mercredi 16 octobre 2019

Iran - L’instrumentalisation de l’Arbaïen par le régime des mollahs

Iran - L’instrumentalisation de l’Arbaïen par le régime des mollahs
Par Mansoureh Galestan
La semaine prochaine aura lieu l’Arbaïen, la deuxième cérémonie religieuse la plus sainte des musulmans chiites, après l'Achoura. Le régime iranien a passé une année entière à préparer cet événement.
Le régime théocratique prétend que rien d’anormal ne s'est produit au cours des deux dernières semaines en Irak, où plus de 180 Irakiens ont été tués et 7 000 autres blessés, en grande partie par les agents inféodés des Gardiens de la révolution de Téhéran (pasdaran). La répulsion du peuple irakien à l'égard des pasdaran et du régime des mollahs, en particulier dans les provinces chiites, est considérable et répandue.

Le régime des mollahs dépense généreusement pour ses mascarades en se servant du nom du troisième imam chiite. Le régime fait de tels investissement alors que l'économie du pays est en train de s'effondrer. Les citoyens iraniens souffrent du chômage, de l'inflation élevée, de la pauvreté et de la flambée des prix des biens et services de première nécessité. Le prix d'une miche de pain, par exemple, a augmenté de 50 %. Le pain est un aliment de base en Iran.
L'opération Arbaïen du régime des mollahs
Les mollahs dépensent des milliards de dollars pour leur projet Arbaïen. Leurs plus hauts responsables reconnaissent qu’il n'y a pas d'objectif religieux derrière le projet. Les dirigeants des pasdaran et d'autres responsables qualifient l’Arbaïen « d’opération Arbaïen » et non d'événement religieux. C'est un secret de polichinelle que les défections parmi les membres de la base des pasdaran ont créé une préoccupation majeure pour le régime. Le Guide Suprême des mollahs, Ali Khamenei, a reconnu le 2 octobre, lors d'un discours prononcé devant de hauts responsables des pasdaran, que « la désertion est omniprésente et ne se limite pas seulement aux pasdaran ». Par conséquent, la cérémonie vise également à remonter le moral des pasdaran.
Il est important de souligner que le régime des mollahs a été fondé sur la doctrine du Velayat-e Faqih (pouvoir théocratique absolu), qui conduit à la répression en interne et à l'exportation du fondamentalisme à l'étranger. Khomeiny a dit un jour que si « l'Islam » était confiné à l'intérieur des frontières de l'Iran, il (le régime) mourrait. L'Irak a été la cible principale et le premier arrêt de l'expansion de l'hégémonie du régime dans la région. Le mandat des pasdaran est double depuis le premier jour : la répression des citoyens à l’intérieur du pays et l'exportation du terrorisme à l'étranger.
La stratégie consiste à étendre l’idéal islamiste des mollahs au-delà des frontières de l'Iran. Mais le plan à moyen terme est de trouver un point d'appui stable pour la force Qods affiliée aux pasdaran en Irak.
Dans ce contexte, dilapider des milliards pour l’Arbaïen est logique pour Téhéran. Il s'agit en fait d'une initiative de sécurité par-dessus tout. L'ampleur des dépenses du projet Arbaïen n'est comparable qu'à celle des grandes opérations militaires.
Sur la présence de la Force Qods pour le projet Arbaïen en Irak
Le brigadier général Ramazan Sharif, porte-parole des pasdaran, a clairement confirmé la présence de la force de Qods pour l’Arbaïen en Irak. Il a déclaré dans une interview accordée à l'agence de presse officielle Mehr le 12 octobre : « La force Qods affiliée aux pasdaran, la police irakienne et Hachd-al-Chaabi (forces de mobilisation) auront la responsabilité de protéger les pèlerins (iraniens)
Il a ajouté : « Les Gardiens de la révolution (pasdaran) seront actifs dans différents domaines et en particulier dans la construction d'infrastructures, notamment des parkings et des routes... sur la base d'accords signés avec des responsables des trois provinces iraquiennes. (Ces provinces sont situées sur le long des routes de pèlerinage). »
La construction d'infrastructures dans un autre pays n'a pas d'autre pertinence que les tentatives d'occupation. L'occupation secrète de l'Irak par les pasdaran dure depuis des années. Le régime des mollahs a décidé de le rendre public par faiblesse et par besoin désespéré de remonter le moral de ses troupes en pleine désertion à l’intérieur du pays.
Les diplomates iraniens ne sont pas des employés du ministère des Affaires étrangères en Irak. Ils sont membres de la Force Qods. Le brigadier général Iraj Masjedi, ambassadeur actuel du régime iranien en Irak, et ancien officier supérieur de la Force Qods qui a participé à de nombreuses opérations terroristes, en est l’illustration parfaite. D'autres consulats du régime des mollahs à Bassorah, Karbala, Najaf, Erbil et Sulaymaniyah sont également dirigés par des officiers expérimentés de la Force Qods.
La participation active de la Force Qods à la répression du récent soulèvement du peuple irakien est évidente. De nombreux hommes politiques irakiens ont protesté contre le rôle du régime dans les événements de la semaine dernière en Irak. Ils ont déclaré que des tireurs d'élite iraniens ont tué des dizaines de manifestants.
L’Arbaïen occupe une place particulière dans le cœur et l'esprit de nombreux Iraniens et croyants irakiens. Mais cette célébration a été manipulée et exploitée depuis l'avènement du régime fondamentaliste des mollahs en Iran.

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