Comme l’indique le décret manuscrit de Khomeini, les vies de 30 000 âmes innocentes devaient s’éteindre dans un silence oppressant, sans laisser de trace dans l’histoire contemporaine de l’Iran. Elles devaient disparaître comme si elles n’avaient jamais existé sur cette terre.
Auparavant, Ruhollah Khomeini, l’orchestrateur de cet acte odieux, ainsi que ses complices, avaient constamment publié des fatwas préconisant l’exécution brutale des membres de l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (MEK), insistant pour que leur mort soit aussi cruelle que possible et qu’ils ne puissent pas être enterrés dans des cimetières musulmans en bonne et due forme.
Sous le couvert de la nuit, les corps de ces 30 000 victimes ont été jetés clandestinement dans des fosses communes, recouverts de terre. Néanmoins, contre la volonté du régime, la nouvelle de cette atrocité s’est répandue plus tôt que prévu dans les abîmes des cachots.
Par ce massacre de 1988, Khomeini entendait éradiquer le MEK, qu’il considérait comme un ennemi de premier ordre et une menace pour son pouvoir malveillant, et asseoir les fondations de son ignominieux califat dans le silence sinistre du cimetière. Il aurait pu réussir sans l’émergence d’une résistance. Son intention était d’établir une domination durable sur l’Iran, incontestée pendant des siècles. Mais le destin en a décidé autrement.
Aujourd’hui, la communauté internationale soutient la quête de justice de la Résistance. Lors de la conférence intitulée « Quatre décennies de crimes contre l’humanité et d’impunité », le professeur Chile Eboe-Osuji, président de la Cour pénale internationale à La Haye (2021), a déclaré : « Le récit du massacre de 1988 a attiré l’attention de nombreuses voix influentes dans le domaine des droits de l’homme. Human Rights Watch, une éminente organisation de défense des droits de l’homme, ainsi qu’Amnesty International et les titulaires de mandats des Nations unies, ont exprimé leurs préoccupations quant à l’absence de reconnaissance du massacre de 1988. Le massacre lui-même constitue à tout le moins un crime de disparition forcée, et la disparition forcée reste un crime permanent tant que le victimes ne sont pas reconnues à leur juste valeur. C’est la justice que vous défendez, Madame la Présidente, et votre organisation. Je suis unie dans cet appel ».
Cette ligne de conduite de la Résistance iranienne, associée aux condamnations internationales, a laissé une marque indélébile sur les responsables et les partisans du régime, les obligeant à admettre leur implication dans ce crime contre l’humanité. Notamment, après les aveux sur le massacre de 1988 d’un documentariste du régime iranien, Javad Mogui, Shahab al-Din Haeri a reconnu que Khomeini avait orchestré le massacre de 1988 de plus de 30 000 prisonniers politiques. Un chiffre qui, jusqu’à présent, n’avait été mis en avant que par le MEK et le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI).
Cependant, dans une tentative de protéger le régime d’une réaction négative, Haeri compare les personnes exécutées aux Kharijites, établissant un parallèle avec le groupe historique qui s’est rebellé contre l’acceptation par Ali d’un arbitrage dans le conflit qui l’opposait à Mu’awiya en 657.
Au-delà de cette rhétorique, l’aveu de Haeri, ainsi que celui d’autres responsables et membres du régime, marque un nouveau chapitre dans les révélations entourant ce crime contre l’humanité.
Voici le discours prononcé par Haeri lorsqu’il reconnaît que le fondateur du régime, Ruhollah Khomeini, a commis un crime contre l’humanité en ordonnant le massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques innocents :
« En 1988, environ 30 000 prisonniers purgeant leur peine ont été capturés et exécutés dans notre pays. Il s’agit d’un crime qui ne trouve de justification dans aucun cadre jurisprudentiel. Il a été suggéré que ces personnes étaient des terroristes ou des criminels. Même si nous admettons que certains d’entre eux étaient en effet impliqués dans des actes criminels, la meilleure chose à faire aurait été de les soumettre à une procédure légale. Au lieu de cela, ils ont été soumis à une procédure judiciaire excessivement sévère et stricte.
« Parmi eux se trouvaient des individus qui avaient simplement distribué ou lu des journaux. Certains avaient été condamnés à deux ou trois ans d’emprisonnement. Qu’est-ce qui a justifié leur interrogatoire sur leurs convictions politiques ? Le maintien d’une position politique équivaut-il à un crime ?
« Tenir fermement à ses convictions politiques est un exercice de la conscience personnelle et non un acte criminel. Ce n’est pas un crime d’exercer sa conscience.
« Et pourtant, ici, des prisonniers sont exécutés. Au nom de quoi s’arroge-t-on le droit de mettre fin à la vie de quelqu’un qui a une position particulière ? Telles sont les distorsions entretenues par la République islamique. Il est impératif de dénoncer haut et fort ces transgressions. Les morts de manifestants dans les rues d’aujourd’hui trouvent leur origine dans les fondations tordues posées dans les années 1980.
« La moindre critique se heurte aux objections de l’Office pour la préservation des œuvres de l’imam (Khomeiny).
« Toute tentative d’expression d’un désaccord entraîne des plaintes de la part du Bureau. Cependant, leurs objections ne devraient pas avoir de poids. La nature erronée de ces actions et des travaux de l’imam doit être exposée. Je suis prêt à le prouver partout où cela sera nécessaire ».
Il convient de noter que, si nous envisageons le mouvement pour la justice comme un édifice en constante expansion, sa pierre angulaire a été posée par Masoud Rajavi, le chef de la Résistance iranienne, qui a été le premier à tirer la sonnette d’alarme au sujet de ce crime. Au sein de cette structure, les échos de ces 30 000 voix réduites au silence résonnent trente mille fois, exhortant la conscience du monde à intervenir.
L’objectif de ce mouvement dépasse la simple recherche d’une rétribution pour le sang de ces 30 000 âmes assassinées lors du massacre de 1988. Ces personnes se sont volontairement et sciemment sacrifiées pour la cause de la liberté et d’un Iran libéré.
Ce mouvement atteint sa réalisation ultime grâce à l’avancement de la campagne de renversement, les deux étant inextricablement liés.
Source : Iran News Update (INU)/ CSDHI
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