dimanche 20 octobre 2019

En grève de la faim, Atefeh Rangriz dénonce l’injustice en prison

CNRI Femmes – En grève de la faim depuis le 16 octobre 2019 en Iran, Atefeh Rangriz, étudiante diplômée en sociologie et militante syndicale, a décidé de protester contre son traitement injuste dans la sinistre prison Qarchak de la ville de Varamine.

Atefeh Rangriz a été condamnée à 11 ans et six mois de prison et 74 coups de fouet. Le premier jour de sa grève de la faim, elle a envoyé une lettre ouverte hors de prison, dont voici des extraits :
« Des cours d’université à la bataille pour la vie : si je n’en meurs pas, j’en sortirai plus forte. J’ai été arrêtée le 1er mai 2019, lors de la fête internationale du Travail. Au bout de quatre jours, j’aurais pu être libérée sous une caution de 30 millions de tomans, mais ils ont empêché ma libération.
Pendant 28 jours, j’ai été transférée plusieurs fois entre les prisons de Qarchak et d’Evine pour interrogatoire. Bien que je leur aie répété à plusieurs reprises que mes activités étaient totalement légales et que je ne pouvais comprendre aucune de leurs questions, j’ai finalement fait face à des accusations totalement fausses et fabriquées de toutes pièces (…)
Je me suis opposée à plusieurs reprises à la poursuite illégale de mon dossier, notamment au rejet de ma caution et au non-respect par les autorités du principe de la séparation des catégories de détenues. J’ai également protesté de diverses manières contre les peines injustes. Voici un résumé de la situation illégale que j’ai vécue au cours des 5 derniers mois et 13 derniers jours. En dehors de la prison, ma famille n’a reçu aucune réponse à leurs demandes, et moi non plus de l’intérieur (…)
Par conséquent, j’ai fait de mon corps une arme pour résister aux injustices que nous avons subies et que nous continuons de vivre. J’annonce par la présente que je fais une grève de la faim pour protester contre les cinq refus illégaux de ma caution, ainsi que pour protester contre les peines injustes et ma détention illégale à la prison de Qarchak.
Je sais très bien que ma vie ne vaut pas la peine d’être protégée pour ceux qui jouent avec elle. J’ai décidé d’endurer cette souffrance pour briser le silence suffocant qui tue effectivement notre société civile et nos justes cris.
Je conclus donc cette lettre par deux mots qui ont résonné tout au long de l’histoire des peuples opprimés : « La liberté ou la mort ».
Atefeh Rangriz, prison de Qarchak, 16 octobre 2019

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