dimanche 5 décembre 2021

Le massacre de 1988 en Iran ne sera jamais effacé de l’Histoire

 CSDHI – Alors que le procès du massacre de 1988 de l’ancien responsable des prisons iraniennes Hamid Noury avance à grands pas en Suède, les partisans de la Résistance iranienne poursuivent leurs manifestations devant le tribunal. Depuis le début du procès en août, de nombreux témoins et plaignants ont apporté leurs témoignages, et Noury a récemment eu l’occasion de défendre son cas.

Noury a été initialement arrêté pour sa participation à l’un des pires crimes contre l’humanité de l’histoire de l’Iran. Il a eu quatre jours pour apporter son témoignage devant le tribunal de Stockholm. Toutefois, ses propos n’ont fait que souligner l’ampleur des atrocités commises lors du massacre de 1988.

En 1988, le Guide suprême de l’époque, Ruhollah Khomeini, a émis une fatwa, un décret religieux, ordonnant la purge des prisons iraniennes de tous les partisans de l’Organisation des moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI/MEK). Suivant les ordres de Khomeini, plus de 30 000 prisonniers politiques ont été exécutés en Iran.

Les condamnations à mort ont été prononcées par les « commissions de la mort », des panels de juges qui convoquaient les prisonniers pour des procès de quelques minutes avant de les envoyer à la potence s’ils refusaient de dénoncer leur soutien à l’OMPI.

Au moment du massacre, Noury était un gardien de prison de haut rang à la prison de Gohardasht, à Karaj, qui torturait et menaçait régulièrement les prisonniers qui y étaient détenus. Les témoins de son procès ont fait des récits détaillés et horribles des atrocités commises dans la prison. Ils ont déclaré que Noury lisait les noms des prisonniers, les emmenait devant les commissions de la mort, puis les conduisait dans la salle de la mort, où ils étaient pendus en groupe. Noury assistait activement aux exécutions en tirant les chaises de dessous les pieds des prisonniers.

Au cours de son témoignage, Noury s’est le plus souvent écarté du sujet pour s’engager dans d’autres discussions avant que le juge ne lui rappelle, à plusieurs reprises, de rester dans le contexte de l’affaire.

Noury a eu recours à des mensonges et à des injures contre les membres du MEK. Il reprenait la propagande que les médias officiels iraniens et les agents étrangers du régime diffusent depuis des décennies. Bien que contradictoires, ses propos n’en étaient pas moins importants, révélant la peur que le régime éprouve à l’égard du principal mouvement d’opposition.

Pour sa défense, Noury a complètement nié le massacre de 1988, affirmant qu’il n’a jamais eu lieu, et l’a qualifié d' »histoire inventée ». Il a affirmé que la prison de Gohardasht n’existait pas et qu’au moment où le massacre a eu lieu, à l’été 1988, il était en congé pendant ces trois mois.

Il a également nié le fait que Khomeini avait émis une fatwa pour exécuter tous les prisonniers du MEK et qu’il y avait des prisonniers politiques dans les prisons iraniennes.

Ces mensonges sont tellement scandaleux que même les responsables du régime n’ont pas fait de telles affirmations. Au cours des 33 années qui ont suivi le massacre de 1988, la Résistance iranienne a rassemblé tant de documents que ce crime contre l’humanité ne peut être nié.

Le MEK a livré des centaines de témoignages de survivants du massacre de 1988, et des familles des victimes, à plusieurs organisations internationales des droits de l’homme. Ils ont également découvert et documenté plusieurs fosses communes où le régime iranien a secrètement enterré les corps des victimes.

Plusieurs mois après le massacre, les familles des prisonniers exécutés ont été informées de la mort de leurs proches. Mais elles ignoraient où les corps avaient été enterrés.

Le témoignage de Noury est une preuve supplémentaire que le régime a bénéficié d’un laissez-passer pour ses crimes pendant trop longtemps. Il convient de noter que le procès de Noury n’est que le début de la justice qui doit être rendue. Tous les auteurs du massacre de 1988, y compris le Guide suprême du régime Ali Khamenei et le président Ebrahim Raïssi, devront un jour être jugés pour leurs crimes contre l’humanité.

Source : Iran Focus (site anglais)

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