Après sa libération de la prison d’Evine à Téhéran, la journaliste iranienne, Nazila Maroufian a posté sur les réseaux sociaux une photo d’elle sans foulard, bafouant ainsi le code vestimentaire strict de la république islamique pour les femmes.
« N’acceptez pas l’esclavage, vous méritez ce qu’il y a de mieux », a-t-elle écrit sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter, et sur Instagram. La photo la montre tenant des fleurs dans une main, l’autre main levée en signe de victoire.
La journaliste iranienne, dont les médias persans hors d’Iran donnent l’âge de 23 ans, a publié en octobre une interview d’Amjad Amini sur le site d’information Mostaghel Online.
Il est le père de Mahsa Amini, dont la mort en détention, en septembre dernier, après avoir prétendument enfreint les règles vestimentaires, a déclenché des mois de protestations.
Dans l’interview, Amjad Amini a accusé les autorités de mentir sur les circonstances de la mort de sa fille.
Les autorités iraniennes ont indiqué qu’elle était décédée en raison d’un problème de santé, mais la famille et les militants ont affirmé qu’elle avait reçu un coup à la tête pendant sa détention.
Mme Maroufian, journaliste iranienne basée à Téhéran mais originaire de la ville natale d’Amini, Saqez, dans la province du Kurdistan, a été arrêtée pour la première fois en novembre.
Elle a ensuite été libérée, mais en janvier, elle a été condamnée à deux ans de prison, avec un sursis de cinq ans, pour propagande contre le système et diffusion de fausses nouvelles.
Selon les groupes de défense des droits, la journaliste iranienne a de nouveau été renvoyée à la prison d’Evine au début du mois de juillet.
Sa santé a suscité de vives inquiétudes au début du mois, lorsque des partisans ont affirmé qu’elle avait été transférée de la prison à l’hôpital.
Mais dans son message sur les réseaux sociaux, la journaliste iranienne, Nazila Maroufian, a nié avoir eu une crise cardiaque et a déclaré qu’elle avait souffert « d’essoufflement et de palpitations cardiaques » et qu’elle allait maintenant « bien ».
L’Iran a réagi durement aux reportages sur l’affaire Amini diffusés à l’intérieur du pays.
Les deux femmes journalistes qui ont contribué à attirer l’attention du monde sur cette affaire ont passé près d’un an à Evin après avoir été arrêtées en septembre.
Niloufar Hamedi a réalisé un reportage pour le journal iranien Shargh depuis l’hôpital où Amini est restée dans le coma pendant trois jours avant de mourir, et Elahe Mohammadi, journaliste pour le journal Ham Mihan, s’est rendue à Saqez pour rendre compte des funérailles d’Amini.
Toutes deux sont actuellement jugées pour atteinte à la sécurité nationale, ce qu’elles nient avec véhémence.
Selon le Comité pour la protection des journalistes, basé à New York, 95 journalistes ont été arrêtés lors de la répression des manifestations contre Amini, bien que la plupart d’entre eux aient été libérés sous caution.
La semaine dernière, les autorités iraniennes ont convoqué l’ambassadeur britannique, Simon Shercliff, après qu’il eut appelé Téhéran à libérer les journalistes détenus, dans un message diffusé sur les réseaux sociaux à l’occasion de la Journée nationale des journalistes en Iran.
Source : VOA/ CSDHI
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