La raison ne doit pas être attribuée à l’intense empathie des dirigeants du système envers ceux qui sont de plus en plus mécontents, mais plutôt au premier anniversaire du soulèvement qui a commencé avec la mort de Mahsa Amini le 16 septembre et qui continue à secouer le régime jusqu’à aujourd’hui.
Lors d’une réunion avec les commandants de la milice Basij le 8 août, Hassan Hassan-Zadeh, le commandant du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (pasdaran) responsable de la province de Téhéran, a exprimé ses inquiétudes, soulignant l’importance des forces paramilitaires du régime. Il a déclaré : « Si nous n’avions pas mis l’accent sur la sécurité dans les quartiers l’année dernière, les efforts de l’ennemi à Téhéran n’auraient pas été contrecarrés. Nous devons établir des fondations solides, et cela ne passe pas uniquement par la construction de missiles. »
Le 10 août, Hamid Khodamdel, commandant des padrab à Kohgiluyeh et dans la province de Boyer-Ahmad, a déclaré lors d’un discours prononcé devant un rassemblement des forces du régime : « La bataille actuelle est une bataille de détermination et de principes… La manifestation de ce conflit va au-delà des simples missiles, canons et chars d’assaut. Bien que l’adversaire reste inchangé, les instruments et l’arène de la guerre ont maintenant atteint nos propres foyers. »
Ces déclarations reflètent la profonde appréhension et le malaise des responsables du régime face à la dynamique populaire qui constitue un défi direct à la sécurité et à la survie du régime théocratique. Les capacités de production nucléaire et de missiles du régime sont mal équipées pour faire face à ce défi interne. En fait, le Guide Suprême Ali Khamenei reconnaît que pour répondre efficacement à ce problème, il faut mobiliser les forces de la milice Basij dans les quartiers, les rues et les ruelles des villes iraniennes.
La force Basij a été créée dans le but premier d’assurer l’emprise du régime sur le pouvoir et de réprimer les dissidents. Cette organisation paramilitaire, formée pendant la guerre Iran-Irak, est devenue depuis un instrument essentiel pour l’État afin d’imposer une conformité idéologique et de maintenir le contrôle sur la population.
En apparence, la milice Basij, souvent appelée force de « mobilisation », est composé de fervents loyalistes endoctrinés par les principes du régime et chargés de promouvoir son idéologie au niveau local. Cependant, la réalité est tout autre.
Exploitant la pauvreté généralisée en Iran, le régime utilise stratégiquement des incitations économiques pour encourager l’enrôlement de la population dans la force Basij, montant ainsi les gens les uns contre les autres pour garder le contrôle.
Fortement présents dans les quartiers, les universités et les lieux de travail, les bassidjis agissent comme une extension de l’appareil de sécurité du régime, en réprimant les manifestations, en exerçant une surveillance et en réagissant rapidement à toute menace perçue à l’égard de l’autorité du régime.
Les déclarations faites par Hossein Salami, le commandant en chef du Corps des gardiens de la révolution islamique, lors d’une réunion avec les commandants des bases de la milice Basij, soulignent avec force le péril imminent qui menace la sécurité et le maintien du régime. Le 1er août, il a souligné : « Restez vigilants en ce qui concerne vos bases locales de bassidjis ! Améliorez les quartiers islamiques ! Insufflez de la vie dans les stations et assurez la vitalité de vos quartiers généraux. »
Dans le même discours, Salami s’est inquiété de la vulnérabilité et de la fragilité des forces de sécurité du régime face à cette menace interne, mettant en garde : « L’infiltration se fait par les moindres interstices ; parfois, un barrage important cède à cause d’une fissure mineure. Les sociétés détectent parfois un point de vulnérabilité apparemment insignifiant, qui se propage ensuite. Il est impératif de sceller ces ouvertures ! »
Soulignant l’appréhension du régime face à la société iranienne indignée, Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, a déclaré dans son discours au Sommet mondial Iran Libre le 1er juillet : « Pourquoi un régime armé des Gardiens de la révolution, de l’armée, du ministère du Renseignement, de la Force Qods, de la milice Basij, de diverses garnisons et d’agents secrets aurait-il besoin de cellules de résistance ? Serait-ce en raison du risque de soulèvements imprévus et de la progression d’une alternative démocratique ? Pourquoi implore-t-il les gouvernements du monde entier d’exercer une pression sur la Résistance iranienne ? Parce qu’il sent les pas imminents des soulèvements et des forces de la révolution démocratique. »
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