Raïssi continue de prononcer des condamnations à mort
CNRI Femmes – Le mois dernier, Ebrahim Raïssi a été désigné comme le prochain président du régime clérical. Il n’a d’autre compétence que de commettre des crimes, des actes de cruauté, des exécutions et des meurtres. Voici comment il a gravi les échelons du pouvoir.
Le 19 juin, Amnesty International a publié un communiqué dans lequel sa Secrétaire générale Agnès Callamard déclarait que « le fait qu’Ebrahim Raïssi ait accédé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour les crimes contre l’humanité que constituent les meurtres, les disparitions forcées et la torture, est un sombre rappel de l’impunité qui règne en maître en Iran ».
Exécution de femmes sous le mandat de Raïssi
Le régime iranien fait un usage intensif de la peine de mort. L’exécution est l’instrument du régime pour se maintenir au pouvoir. La “stratégie de mise à mort” ne se limite pas aux militants politiques ou à ses opposants. De 2013 à 2021, avec un taux d’exécution moyen de 15 femmes par an, cette stratégie affecte tous les secteurs de la société.
Depuis que Raïssi a été nommé à la tête de l’appareil judiciaire en 2019, au moins 30 femmes ont été exécutées en Iran.
De nombreuses autres femmes – des mères, souvent de plusieurs enfants – attendent leur exécution en prison.
La prisonnière politique Golrokh Ebrahimi Iraee a écrit une lettre le 27 juillet 2019, dans laquelle elle parle des condamnées à mort pour homicide : « En rencontrant des condamnées pour meurtre, j’ai appris qu’un grand pourcentage d’entre elles avaient assassiné leurs maris – de manière préméditée – après avoir été humiliées, insultées, battues et même torturées par eux pendant des années et parce qu’elles étaient privées de leur droit au divorce. Cependant, elles sont convaincues que si l’un de leurs appels répétés au divorce leur avait été accordé, elles n’auraient pas commis de crime. »
Dans la prison centrale d’Oroumieh, 12 prisonnières attendent dans le couloir de la mort. L’une d’entre elles est Mohabbat Mahmoudi, une femme de 64 ans mère de cinq enfants. Elle est dans le couloir de la mort depuis 20 ans. Elle est privée de permission de sortie depuis 18 ans.
Mohabbat Mahmoudi a été arrêtée le 21 avril 2001, accusée d’avoir tué un homme qui s’était introduit chez elle. Il était armé d’un couteau et avait l’intention de la violer.
Elle est incarcérée depuis à la prison centrale d’Oroumieh. Elle n’a bénéficié qu’une seule fois d’une permission de sortie de quelques jours, il y a 18 ans.
Le jour de l’incident, Mohabbat et sa belle-fille étaient à la maison. À 8 heures du matin, Hatam Mahmoudi Gonbadi, armé d’un couteau, a fait irruption dans la maison avec l’intention de violer Mohabbat et sa belle-fille. Il a poignardé Mohabbat à trois reprises sur le côté et dans l’abdomen. Il a refusé de quitter la maison. Mohabbat a pointé une arme sur lui, tirant par inadvertance. L’intrus est mort des suites de ses blessures par balle.
Lorsque les policiers sont arrivés sur les lieux, le couteau était toujours dans la main de l’agresseur. Le tribunal a néanmoins condamné Mme Mahmoudi à la peine de mort.
Victimes d’exécutions et de meurtres sous le mandat de Raïssi
– Le 2 octobre 2018, Zeinab Sekaanvand, 24 ans, a été pendue à la prison centrale d’Oroumieh. Zeinab Sekaanvand était originaire d’un petit village près de Makou, dans la province d’Azerbaïdjan occidental. Elle avait été mariée de force à l’âge de 15 ans. Pendant deux années douloureuses, son mari l’a battue quotidiennement. Elle avait 17 ans lorsqu’elle a été arrêtée pour homicide.
Cette Kurde était mineure au moment des faits. Les lois internationales interdisent l’exécution de mineurs. Zeinab Sekaanvand était victime de la pauvreté et des lois misogynes du régime clérical, qui autorisent le mariage précoce et forcé des filles.
Le 1er octobre 2018, Amnesty International a lancé un appel au régime pour qu’il suspende l’exécution de Zeinab Sekaanvand. Le régime clérical a toutefois ignoré les appels internationaux à un sursis d’exécution et a envoyé la jeune femme à la potence.
– Zahra Esma’ili a été exécutée à la prison Gohardacht de Karaj le 17 février 2021. Elle a été victime d’une crise cardiaque et est décédée peu avant son exécution. Les agents ont néanmoins pendu son cadavre. L’avocat de Zahra Esma’ili a annoncé que les autorités pénitentiaires iraniennes avaient pendu le corps sans vie de sa cliente, décédée d’une crise cardiaque fatale avant d’être exécutée.
“Aujourd’hui, j’ai vu le certificat de décès de Zahra Esma’ili. La cause déclarée du décès est une insuffisance cardiaque”, a tweeté Omid Moradi, le 19 février 2021.
Selon l’avocat d’Esma’ili, la prisonnière avait été personnellement témoin de 16 autres pendaisons, ce qui a provoqué sa crise cardiaque avant qu’elle ne soit conduite à la potence.
Zahra Esma’ili était innocente. Elle avait revendiqué le meurtre de son mari pour sauver sa fille adolescente, qui lui avait tiré une balle dans la tête.
Alireza Zamani était un directeur général du très cruel ministère du Renseignement. Il maltraitait et battait régulièrement sa femme et ses enfants. Il avait l’habitude d’emmener différentes femmes chez lui, devant sa famille. Il avait même menacé de tuer sa femme et tenté de violer sa propre fille.
À la suite de son comportement brutal, sa fille l’a tué, avec l’aide de son frère.
L’exécution de Zahra Esma’ili est le résultat de représailles inhumaines d’agents du ministère des Renseignement.
– Le 27 décembre 2020, Zeinab Khodamoradi a été pendue à la prison centrale de Sanandaj. Cette femme de 43 ans était emprisonnée depuis 5 ans. Elle souffrait de déséquilibre mental et de troubles nerveux. Sa famille n’avait pas les moyens de payer les 700 millions de tomans fixés comme prix du sang pour les victimes, l’envoyant à la potence.
En Iran, les exécutions et les meurtres se poursuivent sans relâche, ternissant l’histoire de la nation. La désarroi se poursuit également, et les appels à la justice ne seront jamais oubliés. La douleur et la souffrance des familles ne seront jamais oubliées non plus, y compris pour les orphelins dont les parents ont été torturés et exécutés.
Ainsi, les appels à la justice lancés par les mères et autres proches des personnes exécutées ne seront jamais oubliés. Il est certain qu’un jour, Ebrahim Raïssi sera traduit en justice.
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