jeudi 25 avril 2019

Téhéran arrête des dizaines de secouristes dans les zones touchées par les inondations en Iran

Téhéran arrête des dizaines de secouristes dans les zones touchées par les inondations en Iran
Le Corps des gardiens de la révolution (pasdaran) du régime de Téhéran a arrêté des dizaines de citoyens irano-arabes pour leur participation aux opérations de secours aux victimes des inondations à Ahvaz, dans la province du Khouzistan.
Un groupe de défense des droits humains, Iran Human Rights Monitor, a rapporté que plus de 30 personnes ont été arrêtées au cours des derniers jours dans la ville.

Un militant a signalé que les agents des Gardiens de la révolution islamique (pasdaran) avaient fait une descente dans les maisons du quartier de Malashieh et arrêté ceux qui préparaient de la nourriture destinée à être distribuée aux résidents sinistrés après qu'ils eurent érigé des barrières contre les inondations. Les forces de sécurité ont également arrêté plusieurs travailleurs humanitaires dans la région de Hamidieh, à Ahvaz. Tous les travailleurs humanitaires ont été emmenés dans un lieu inconnu et leurs matériels de secours ont été confisqués.
Cela intervient peu de temps après que le chef de la Cyber Police du Khouzistan a annoncé que 24 personnes avaient été arrêtées pour avoir rapporté des informations sur les inondations en cours dans la province du sud-ouest, affirmant qu'elles avaient « troublé l'opinion publique en répandant des informations et des rumeurs sur ces inondations ».
Ces rumeurs sont, en fait, la vérité sur les inondations dévastatrices qui frappent l'Iran depuis plus d'un mois maintenant. Les militants qui ont rapporté des informations sur les inondations ont souligné que le régime avait été averti de la menace des inondations des mois à l'avance, mais qu'il n'avait rien fait pour y faire face ou pour limiter les dégâts et ont expliqué comment le régime n’apportait pas d'aide ou ne venait pas au secours des sinistrés actuellement. Au contraire, comme l'ont montré les récentes arrestations, le régime s'est davantage préoccupé d'intensifier le contrôle sur la population et d’empêcher la dissidence.
Le régime a même fait venir ses milices étrangères de la Syrie et de l'Irak dans les zones touchées par les inondations prétextant faire des efforts de sauvetage, mais elles ont, en fait, semé la terreur et réprimé les soulèvements potentiels au lieu d'aider le peuple iranien.
Il s'agit notamment des militants de Hashd al-Shaabi (Forces de mobilisation irakiennes), qui sont arrivés avec plus de 100 véhicules légers et lourds, qui sont surtout connus des forces par procuration dont le rôle est d’aider Téhéran à prendre le contrôle de l'Irak.
Les inondations, qui ont commencé le 17 mars, ont dévasté une grande partie de l'Iran et tué des centaines de personnes. Puisque le régime n'a rien fait, le peuple iranien est intervenu.
Les pasdaran et le ministère iranien du Renseignement et de la Sécurité (VEVAK) ont arrêté au moins 63 personnes pour avoir entrepris des opérations indépendantes de secours depuis le 13 avril, mais d'autres ont été arrêtées avant cette date et pour avoir participé à des manifestations anti-régime.
Au moins quatre d'entre eux ont été arrêtés le 10 avril pour avoir participé à des opérations de secours à Ahvaz, tandis que plusieurs habitants d'Ahvaz ont été arrêtés le 13 avril pour avoir protesté contre l'absence d'aide du régime.

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