Dimanche, les manifestations se sont poursuivies à travers l'Iran. Dans au moins huit villes, des citoyens en colère et privés de leurs droits, victimes de la corruption et de la mauvaise gestion du gouvernement, ont organisé des manifestations.
A Ahwaz : manifestations des cheminots
À Ahwaz, des dizaines de travailleurs du projet de train urbain de la ville se sont rassemblés devant le siège de la société et ont demandé le paiement de leurs salaires impayés.
Les travailleurs n'ont pas reçu leur salaire depuis le mois d’octobre 2017. Les travailleurs du projet de chemin de fer protestent régulièrement contre les mauvaises conditions de travail et leurs salaires bas et non payés. Le projet de train est mené par Kayson Inc., l'un des entrepreneurs les plus importants et les plus riches en travaux publiques. La société se moque des ouvriers et leur dit qu'il lui manque les ressources financières pour payer leurs salaires en retard.
Les cheminots reçoivent des salaires très maigres, 10 à 17 millions de rials par mois (87 à 148 €), et même cette somme n’est pas payée régulièrement, ce qui pose un grave problème pour eux et leur famille. Une partie considérable de leur salaire doit servir à payer les factures d’eau, d’électricité et de gaz. Si vous ne les payez pas pendant un mois, leurs ressources vitales sont coupées.
A Gachsaran : Les travailleurs du barrage protestent contre les salaires impayés
A Gachsaran, dans la province iranienne de Kohgiluyeh et Boyer-ahmad, un groupe de travailleurs du barrage de Cham-e Shir a organisé des manifestations pour protester contre les salaires en retard depuis 12 mois.
Les travailleurs, qui ont été embauchés pour construire un barrage et une centrale électrique, protestent régulièrement contre des salaires impayés. En septembre, 1 000 travailleurs du projet se sont mis en grève et ont cessé de travailler pour protester contre leurs salaires impayés.
Les autorités locales ont constamment promis de payer les salaires impayés, mais les manquements constants à leurs engagements ont indigné les travailleurs et déclenché de nouvelles manifestations.
A Ispahan : les agriculteurs protestent contre la pénurie d'eau
À Ispahan, les agriculteurs du village d’Oshkohoran ont organisé des manifestations devant le bureau du maire de la commune pour protester contre les pénuries d’eau et l’inefficacité des canaux d’alimentation en eau dans la région.
Les agriculteurs réclament le droit à l’eau parce que leurs moyens de subsistance sont en danger. Les manifestations au sujet de la situation de l’eau à Ispahan ont débuté il y a sept ans en 2011 et se poursuivent depuis.
Les agriculteurs protestent contre le pillage des sources en eau iraniennes par les institutions gouvernementales et contre la politique de distribution d’eau dans la province. En raison de ces problèmes, la population d’Ispahan a organisé des manifestations et des grèves pour protester contre la politique du régime iranien. Les agriculteurs d’Ispahan en ont assez des promesses non tenues et des mensonges des responsables gouvernementaux.
Les manifestations ont souvent entraîné des affrontements et des bagarres entre les agriculteurs et les forces de sécurité gouvernementales.
A Téhéran : manifestations contre le chômage
Un jeune de Téhéran a organisé un sit-in devant le Majlis (parlement) pour protester contre le chômage et les mauvaises conditions économiques.
Les jeunes tenaient une banderole où il était écrit : « Je m'appelle Ali Shirmard, étudiant diplômé en architecture. Cela fait deux ans que les membres du Parlement et les responsables n’ont rien fait pour moi. Je continuerai mon sit-in jusqu'à ce que j'obtienne mon droit à un emploi dans le secteur public ».
Le chômage est devenu un problème endémique en Iran et constitue l’une des principales sources de manifestations actuelles dans diverses villes.
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