Struan Stevenson, écrit dans un article pour le Huffington Post : « Le peuple iranien n'en peut plus. Ils ne veulent pas être des parias internationaux ».
S. Stevenson est le président de l'Association européenne pour la liberté irakienne et explique que les Iraniens ne veulent évidemment pas voir des gens suspendus à des grues sur les places de la ville. Malgré la levée des sanctions, la monnaie iranienne — le rial — a continué de baisser.
Les aides sociales sont drastiquement réduites, les prix de l'alimentation continuent d'augmenter et le marché noir est en plein essor. Alors que les hauts dirigeants vivent une vie de luxe, la colère monte parmi les pauvres. Le régime a répondu par une répression accrue, des arrestations massives, des pendaisons publiques et des flagellations, car ce qu'il craint plus que tout, c'est que la fureur populaire débouche sur une nouvelle révolution.
C'est dans ce contexte que le guide suprême Ali Khamenei a ordonné la disqualification des élections de centaines de partisans d'Hassan Rohani, préférant plutôt les « jusqu'au-boutistes » qui lui seront entièrement fidèles. Les élections à l'Assemblée des Experts de 88 membres auront lieu le 26 février, le même jour que les élections au parlement de 290 sièges.
Beaucoup parmi les élites iraniennes considèrent Rohani comme une alternative raisonnable et un moindre mal que le corrompu Khamenei. Mais le plus grand mal essaie de gagner de l'espace.
Il en est ainsi parce que l'accord nucléaire était un revers majeur pour lui. Il avait convoité le projet top-secret de développer une bombe nucléaire ces 20 dernières années et a été consterné lorsque son existence a été révélée à l'Ouest en 2003 par la principale organisation d'opposition, l'OMPI. Leurs révélations continues et leurs campagnes internationales n'ont pas permis à l'Iran de surprendre le monde comme la Corée du Nord.
Le fait que Khamenei perde la face est devenu un élément clé pour la population assiégée de l'Iran. « Il est comme une hyène acculée, montrant les dents et s'en prend à ceux qu'il considère comme une menace. » Mais son redécoupage des listes électorales peut se révéler être la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour ceux qui en ont assez de l'oppression fasciste, du terrorisme, de la corruption et de la brutalité.
Cette terreur politique est couplée avec le fait que la fin des sanctions peut ne pas être la panacée pour l'économie que les Iraniens espéraient. Bien que la fin des sanctions conduira à la levée de plus de 150 milliards de dollars d'actifs gelés, une grande partie de ce capital est due à la Chine et d'autres pays qui ont prêté de l'argent à l'Iran pendant la période des sanctions. Les quelque 80 millions de citoyens iraniens qui sont impatients de voir un nouveau boom économique avec la levée des sanctions vont être cruellement déçus.
L'économie iranienne est sens dessus dessous. La chute du prix du pétrole a posé un énorme problème aux mollahs. Leur futur budget reposait sur la hausse des prix du pétrole entre 112 à 130 dollars le baril. Aujourd'hui, il est tombé à 30 dollars et certains experts prédisent qu'il va tomber à 20 dollars.
S. Stevenson affirme que cela est catastrophique pour Téhéran, dont le principal produit d'exportation est la terreur. « Actuellement, ils financent non seulement les milices chiites brutales en Irak, mais aussi le Hezbollah au Liban, le Hamas en Palestine, Bachar el-Assad en Syrie et la milice Houthi au Yémen. Ils continuent également d'injecter des fonds dans la technologie des missiles coûteux, cela en violation directe des résolutions de l'ONU. »
Il prédit que les lignes de fracture continueront de s'aggraver de plus en plus et que plusieurs fissures apparaitront. « 2016 sera une année charnière pour l'Iran et elle pourrait bien être l'année qui voit la fin de régime le plus dangereux au monde. »
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