mardi 6 septembre 2016

Iran : Des militants syndicaux passent devant le tribunal suite aux protestation de centaines de travailleurs en raison de leurs salaires impayés

 Les militants travaillistes Jafar Azimzadeh et Shapour Ehsani-Rad passent devant la justice pour avoir incité les travailleurs à faire la grève. Le premier jour de leur procès a eu lieu le 29 août 2016 devant la branche 101 de la deuxième cour pénale de la ville de Saveh, à 122 km au sud-ouest de Téhéran.

« Cette affaire n'a pas de fondement juridique », a déclaré une source bien informée à la Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran. « M. Azimzadeh a déjà été poursuivi et emprisonné pour toutes les charges mentionnées dans le présent cas. Vous ne pouvez pas poursuivre quelqu'un deux fois pour le même crime, mais les institutions de sécurité ne soucie pas vraiment d'appliquer la loi ou de respecter les droits ; ils récupèrent ces affaires pour rendre plus facile la poursuite de ceux qui continuent leurs activités ».
Le 1er mars 2015, Azimzadeh, le président de l'Union des travailleurs libres d'Iran, a été condamné à six ans de prison pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et « propagande contre l'État » par le juge Abolqasem Salavati de la direction générale 15 du tribunal révolutionnaire. Après que la Cour d'appel ait confirmé la condamnation, Azimzadeh a été emmené dans la prison d'Evine à Téhéran le 8 novembre 2015, mais il a été temporairement libéré le 30 juin, 2016 suite à une grève de la faim de deux mois.
Mohammad Ali Jedari Foroughi, l'avocat représentant Azimzadeh et Ehsani-Rad, également membre de l'Union des travailleurs libres de l'Iran, a déclaré à l'agence de presse semi-officielle iranienne et travailliste, ILNA, le 29 août que ses clients ont été accusés de « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et de « propagande contre l'état ». la prochaine session de leur procès a été prévue pour le 5 septembre.
La loi iranienne interdit les nouvelles poursuites et l'interrogatoire de personnes sur les mêmes charges.
Azimzadeh et Ehsani-Rad ont été accusés par la compagnie Safa Rolling and pipe Mills d'inciter ses travailleurs à faire grève, selon un communiqué publié par le syndicat.
Après avoir travaillé pendant 16 mois sans assurance santé et sans sécurité au travail et quatre mois sans salaires, environ 1000 travailleurs ont protesté en faisant grève le 21 avril 2015 pendant plus d'un mois.
Suite à la grève, Azimzadeh et Ehsani-Rad ont été arrêtés, fin mai 2015 et détenus respectivement pendant 18 et 26 jours, avant d'être libérés sous caution.
Dans sa déclaration, le Syndicat des travailleurs libres d'Iran a condamné la poursuite des travailleurs par les autorités, comme des ennemis de l'Etat pour avoir tenté d'améliorer les conditions de travail. « Les mesures prises par les institutions de sécurité et de justice sont une insulte pour le grand public et les millions de travailleurs et enseignants », a-t-il dit.
Les syndicats indépendants ne sont pas autorisés à fonctionner en Iran, les travailleurs sont régulièrement licenciés et risquent d'être arrêtés pour avoir fait grève, et les dirigeants syndicaux sont poursuivis sur des accusations d'atteinte à la sécurité nationale et condamnés à des peines de prison.

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