CSDHI - Les procureurs iraniens ont révélé le 2 septembre qu'une affaire intentée contre des dirigeants corrompus d'une banque montre l'implication profonde du personnel militaire et du renseignement.
La Sarmayeh (Capital) Bank est profondément embourbée dans des enquêtes de corruption. Le principal enjeu est les investissements du Fonds de réserve des enseignants d’Iran dans la banque et la disparition de près de 3,2 milliards d’euros du fonds. Les enseignants retraités dépendent des revenus de leurs investissements et ils ont fréquemment protesté au cours des dernières années à cause de leurs retraites impayées et insuffisantes.
Plusieurs procès concernant la banque ont eu lieu jusqu'à présent. Plus tôt cette année, l'ancien président de la banque, Parviz Kazemi, ministre du travail de 2005 à 2006 dans le cabinet du président Mahmoud Ahmadinejad, a été condamné à 20 ans et à 24 coups de fouet.
Les responsables de la banque Sarmayeh, Ali Bakhshayesh et Mohammad Reza Tavassoli, ont également été condamnés.
L’un des personnages impliqués dans le scandale est Hossein Hedayati, un membre du Corps des gardiens de la révolution islamique (les pasdarans), qui est un magnat des affaires iraniennes. Plus particulièrement, Hedayati a gagné en popularité ou en notoriété en investissant dans des clubs de football. Il a acheté Steel Azin F.C. et a investi dans l'un des clubs de football les plus admirés d'Iran, Persepolis F.C.
Le tribunal a également condamné Hedayati à vingt ans d'emprisonnement, exigeant l'argent qu'il avait empoché.
Lors de la dernière audience, Rasool Qahramani, représentant du procureur et membre de grade moyen du clergé, a répété que, sur la base des témoignages de l'accusé, le dossier de la Sarmayeh Bank était peuplé principalement de retraités impliqués dans le renseignement et les affaires militaires.
« Ces personnes ont fréquenté la banque et, par collusion avec les gestionnaires, ont commis des délits financiers », a souligné Qahramani.
Se référant au témoignage du directeur général de la banque au moment des faits, le représentant du procureur a affirmé : « M. Mohammad Reza Khani a déclaré qu'il avait bénéficié de l'aide d'un membre de l’Organisation du renseignement du corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC ou pasdarans). »
Face à l'accusé, Qhramani demande : « M. Khani ! Le membre des pasdarans était-il un expert bancaire pour résoudre vos problèmes ? »
Cependant, Qhramani n’est pas allé jusqu’à mentionner le nom ou le grade du membre de la redoutable organisation du renseignement de sécurité militaire.
Faire référence à la participation d’agents de l’armée et des services du renseignement de la République islamique à des délitss financiers n’est pas sans précédent.
Le fils d'un ancien commandant en chef de l'armée iranienne, le général Ataollah Salehi, a également été nommé pour son rôle dans le scandale.
Le fils du général Salehi, Ammar, est accusé d'avoir illégalement perçu 30 millions d’euros de la Sarmayeh Bank.
Au cours des derniers mois, le pouvoir judiciaire iranien a parfois fait preuve de ténacité contre la corruption, au milieu des difficultés économiques rencontrées par les Iraniens ordinaires et de la perception répandue de corruption profondément enracinée parmi les gens de l’intérieur du régime.
Source : Radio Farda
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