Hier, lundi 21 août 2023, une vidéo a été publiée montrant un groupe de détenus menottés et entravés, portant un bandeau noir sur les yeux, défilant à Shahr-e Rey par les forces de sécurité de l’État tout en étant humiliés et en exprimant des remords. Ces détenus, qualifiés de « vauriens et de voyous », ont été arrêtés par les forces militaires et humiliés par les forces de sécurité en public, avant d’être jugés.
Mohammad Mehdi Rahimi, le procureur du comté de Rey, avait déclaré aux journalistes : « Suite à plusieurs incidents d’insécurité, de tirs et d’affrontements dans le quartier de Baroot Kobbi, le fauteur de troubles le plus connu de Shahr-e Rey a été arrêté puis envoyé en prison après une procédure judiciaire ».
Mohammad Ghasem Torrahani, le commandant des forces de sécurité de l’État dans le comté de Rey, a également commenté l’humiliation de ces détenus, en déclarant : « La reconstruction de la scène de l’affrontement dans le quartier de Baroot Kobbi à Shahr-e Rey a été effectuée sur ordre du procureur du comté de Rey. Les fauteurs de troubles les plus connus de Shahr-e Rey ont été exhibés devant les citoyens, et ils ont exprimé des remords et des regrets aux citoyens ».
Selon l’article 38 de la Constitution, « toute forme de torture dans le but d’obtenir des aveux ou des informations est interdite. Il est interdit de forcer des personnes à témoigner, à avouer ou à prêter serment, et un tel témoignage, aveu ou serment n’est pas valable et manque de crédibilité. La violation de ce principe est passible de sanctions conformément à la loi ».
Ces dernières années, les traitements sévères et humiliants infligés par la police iranienne aux personnes qu’elle qualifie de « canailles et de voyous » ont suscité de nombreuses protestations de la part des militants et des organisations de défense des droits de l’homme. Selon certains rapports, les forces de sécurité de l’État ont recours à une violence excessive dans le cadre de ce programme et, lors de sa mise en œuvre, des forces masquées font souvent des descentes nocturnes au domicile des personnes, les traînant de force à l’extérieur et les soumettant à des violences physiques et à des traitements humiliants en public.
Ainsi, la torture des détenus par l’humiliation, les insultes et les traitements violents a trouvé une sanction officielle et est pratiquée dans les rues et sous les yeux du public.
L’Iran Human Rights Monitor (IranHRM) considère la parade des détenus dans les rues comme une violation de la dignité humaine et un traitement dégradant des citoyens, contraire aux principes humanitaires, et estime qu’il s’agit d’une violation des droits de l’homme.
Ces pratiques de torture et de traitement dégradant portent non seulement atteinte aux droits fondamentaux et à la dignité des personnes, mais sont également en contradiction avec les principes des droits de l’homme internationalement reconnus.
Source : Iran HRM
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