dimanche 10 février 2019

Iran : Les enfants des rues sont physiquement et sexuellement abusés par les agents de la municipalité


enfants des rues iranSelon un clip vidéo publié par Asr Iran, une entreprise publique, les enfants qui travaillent dans la rue pour gagner de maigres sommes d'argent sont victimes d'abus physiques et sexuels de la part des agents de la municipalité.
Une des filles qui travaille a déclaré : « Mes deux frères et moi étions en train de faire nos devoirs et en même temps, nous vendions des noix lorsque des agents municipaux sont arrivés et ont emmené mes deux frères. Je leur ai dit : « Que voulez-vous faire avec eux ? » Puis ils m'ont attrapé aussi… Ils ont enlevé les vêtements de mon grand frère et ont commencé à le frapper avec des bâtons. Mon plus jeune frère a commencé à pleurer. Simultanément, ils m'ont dit de cirer leurs chaussures, j'ai dit non. Ensuite, ils m'ont enduit du cirage noir sur le visage.

Un travailleur social a déclaré que les enfants qui travaillent sont victimes d'abus sexuels en plus d'être brutalisés. « Deux des enfants qui travaillent au carrefour ont été forcés de monter dans la voiture d’agents municipaux. L'un des agents a demandé à l'une des filles de déboutonner ses vêtements. Cette fille nous a même dit que lorsqu'elle a été emmenée au poste de police, elle a été séparée des autres enfants et contrainte de se déshabiller ».
Une autre fillette qui travaille dans la rue a parlé d'abus sexuel sur son amie de la part d’agents municipaux. Elle a dit : « Un jour, quand j'ai vu Sara, je lui ai demandé : « Pourquoi es-tu en colère ? Elle a dit : « Des agents municipaux m’ont attrapée et maltraitée… Ils ont retiré mon foulard et m'ont touchée. Quand j'ai crié, ils se sont éloignés. Mais lorsque je suis allée au bureau de la municipalité et que j'ai raconté mon histoire, ils ne m'ont pas cru. Ils ont dit que je fabriquais l'histoire pour qu'ils me laissent partir.
Ce n'est pas la première fois que les médias publics reconnaissent le viol d'enfants travailleurs.
Le journal officiel iranien Salamat News a publié un rapport en 2017, dans lequel figuraient des exemples douloureux d'agressions sexuelles sur des enfants défavorisés et des enfants qui travaillent. La même histoire a également été rapportée sur le site Web officiel, Roknar.
Le rapport raconte les histoires de fillettes qui ont été agressées et violées depuis leur plus jeune âge en raison de la pauvreté et de la dépendance de leurs parents.
Le rapport cite également Elham Fakhari, membre du conseil municipal de Téhéran, affirmant que « les abus sexuels sont la plus grave des maladies parmi les jeunes enfants qui vivent dans la rue ».
Dans une interview choquante faite en octobre 2018, avec l'agence de presse iranienne ISNA, le directeur général de l'organisation de la protection sociale de Téhéran, Reza Ghadimi, a déclaré que, selon une enquête menée sur 400 enfants travailleurs, 90 % d'entre eux « avaient été agressés sexuellement ».
Après que sa déclaration ait provoqué un tollé, Ghadimi est revenu en arrière, affirmant qu'il ne faisait pas référence à des abus sexuels.
« Par agression sexuelle, je ne voulais pas parler d’abus sexuels sur les enfants qui travaillaient. Je voulais dire que les enfants qui travaillent sont laissés dans le froid, dehors dans la rue, qu'ils ne sont pas nourris correctement et que leurs visages sont peints en noir pour attirer la pitié », a déclaré Ghadimi.
Cependant, le quotidien Shahrvand rapporte qu’il dispose d’un enregistrement audio des remarques initiales de Ghadimi, dans lequel il indique clairement que 90 % des enfants qui travaillent sont victimes de « sévices sexuels ».
La pauvreté à l’origine du problème du travail des enfants en Iran
Le peuple iranien est confronté à de nombreuses crises sociales et économiques en raison des politiques dévastatrices du régime au pouvoir. Considéré comme le groupe le plus vulnérable, les enfants iraniens sont les premières victimes de cette crise. Le travail des enfants est maintenant une scène familière dans toutes les villes.
Le 13 octobre 2018, l’agence de presse officielle ILNA a publié un rapport sur le travail des enfants en Iran. Le rapport a alerté sur les chiffres en évolution des banlieues pauvres et sur la situation des enfants pauvres.
Selon le rapport, le nombre d'enfants qui travaillent est en constante augmentation et, parallèlement, leur âge moyen où ils commencent à travailler diminue.
« Les crises économiques et la dégradation des moyens de subsistance des familles défavorisées poussent les enfants à travailler. Chaque jour, nous voyons des enfants d'âge scolaire mendier, colporter ou même ramasser des ordures », indique le rapport.
Tout en qualifiant l’inflation de violence économique, le rapport indique que les premières victimes de la violence économique sont des enfants qui doivent quitter l’école pour trouver du travail afin de subvenir aux besoins de leur famille.
Considérant que 19 millions de pauvres vivent dans 3 000 quartiers situés dans les banlieues des villes d’Iran, ILNA a décrit la situation comme « la pauvreté attrape ses victimes de manière agressive ».
Selon les statistiques de l'UNICEF de 2012, jusqu'à 11,4 % des enfants iraniens auraient un travail illégal. Bien que la loi iranienne interdise aux enfants de moins de 15 ans de travailler, le crime organisé et la pauvreté font de leur exploitation une réalité.
Monopole derrière les enfants travailleurs iraniens
Les droits des enfants continuent de souffrir en Iran. Forcés par la pauvreté croissante du pays, ils doivent abandonner l’école et entrer sur le marché du travail pour aider leur famille à se nourrir. Le nombre de personnes privées de leurs droits fondamentaux augmente et les enfants sont utilisés comme des pions pour les intérêts politiques des factions iraniennes.
Selon des statistiques non officielles, le nombre d'enfants travailleurs iraniens serait d'environ 7 millions, dont beaucoup sont sans abri et exposés à la violence et aux abus sexuels. Ils travaillent dans des conditions désastreuses dans de petits ateliers dépourvus de toute surveillance, car ils ont été exemptés de la législation du travail en Iran dans les années 90.
Le nombre exact de ces enfants qui travaillent est inconnu.
Une organisation iranienne de défense des droits de l’enfant explique que l’une des raisons de cette catastrophe sociale est la privatisation et le monopole de la richesse et du pouvoir en Iran. La société d'aide aux enfants en danger a publié une déclaration publiée par l'agence de presse officielle ILNA. « La privatisation s’est toujours accompagnée d’un prix pour les services publics autrefois gratiuts comme l’éducation et la santé ». Selon le groupe de défense des droits humains, les enfants sont les plus durement touchés par la privatisation car « ne pas recevoir quelques mois de salaire n’est pas seulement un simple retard de paiement, mais équivaut au massacre d’une famille et de la communauté ». Dans cette déclaration, la Société d'aide aux enfants en danger faisait référence à des sociétés privatisées comme l'Iran National Steel Group, dont les travailleurs ont des mois de salaires impayés.
Source : Les droits de l’homme en Iran

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