mercredi 25 septembre 2019

La politique de chantage de l’Iran


Nazanin Zaghari Ratcliffe iran Pendant des années, le gouvernement iranien a eu recours à des politiques de chantage, telles que la prise en otage de citoyens possédant une double nationalité, comme moyen de passer des accords avec les gouvernements occidentaux.

L’Iran a commencé cette politique juste après la révolution iranienne de 1979, lorsqu’il a pris d’assaut l’ambassade des États-Unis et a pris en otages des diplomates et des employés américains de l’ambassade.
La crise des otages américains a été une crise internationale majeure qui a commencé le 4 novembre 1979, avec l’occupation de l’ambassade américaine par le gouvernement iranien à Téhéran, sur ordre de l’ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique. La crise des otages américains en Iran a pris fin, le 20 janvier 1981, avec la libération des otages au bout de 444 jours.
Le gouvernement iranien utilise cette politique en période de détresse, chaque fois qu’il cherche désespérément à sortir d’une crise. La prise d'otages est un exercice politique et idéologique et une forme de levier contre d'autres pays.
L’Iran a l’habitude d’emprisonner les binationaux comme monnaie d’échange. Les exemples incluent l'arrestation de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une Irano-Britannique et du Dr. Ahmad Reza Jalali, un Suédo-Iranien.

En juin 2019, une universitaire franco-iranienne, Fariba Adelkhah, accusée d'espionnage, a été arrêtée pour faire pression sur les États européens au sujet de l’accord nucléaire, conclu en 2015, avec les puissances mondiales afin de freiner le programme nucléaire iranien. Mme Adelkhah est anthropologue et chargée de recherche à l'institut Sciences Po de Paris.
Les blogueurs Jolie King et Mark Firkin ont également été arrêtés il y a 10 semaines lors d'un voyage terrestre autour du monde.
Dr. Kylie Moore-Gilbert, experte en politique du Moyen-Orient à l'Université de Melbourne, a été arrêtée au cours de l'été 2018 et purge actuellement une peine de 10 ans d'emprisonnement sur la base d'accusations inconnues.
Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une citoyenne anglo-iranienne, a purgé plus de la moitié de sa peine de cinq ans de prison à Téhéran pour espionnage, allégation qu'elle réfute avec véhémence.
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a déclaré que Mme Zaghari-Ratcliffe était en Iran « pour enseigner le journalisme », malgré l'insistance de sa famille, elle était là pour rendre visite à des parents.
Lors de son vol pour New York, dimanche, le Premier ministre a annoncé à la presse qu'il discuterait de Mme Zaghari-Ratcliffe avec le Président iranien.
« Je ne discuterai pas seulement des actions de l'Iran dans la région, mais également de la nécessité de libérer non seulement Nazanin, mais également ceux qui, à notre avis, sont détenus illégalement et injustement à Téhéran », a-t-il déclaré.
L'Iran a récemment annoncé qu'il envisageait d'échanger Zaghari-Ratcliffe contre 400 millions de livres sterling. « La Grande-Bretagne nous doit 400 millions de livres sterling (environ 450 millions d’euros) depuis 40 ans », a déclaré le ministre iranien des affaires étrangères, ajoutant qu'il aurait plaidé en faveur de sa libération si le Royaume-Uni avait remboursé l’argent de la vente de chars d’assaut.
La résolution du Parlement européen du 19 septembre 2019 sur l’Iran, notamment sur la situation des défenseurs des droits des femmes et des ressortissants UE ayant une double nationalité, emprisonnés en Iran, fait référence à la politique de chantage de l’Iran :
F. considérant que les doubles ressortissants UE-Iran continuent d'être arrêtés avec des arrestations suivies de longues périodes d'isolement et d'interrogatoires, en l’absence de procédures régulières, en l’absence de procès équitable et de longue peines d’emprisonnement fondées sur des accusations vagues ou non précisées de « sécurité nationale » et d’« espionnage », ainsi que des campagnes de diffamation parrainées par l'État contre des personnes emprisonnées ; attendu que l'Iran ne reconnaît pas la double nationalité, limitant ainsi l’accès des ambassades étrangères à leurs ressortissants ayant la double nationalité qui y sont détenus;
G. considérant qu'au moins six personnes ayant la double nationalité UE-Iran, Nazanin Zaghari-Ratcliffe, Ahmadreza Djalali, Kamal Ahmady, Kamran Ghaderi, Massud Mossaheb et Morad Tahbaz sont actuellement emprisonnées en Iran;
H. considérant que Nazanin Zaghari-Ratcliffe, ressortissante anglo-iranienne employée par la Fondation Thomson Reuters, est illégalement emprisonnée en Iran depuis le 3 avril 2016, après avoir été illégalement détenue pendant des mois, accusée d'espionnage, puis privée par la suite d’un procès public et équitable ; considérant qu'elle a été à plusieurs reprises privée de traitement médical, entraînant une détérioration de sa santé physique et mentale ; attendu qu’on lui a récemment refusé l'accès aux appels téléphoniques internationaux et que les visites de sa famille ont été limitées à une fois par mois…
Source : Iran Focus

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