mardi 10 mai 2022

Exécution programmée d’Ahmadreza Djalali : L’Europe doit faire comprendre à la République islamique les conséquences du meurtre d’un otage

 CSDHI – La communauté internationale, et en particulier les pays européens ayant des relations diplomatiques avec l’Iran, doivent faire comprendre aux responsables de la République islamique les graves conséquences de l’exécution d’Ahmadreza Djalali.

Ces derniers jours, les médias officiels iraniens ont annoncé que le chercheur, le Dr Ahmadreza Djalali, possédant la double nationalité irano-suédoise et condamné à mort par la justice sera exécuté le 21 mai, soit dans un peu plus de 10 jours.

Les informations indiquent que l’exécution prévue est une réaction au procès de Hamid Noury, détenu en Suède, pour crimes de guerre, du fait de sa participation à l’exécution massive de prisonniers politiques en 1988 en Iran.

Condamnant la menace d’exécution, Iran Human Rights appelle à une réponse immédiate et ferme des gouvernements européens pour sauver la vie d’Ahmadreza Djalali.

Le directeur d’Iran Human Rights, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « A ce stade, une position ferme de l’Europe est le seul moyen de sauver Ahmadreza Djalali. Les gouvernements européens doivent faire comprendre aux responsables de la République islamique que l’exécution d’Ahmadreza Djalali est considérée comme l’exécution d’un otage, ce qui aura de graves conséquences. » Il a ajouté : « Comme ISIS, la République islamique pratique la politique de la prise d’otages et menace l’Occident de les exécuter. La différence étant que contrairement à ISIS, la République islamique dispose d’un siège à l’ONU et de relations diplomatiques avec d’autres pays, dont l’Europe. Rompre les relations diplomatiques et commerciales et poursuivre les auteurs du meurtre de cet otage sont des actions que les gouvernements européens peuvent et doivent prendre en cas d’exécution d’Ahamdreza Djalali. Cela doit être clairement signifié à la République islamique avant l’exécution du crime. »

Un responsable judiciaire iranien a émis cette menace alors que le procès de Hamid Noury touchait à sa fin à Stockholm. Kazem Gharibabadi, secrétaire du Haut Conseil iranien des droits de l’homme et chef adjoint des affaires internationales du pouvoir judiciaire iranien, a menacé le 2 mai d’exécuter les peines des personnes liées à la Suède. Le 4 mai, les médias officiels iraniens ont annoncé que son exécution aurait lieu dans les deux semaines. L’avocat du Dr Djalali a également été informé de l’exécution imminente de son client.

La femme d’Ahmadreza, Vida Mehrannia, a déclaré à Iran Human Rights : « Samedi, l’avocat d’Ahmadreza s’est rendu au tribunal de la prison d’Evine. Il a parlé aux responsables judiciaires qui ont également déclaré qu’ils allaient exécuter la sentence. »

L’exécution programmée en représailles au procès de Hamid Noury démontre une fois de plus que la République islamique d’Iran utilise la peine de mort comme un outil politique pour atteindre ses objectifs. Iran Human Rights met une nouvelle fois en garde contre le risque sérieux et imminent qui pèse sur la vie d’Ahmadreza Djalali si la communauté internationale ne prend pas de mesures urgentes.

La politique de prise d’otages de ressortissants étrangers dans le but d’obtenir des privilèges politiques ou d’échanger avec des prisonniers affiliés au gouvernement iranien, dure depuis très longtemps. Elle est utilisée continuellement depuis la révolution de 1979. De nombreux analystes estiment que cette politique se poursuivra tant que les gouvernements occidentaux se plieront aux exigences de la République islamique en matière de prise d’otages et qu’ils continueront à ne pas assumer les graves conséquences de leurs actes.

Ahmadreza Djalali, qui vit en Suède depuis 2009 et possède la double nationalité suédoise et iranienne. Il était un médecin chercheur en gestion de crise travaillant au Karolinska Institute, une université médicale située près de Stockholm. Il enseignait également dans des universités en Italie et en Belgique.

Ahmadreza s’était rendu en Iran à l’invitation officielle de l’université de Téhéran lorsqu’il a été arrêté en avril 2016. Initialement accusé de « collaboration avec des États hostiles », il a ensuite été condamné à « efsad-fil-arz (corruption sur terre) par espionnage pour Israël » à l’issue d’un procès manifestement inéquitable qui a eu lieu devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran, sans procédure régulière. Cette accusation a également été confirmée par la Cour suprême iranienne.

Source : IHR

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