mardi 12 octobre 2021

La pauvreté du peuple iranien face à une minorité riche au pouvoir

 CSDHI – Le seuil de pauvreté en Iran a dépassé les 11 millions de tomans. Les couches pauvres de la société sont écrasées sous le poids de la paupérisation.

Un seuil de pauvreté qui dépasse 11 millions de tomans

Et maintenant, la majorité de la société iranienne ne s’approche même pas de la frontière des 11 millions de tomans. Elle est très loin en dessous. C’est comme s’ils tombaient dans un trou sans fin. Le prix d’une barquette de 30 œufs est aujourd’hui de 50 000 tomans. Le prix d’un kilo de yaourt, de 45 000 tomans. Une petite boisson lactée au cacao atteint 17 000 tomans. Et enfin le prix du pain est de 3 000 tomans.

Ainsi, avec un revenu de 4,2 millions de tomans, il est possible de vivre, même si l’on ne tient pas compte des frais de logement. Comment doit vivre un travailleur ou un retraité dans une telle situation ?

Pour 65 m2, un travailleur doit payer 70 millions de tomans d’avance et 3 millions de tomans par mois de loyer. Et ce prix est augmenté dans certains endroits comme l’ouest de Téhéran jusqu’à 70 millions de tomans d’avance et 5 millions de tomans de loyer mensuel.

Est-il même imaginable que dans la situation la plus optimiste avec un revenu de 3,4 millions de tomans et une petite augmentation de revenu de 200 000 tomans qu’un travailleur puisse avoir un toit sur la tête ?

Les pauvres s’entassent dans les périphéries des villes

Cette situation entraîne l’expansion des bordures de la ville, et bien sûr des logements hors normes et dangereux. Et cela augmente en parallèle les crises sociales et la criminalité. L’inflation croissante détruit la vie de nombreuses personnes. Elle démolit également de nombreuses familles. Le divorce des enfants, l’augmentation du désespoir et du mécontentement à l’égard de la vie ne sont que quelques-unes des crises sociales.

D’autre part, de nombreux enfants, lorsqu’ils se retrouvent privés des équipements les plus élémentaires de la société, cherchent une solution pour combler ce fossé social. Et c’est là que naissent de nombreux délits sociaux. La pauvreté est à l’origine de nombreux délits et anomalies. D’ailleurs, de nombreux sociologues estiment que la pauvreté peut être à l’origine de plus de 90 % des dommages sociaux.

Aujourd’hui, près de deux ans se sont écoulés depuis la propagation du coronavirus. L’inflation croissante et le manque de commodités ont rendu cette amertume et cette douleur plus évidentes que jamais.

La classe moyenne iranienne s’est évaporée !

La pauvreté devient endémique et alarmante en Iran. En effet, le nombre d’Iraniens pauvres a doublé dans les années 2000. C’est la classe moyenne qui s’est évaporée !! Au cours des dix dernières années, 8 millions d’Iraniens sont passés de la classe moyenne à la classe inférieure. Et 4 millions sont tombés sous le seuil de pauvreté.

En juin dernier, Roozbeh Kordoni, directeur de l’Institut suprême de recherche sur la sécurité sociale, a annoncé que le nombre de pauvres en Iran était de 25 millions. Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté absolue en Iran a doublé au cours des deux dernières années (entre 2017 et 2019) par rapport aux années précédentes.

En deux ans, le nombre de pauvres a doublé

L’expansion de la classe pauvre et la chute de la classe moyenne en Iran sont devenues si tangibles que les officiels en parlent aussi. En mai dernier, Faryal Mostofi, présidente de la Commission de l’argent et du capital de la Chambre de commerce de Téhéran, a évoqué la montée de la pauvreté et la dévoration de la classe moyenne par la classe pauvre de la société.

La pauvreté va entraîner un risque d’insécurité

Zahra Abdollahi, directrice générale du bureau d’amélioration de la nutrition du ministère iranien de la santé, a évoqué un autre danger de la pauvreté et a déclaré :

« La hausse des prix des denrées alimentaires augmente le risque d’insécurité alimentaire dans le pays, en particulier dans les déciles à faible revenu. Actuellement, on craint que, compte tenu des cas susmentionnés, c’est-à-dire la sécheresse et les conditions économiques, les conditions dans les provinces à faible revenu ne s’aggravent. Et que l’insécurité alimentaire n’augmente. »

C’est un phénomène qui a augmenté la malnutrition en Iran, en particulier chez les enfants et les jeunes. Cela explique pourquoi le taux de mortalité du coronavirus en Iran est si élevé. En outre, cela explique pour quelle raison, contrairement à d’autres pays, l’Iran saute d’un pic à l’autre, plus rapidement que tout autre pays.

Source : INU

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