La militante, Yasaman Aryani a été arrêtée à Téhéran le 10 avril 2019, après avoir été vue dans une vidéo largement partagée montrant des femmes qui manifestaient pacifiquement contre la loi iranienne sur le hijab dans une rame de métro à Téhéran, le 8 mars, lors de la Journée internationale de la femme.
Sa mère, Monireh Arabshahi, a été arrêtée le lendemain après avoir demandé des nouvelles de sa fille, a appris le Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI).
Elles sont toutes les deux détenues dans le centre de détention de Vozara sur la base d’une plainte déposée par la branche de l’orientation islamique de la justice, selon des informations parues dans la presse.
Aryani, 23 ans, et sa mère sont dans la vidéo, les cheveux découverts, distribuant des fleurs aux passagers du métro de Téhéran, tout en déclarant qu'elles attendent avec impatience le jour où les femmes iraniennes seront autorisées à choisir de porter le hijab ou non.
Une source ayant une connaissance approfondie de ces affaires, a informé le CDHI que des forces de sécurité non identifiées avaient fait irruption au domicile de la famille Aryani au début de la soirée du 10 avril, l’ont arrêtée et ont confisqué son ordinateur portable, son téléphone portable et d’autres effets personnels.
L'arrestation avait initialement été confirmée par Fars News, qui a des liens avec le Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC ou pasdarans).
Le 11 avril, le journaliste iranien et militant des droits des femmes basé aux États-Unis, Masih Alinejad, a tweeté : « Aujourd'hui, les autorités iraniennes ont arrêté cette mère. Son nom est Monireh Arabshahi, son crime est de soutenir #WhiteWednesday et de distribuer des fleurs aux femmes qui portent le hijab aux côtés de sa fille #YasamanAryani. Maintenant, la mère et la fille sont en prison. Soyez leurs voix. Elles ne sont pas des criminelles ».
Le tweet comprenait un message vidéo d'Arabshahi disant que sa fille « n'est ni une terroriste ni un escroc ».
Le 8 avril, deux jours avant son arrestation, Aryani a révélé qu'elle avait été suspendue et retirée de la distribution d'une pièce de théâtre intitulée « Actors’s Studio », qui a été présentée au Malek Theatre de Téhéran le 11 avril.
Aryani a publiquement soutenu les droits des femmes en Iran et préconisé le rejet pacifique de la loi iranienne sur le hijab. Elle a également publié de nombreuses photos et clips vidéo d'elle marchant sans hijab dans les rues de Téhéran.
Elle attend actuellement une décision de son appel contre la peine d'un an de prison qui a été prononcée par la 28ème chambre du tribunal révolutionnaire pour sa participation à des manifestations massives contre les problèmes économiques de l'Iran en août 2018.
Dans un message vidéo publié sur YouTube le 1er novembre 2018, la mère d’Aryani a déclaré : « Aux hommes au pouvoir, je dis assez. Vous avez arrêté suffisamment de jeunes innocents. Pourquoi ne pas vous attaquer à ceux qui ont dupé les gens avec leurs fausses promesses sans rien donner ? Pourquoi ne pas vous attaquer à ceux qui ont détourné des milliards ? Pourquoi ne pas vous en prendre à ces agents qui frappent nos enfants noir et bleu avec des matraques électriques et des bâtons ? »
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran
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