différence à son sommet pourrait conduire à un autre soulèvement de la population. De plus, la soi-disant faction réformiste n’est plus en mesure de tromper les gens.

Selon une enquête réalisée en février 2021 par le groupe de réflexion gouvernemental Goman, environ 78% des personnes éduquées et âgées de plus de 19 ans ont déclaré qu’elles ne participeraient pas aux élections.

À cette date, il est clair que Khamenei a l’intention de présenter son candidat désiré, mais qui sera cette personne?

Il n’est pas clair si Khamenei autorisera les membres de la faction rivale à participer à cette élection ou les disqualifiera en utilisant son Conseil des Gardiens.

Mais clairement, cette fausse élection présidentielle sera boycottée par des Iraniens de tous horizons. Or, quel que soit le résultat, son rôle dans la propagation du terrorisme et du chaos dans la région et les violations systématiques des droits de l’homme vont s’exacerber.

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