jeudi 4 avril 2019

Rapport sur les droits humains en mars 2019 en Iran (suite)


IHRM rapport mensuel mars 2019 Voici un bref résumé des dernières violations des droits humains commises, en mars dernier, par les mollahs au pouvoir en Iran.
Avocats, défenseurs des droits humains
Après trois ans d'emprisonnement, l'avocate des droits humains, Nasrin Sotoudeh, a été arrêtée le 13 juin 2018 pour purger une peine de cinq ans d'emprisonnement prononcée par contumace en 2016 pour « association et collusion dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale », citant un sit-in organisé devant l’Ordre des avocats au ministère de la justice.

Alors qu'elle était en prison, un nouveau dossier a été ouvert contre elle, qui comprenait sept autres chefs d’accusation. Son cas a été examiné en décembre 2018 et à nouveau le 4 février 2019 par le tribunal révolutionnaire de Téhéran en son absence et celle de l’avocat de son choix qui a été empêché d’assister à son procès et de consulter son dossier.
Le 11 mars 2019, le mari de Nasrin Sotoudeh a informé le public via son compte Facebook que 34 autres années et 148 coups de fouet ont été prononcés pour elle.
Cette décision a suscité un tollé mondial. Amnesty International a qualifié les procès de « procès délibérément inéquitables ». L’Ordre nation des avocats de France a affiché une grande photo d’elle sur leur bâtiment, déclarant que « tous les avocats français se tiennent aux côtés de Nasrin Sotoudeh ».
Mme Sotoudeh s'est opposée à ses procès inéquitables et a choisi de ne pas y assister. Dans une lettre publiée le 30 mars sur son compte Facebook, elle a déclaré : « Je ne souhaite en aucune façon participer à ce jeu d'injustice. Laissons les juges des tribunaux révolutionnaires s’amuser tous seuls ».
Les accusations portées contre elle sont uniquement liées à son travail pacifique dans le domaine des droits humains, notamment sa défense des femmes qui protestent contre le voile obligatoire et son opposition catégorique à la peine de mort.

Le traitement inhumain des prisonniers
Déni de traitement médical
Les autorités pénitentiaires ont intensifié la pression exercée sur les prisonniers politiques des prisons de Rajaï Chahr et d’Oroumieh en les privant de traitement médical.
Les lois internationales sur le traitement des prisonniers stipulent que ceux qui nécessitent un traitement spécialisé ou une intervention chirurgicale impossible à pratiquée dans les centres de détention devraient être transférés dans des institutions appropriées ou des hôpitaux civils. Les propres règlements pénitentiaires iraniens stipulent des normes similaires. Malheureusement, les autorités iraniennes ignorent systématiquement ces protections des droits qui assurent des soins médicaux aux prisonniers.
Malgré sa maladie rénale, le prisonnier politique, Ali Badrkhani, incarcéré dans la prison centrale d'Oroumieh, s'est vu refuser l'accès à un traitement médical à l'extérieur de la prison. Le prisonnier politique a été enfermé avec des criminels ordinaires, ce qui constitue une violation du principe de séparation des catégories de prisonniers.
Le directeur de la prison de Rajaï Chahr a refusé d’autoriser les transferts à l’hôpital du prisonnier politique malade, Abolghasem Fouladvand, malgré une insuffisance cardiaque. Les soins dont il a besoin ne sont pas disponibles en prison et un avis médical recommande son transfert au centre cardiaque de Téhéran pour qu’il y soit soigné.
Absence de procédure régulière
Le militant syndical, Arsham Rezaei (Mahmoud), a été condamné à huit ans et demi de prison. Son procès a eu lieu le 15 mars, sans avocat ni notification préalable.
Le juge Mohammad Moghiseh a condamné le peintre en bâtiment, âgé de 27 ans, à une longue peine de prison pour « propagande contre l'État », « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et « insulte du Guide suprême ».
Arsham Rezaei a été arrêté le 7 janvier 2019 avec deux autres hommes par des agents du renseignement des pasdarans à Téhéran et transféré à la prison d'Evine.
Rezaei a été condamné sans avocat au cours de son procès. On ignore si c’est le juge qui a refusé son avocat ou s’il n’a pas pu en obtenir un à temps, étant donné que la notification préalable du procès lui a été refusée.

La Liberté de religion et de conviction
Les Bahaïs
Deux membres de la minorité religieuse bahaïe d’Iran ont été arrêtés en mars 2019.
Saeed Nasseri a été arrêté le 21 mars alors qu'il se rendait au bureau du procureur de la prison d'Evine pour prendre des nouvelles de la situation de son frère arrêté quelques jours auparavant et de son épouse arrêtée il y a 40 jours.
Les Derviches Gonabadi
Les autorités judiciaires iraniennes ont condamné 23 prisonniers appartenant à l'ordre des Derviches soufis à des peines de prison très lourdes et à des coups de fouet. Les derviches ont été condamnés à 190 ans de prison, 46 ans d’exil, 1 776 coups de fouet, une interdiction de voyager pendant 46 ans et une interdiction de participer à des activités sociales et politiques pendant 46 ans, également.
Tous les derviches sont actuellement détenus dans la prison du Grand Téhéran.
Les sentences sont finales et non sujettes à révision.
Les Derviches ont refusé d'aller au tribunal pour entendre leur sentence afin de protester contre « l’illégale assignation à domicile » de leur chef religieux et parce que leur procès était dénué de procédure régulière. Ils ont également déclaré qu'ils croyaient que les tribunaux étaient « inquisiteurs »
La plupart des Derviches ont été condamnés entre 6 et 9 ans de prison, tandis que l'un des hommes identifiés comme Mostafa Abdi a été condamné à 26 ans de prison. Chacun des hommes emprisonnés a également été condamné à 74 coups de fouet.
Persécution des minorités ethniques
En mars 2019, au moins huit arabes ahwazis et 24 Kurdes ont été arrêtés par les forces de sécurité officielles.
Le régime iranien a toujours réprimé et discriminé les minorités ethniques sous divers prétextes.
Source : Les Droits de l’homme en Iran

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