jeudi 4 février 2016

Accueillir Rohani en Europe, c'est ignorer les droits de l'Homme en Iran


Accueillir Rohani en Europe, c'est ignorer les droits de l'Homme en Iran
"Le rapprochement de l'Europe avec l'Iran se révèle très dommageable : les dirigeants européens accueillent le chef d'un régime, qui est coupable de violer les droits fondamentaux de l'Homme", déclare Dr Alejo Vidal-Quadras, président du Comité International pour la Recherche de la Justice et vice-président du Parlement européen entre 1999 et 2014.
Il écrit dans un article sur Euractive, que la récente visite d'Hassan Rohani en France et en Italie était peut-être positive pour les accords commerciaux qui ont été signés au cours de ces quatre jours, mais que cela aurait un coût important en termes de considération morale. Il affirme que "la décision d'accueillir si chaleureusement le président iranien au sein de l'Europe dépendait de l'exportation de certains des concepts de base de ce que signifie être Européen, et résider dans un pays libre et démocratique".
Pourtant, face à une telle hypocrisie, certaines personnalités internationales importantes se sont ralliées à l'opposition au régime iranien, et ont protesté lors de la visite. Toute personne s'intéressant aux droits de l'Homme et ayant la volonté de faire face à des personnalités internationales qui représentent le terrorisme d'Etat, aurait protesté contre la répression de Rohani.
Un rassemblement international attirant des milliers de dissidents iraniens, accompagnés par des hommes politiques français et européens, des avocats et des militants des droits de l'Homme, a eu lieu à Paris, dans le but d'attirer l'attention sur ce dossier et de démontrer aux gouvernements occidentaux qu'ils envoient un mauvais message au peuple iranien, quand ils déroulent le tapis rouge pour Rohani, malgré ses crimes.
Il affirme que, "bien que le cynique en moi veut croire que la décision d'accueillir Rohani pour des négociations commerciales de haut niveau, a été motivée uniquement par la cupidité, je suis prêt à accepter que les gens derrière cette décision croient sincèrement qu'ils peuvent favoriser une tendance à la modération du régime iranien, en tendant la main à son président. Mais une telle notion est malheureusement erronée. Des efforts similaires dans le passé, avec d'autres dirigeants iraniens, ont déjà été infructueux et finalement dommageable, et la suite de cette visite en Europe se révèlera probablement similaire".
Beaucoup d'expatriés iraniens et d'anciennes victimes du régime ont participé à des spectacles et des expositions de rue, élaborés pour décrire les violations des droits de l'Homme, qui est encore rampante dans le pays à ce jour. 2200 personnes ont été mises à mort au cours de son mandat, la plupart pour des infractions non violentes, et un grand nombre de crimes politiques vagues comme "insulte du Prophète" ou "hostilité envers Dieu". La diplomatie occidentale n'est pas là pour résoudre ce problème, et cela peut être assimilé à de la négligence criminelle.
Dr. Alejo Vidal-Quadras déclare que Rohani n'est pas gêné par les exécutions et a déclaré publiquement que l'exécution de personnes "est soit le commandement de Dieu ou d'une loi approuvée par le parlement, qui appartient au peuple et que nous ne faisons que mettre en oeuvre". "Quand le monde entier est abhorré par le nombre d'exécutions en Iran, il est difficile d'imaginer que le Président de ce pays dit qu'il n'a rien à voir avec cela".
Il déclare que la principale opposition démocratique, l'organisation des Moudjahidines du peuple iranien (OMPI), ainsi que les personnes ayant des attitudes ouvertement pro-occidentaux ou une tendance à créer de l'art et des expressions culturelles sont jugées "anti-islamiques" par le régime des mollahs, et ont subi la pire de ses politiques répressives.
Après la libération de quatre Irano-américains ce mois-ci, on se rend compte à travers leurs histoires qu'il y a une forte tendance anti-occidentale en Iran, qui n'a fait que de s'intensifier à la suite de l'accord nucléaire du 14 juillet dernier. Leurs témoignages sont régulièrement relayés dans les médias, et décrivent la violence physique et psychologique qu'ils subissent et témoignent de la maltraitance effroyable et des exécutions massives de prisonniers politiques. Avec de tels messages dans l'esprit des Européens et des électeurs américains, il sera plus difficile pour les responsables occidentaux de maintenir une politique de l'ignorance volontaire envers les violations des droits de l'Homme en Iran.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire