lundi 30 septembre 2019

Des grévistes iraniens réclament la libération de leurs collègues


employés sucrerie en grève iran Les employés de la plus grande usine de canne à sucre d’Iran demandent la libération de leurs collègues emprisonnés, alors que cela fait trois ans qu'ils se battent avec grèves et manifestations pour leurs salaires et leurs avantages sociaux.

Des centaines de travailleurs du complexe agro-industriel Haft Tappeh Sugarcane de la ville de Suze, dans le sud-ouest de l'Iran, ont mené une cinquième journée de protestation le 27 septembre 2019, contre le licenciement d'une vingtaine de leurs collègues et la condamnation de sept autres à de longues peines de prison. Ils demandent leur libération.
Une vidéo diffusée sur la chaîne syndicale ouvrière sur la messagerie Telegram, intitulée Syndicat du travail du complexe agro-industriel du sucre de Haft Tappeh, montrait les grévistes en train de scander : « Ils ont arrêté Esmail. Nous sommes tous des Bakhshi. »
Le représentant syndical Esmail Bakhshi a été condamné en septembre 2019 à 14 ans de prison et à 74 coups de fouet sous l'inculpation de « sécurité nationale » pour avoir organisé des rassemblements de travailleurs pour réclamer des salaires impayés. IOn luireproche aussi d'avoir déclaré en public qu'il avait été torturé sous la surveillance du ministère du Renseignement.
L’Iran est signataire du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui énonce aux articles 21 et 22 la liberté d’association et garantit le droit de former des syndicats, ainsi que du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, qui garantit à l’article 8, le droit des travailleurs de constituer des syndicats ou de s'affilier à des syndicats et protège leur droit de grève.
Pourtant, le militantisme pacifique est traité comme une infraction à la sécurité nationale, les syndicats indépendants ne sont pas autorisés à fonctionner, les grévistes sont souvent licenciés et risquent l'arrestation, et les dirigeants syndicaux sont poursuivis pour atteinte à la sécurité nationale et condamnés à de lourdes peines de prison.
Six autres militants et reporters ont également été emprisonnés après avoir été jugés avec Bakhshi à Téhéran, par le sinistre juge Mohammad Moghiseh.
Les travailleurs exigent la réintégration de plusieurs collègues licenciés ou qui se sont vu refuser le renouvellement du contrat pour avoir participé aux manifestations.
Il s'agit de Reza Pourchenani, Saheb Zahriri, Mahmoud Sa’di, Adel Abdolkhani, Mohammad Abdolkhani, Samir Ahmadi, Hamzeh Alekasir, Iman Akhzari, Karim Mayahi, Fazel Chabizadeh, Ashkan Goudarzi, Massoud Loyami et Mohammad Khanifar.
Mohammad Khanifar, jugé avec Bakhshi, a été condamné à six ans de prison.
« Aujourd’hui, le 23 septembre, tous les travailleurs des sections internes de l’entreprise, tels que le bureau d’équipement mécanique et le bureau des affaires d’infrastructure, ont cessé de travailler pour soutenir leurs collègues et se sont rassemblés devant la direction de l’entreprise pour protester contre cette ignoble action contre le travail », a déclaré un communiqué publié sur la chaîne des travailleurs.
« Le syndicat des travailleurs de Haft-Tappeh condamne le licenciement de travailleurs honorables et dévoués et demande le retour au travail de tous ces chers collègues », a ajouté le communiqué.
Le 26 septembre, Youssef Bahmani, l'un des gévristes, a été convoqué au bureau du ministère du Renseignement à Suze, selon la chaîne.
L'agence ILNA a rapporté le 25 septembre qu’ « environ 300 personnes » ayant participé aux grèves ont retrouvé leur emploi sans que leurs revendications aient été satisfaites.
« Un travailleur a déclaré à ILNA que les travailleurs expulsés s'étaient rendus au bureau du ministère du Travail de la ville pour se plaindre de leur situation, mais jusqu'à présent, aucune mesure n'a été prise pour les réintégrer. »
Source : Centre pour les droits de l'homme en Iran

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