Les porteuses de charges : produit de la pauvreté au féminin en Iran

CNRI Femmes – Beaucoup de femmes et de filles ont rejoint la longue lignée des porteuses de charges. C’est ce qu’a révélé Halaleh Amini, députée de la province du Kurdistan iranien, en parlant de la situation des porteuses de charges lors du 23e sommet général des conseils provinciaux.

Halaleh Amini a ajouté : « Il est très regrettable que nous soyons confrontés à des femmes et des filles qui doivent se déguiser en hommes et se joindre à la longue lignée des porteurs de charges. » (Agence Tasnim – 10 octobre 2019)

Travailler comme porteuses de charges (ou koulbar en farsi) est l’une des tâches les plus difficiles. L’appauvrissement et le dénuement profonds causés par l’inégalité et la distribution injuste de la richesse en Iran, ont entraîné un nombre croissant de koulbars ou porteurs de charges qui désormais comprend des femmes.

Le chômage et les problèmes économiques qui sévissent en Iran, en particulier dans les régions frontalières, ont forcé les habitants de ces régions à faire un travail aussi difficile pour survivre, au risque de leur vie, en portant de lourdes charges sur leur dos, en marchant sur des chemins périlleux à travers les montagnes dans le froid et l’obscurité.

Récemment, des adolescents, des jeunes et des femmes se sont joints à la longue file de porteurs de charges dans les zones montagneuses des régions frontalières. Beaucoup d’enfants et d’adolescents doivent abandonner leurs études pour exercer ce métier, afin de nourrir leur famille.

Dans son rapport de juillet 2019 aux Nations Unies, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’Iran, Javaid Rehman, a abordé le problème des porteurs de charges : «  Selon des éléments recueillis par le Rapporteur spécial, 75 d’entre eux auraient été tués et 177 blessés en 2018. Parmi eux, 42 personnes ont été victimes de tirs directs par des agents de sécurité et 6 d’entre elles ont fait une chute mortelle en montagne après avoir été pourchassées par des agents de sécurité. 14 personnes sont mortes en raison du froid ou ont perdu un membre en raison de l’hypothermie, et 4 autres ont été blessées à la suite de l’explosion de mines terrestres. Au cours des six premiers mois de 2019, au moins 42 marchands transfrontaliers auraient été tués et 74 auraient été blessés. »