CSDHI - Les tentatives infructueuses de Rohani de blanchir ses échecs dans son discours du 30 janvier 2019 lui ont coûté des confessions sans précédent sur la crise économique qui a touché le régime. Il a déclaré que le régime « faisait face à la plus difficile situation économique depuis les 40 dernières années », (Reuters, 30 janvier 2019).
Cette phrase en dit long sur l’état catastrophique de l’économie iranienne, en particulier venant de Rohani, qui a déclaré il y a moins de trois mois : « Les nouvelles sanctions américaines n’ont aucun effet sur l’économie iranienne ». (Reuters, 10 novembre 2018)
Quelles pressions ont amené la position publique de Rohani à changer si radicalement ?
Regard sur l'économie iranienne d’aujourd'hui
« Brisée » peut être un euphémisme pour l'économie iranienne.
L'inflation est à 40% et en augmentation.
La monnaie du pays a perdu les deux tiers de sa valeur au cours des 10 derniers mois seulement.
Le déficit budgétaire est au moins de 50 %.
Les exportations de pétrole sont passées de 2,5 millions de barils à moins de 1 million.
Outre les sanctions primaires et secondaires des États-Unis, l'Europe s'oriente désormais vers davantage de sanctions. Un pas important dans cette direction a été l’imposition de sanctions à la division de la sécurité du ministère du renseignement du régime et à deux de ses employés impliqués dans un complot terroriste au Danemark.
Après avoir arrêté un espion du ministère du renseignement iranien, les autorités allemandes ont annulé la licence pour les vols iraniens « Mahan Air ». Mahan Air est une compagnie aérienne appartenant aux pasdarans qui propagent la mort et la destruction. Le ministre allemand des affaires étrangères, Heiko Maas, a déclaré que Mahan Air transportait des armes et des soldats dans des zones déchirées par la guerre en Syrie.
Les problèmes du régime ne se limitent pas à l'ouest. Le « regard vers l'Est » de Khamenei échoue également.
Les banques chinoises ne coopèrent pas avec le régime.
La Chine a cessé de travailler sur le réacteur nucléaire Arak.
China National Petroleum Corp. (CNPC) a suspendu ses investissements dans le projet de gaz naturel de South Pars en Iran (Reuters le 12 décembre 2018). Il s'agissait d'un énorme contrat de 4,2 milliards d’euros dans lequel la Chine remplaçait le géant français "Total" qui avait déjà quitté le projet par crainte de lourdes amendes.
Les compagnies pétrolières russes telles que "Lukoil" et "Rosneft" ont également quitté l'Iran.
L'Inde, le Japon, la Corée du Sud et la Chine ont ramené leurs achats de pétrole du régime au plus bas niveau en trois ans.
La politique peut-elle sauver l'économie ?
La politique peut-elle sauver l'économie ?
En l'absence de toute prévision politique prometteuse, le compte à rebours de la conférence de Varsovie assombrit davantage les perspectives du régime iranien.
Le vice-ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a déclaré dans une interview accordée à CNN le 25 janvier 2019 (à propos de la situation en Syrie) que la Russie et l'Iran n'étaient pas des alliés.
Les Français n'ont toujours pas envoyé leur ambassadeur en Iran après sept mois de retard. Le ministère français des affaires étrangères a officiellement averti le régime iranien que s'il ne révisait pas son programme de missiles, il était prêt à appliquer des sanctions sévères.
Qu’en est-il d’Instex ?
L’un des points de discorde est l’Instrument de soutien aux échanges commerciaux (Instex), un véhicule commercial européen censé aider le régime iranien à contourner les sanctions imposées par les États-Unis. Après des mois de débats et de retards, Instex a finalement été lancé la semaine dernière. Cependant, les deux responsables du régime iranien n’ont que très peu d’espoir que celui-ci tiendra ses promesses. Pour nous sauver des discussions économiques détaillées, voyons ce que les propres responsables du régime ont à dire.
Les imams de la prière du vendredi, connus pour être des représentants du régime, le guide suprême Ali Khamenei, ont exprimé leur impuissance et leur déception face à la nouvelle initiative européenne baptisée Instex. Ils ont utilisé des expressions telles que « rien de spécial ne se produira » et « nous ne devrions pas être trompés comme nous l'avons été en ce qui concerne l'accord sur le nucléaire de 2015 ».
Dans les cercles du régime, ils disent qu'Instex est très similaire au « Programme pétrole contre nourriture » avec une différence majeure. Dans ce cas, le programme est conditionné à l'acceptation des règles du financement du GAFI (règles de financement anti-blanchiment d'argent et de financement du terrorisme) internationalement acceptées, à l'abandon du programme de missiles et à la non-ingérence dans les affaires des autres pays de la région, dont chacun constitue un coup stratégique pour le régime.
Tout cela se fond dans la situation précaire à laquelle le régime iranien est confronté dans son pays, où des manifestations éclatent dans toutes les villes et où les unités de la Résistance iranienne contestent et sapent le régime tyrannique du régime d’une manière sans précédent. Dans de telles conditions, Rohani, qui a un passé de mensonges et d’hypocrisie, n’a pas d’autre choix que d’avouer la vérité sur l’effondrement de son régime.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire