CSDHI - Ils ont fui en enfer ! Cette remarque ridicule du fondateur du régime iranien Ruhollah Khomeiny sur le problème de l’exode des cerveaux en Iran est suffisante pour convaincre tout observateur que le système actuellement au pouvoir en Iran est extrêmement désuet.
Avec le début de ce régime, le phénomène de la « fuite des cerveaux » est devenu un problème majeur en Iran, dans la mesure où il est maintenant reconnu comme une catastrophe et une crise socio-économique.
Bien sûr, ce gouvernement ne donne jamais de statistiques exactes par peur d’autres scandales, mais les profondeurs de la catastrophe peuvent être tracées par certaines des confessions et des différends entre les fonctionnaires iraniens qui veulent obtenir une plus grande part du pouvoir.
Pour montrer cette énorme perte socio-économique, une seule confession suffit. « Entre 400 et 500 cerveaux fuient le pays tous les jours » ! Soit environ 150 à 180 mille personnes par an ! (Média officiel, Resalat, 23 avril 2019).
Alors, quel sera donc l'avenir de ce pays lorsque tant de personnes talentueuses quitteront l'Iran ?
Bien sûr, gérer le pays et ses finances en l’absence de ses talents et laisser sa place aux enfants de fonctionnaires qui n’ont ni connaissance ni expertise, conduira le pays à un désastre.
À première vue, il semble que la perte causée par la fuite des cerveaux ne soit qu'une catastrophe sociale, mais la vérité est bien pire. L'an dernier, Ahmad Khoram, responsable du système d'ingénierie de la province de Téhéran, a cité le chiffre le plus élevé selon une organisation gérée par l'État et a déclaré : « Chaque année, 1 365 milliards d’Euros sont perdus à cause de la fuite des cerveaux ».
Une simple comparaison permet d'avoir une vision plus claire de cette perte énorme. Dans une économie monolithique, dépendante de l’exportation de pétrole, avec un revenu annuel de 45 milliards d’Euros, la perte annuelle de fuite des cerveaux est 30 fois supérieure au revenu pétrolier du pays.
La question est, pourquoi autant de personnes talentueuses fuient l’Iran ?
Les taux d'inflation et la hausse du coût des biens, ainsi que les revenus fixes et la baisse du pouvoir d'achat de la population, sont les principales raisons pour lesquelles vivre en Iran devient de plus en plus difficile. Et la subvention par habitant n’a pas changé depuis la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, qui était en poste jusqu’en 2013.
Avec le pillage croissant des ressources et des avoirs du pays, il n’y a pas plus de raison pour vivre, d'espace pour respirer et pour faire des activités.
En examinant les statistiques du chômage en Iran, vous pourrez mieux comprendre l’ampleur de ce désastre. Selon la confession des représentants du gouvernement, la moitié des diplômés de l'université sont au chômage et ce nombre est beaucoup plus élevé chez les femmes. (Agence de presse officielle MEHR, mai 2017)
Le fait est que le chômage n'est pas considéré comme une crise économique ou même sociale, mais comme une « menace pour la sécurité ». Le gouvernement considère les gens comme des ennemis. Donc, la seule solution à laquelle le gouvernement pense est une solution de sécurité. Hussein Raghfar (économiste et chercheur dans le domaine de la pauvreté et de la justice économique), soulignant l'incapacité du gouvernement à créer des emplois, a déclaré : « L'emploi des jeunes… est l'une des principales menaces à la sécurité pour le pays », Hamdeli, 14 juillet 2019.)
Lorsque nous apprenons dans les médias qu'il y a environ 2 000 pilotes au chômage en Iran, forcés de conduire des taxis et parlant d'un « tsunami de fuites de pilotes », vous pouvez donc voir l'ampleur de cette catastrophe. (Site Web TiNNews, 15 octobre 2018)
Mais les raisons de la fuite des cerveaux en Iran ne se résument pas à des problèmes de moyens de subsistance. Ajoutez à cette équation l’atmosphère étriquée, l’absence de liberté d’action sur le terrain ou dans le domaine de compétence, et l’obstruction du gouvernement, et vous obtenez des jeunes talents et des experts du pays qui ne sont pas encouragés à rester en Iran.
Source : Iran Focus
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