C’est la première fois qu’un responsable du régime est jugé pour ce massacre. Les procureurs ont requis une peine de prison à vie pour Noury, qui est jugé au tribunal de district de Stockholm depuis 2021.
Selon les témoignages des procureurs, des survivants et des membres des familles des victimes, Noury était l’assistant du procureur adjoint de la prison de Gohardasht, près de Téhéran, au moment des faits. L’une de ses principales tâches pendant le massacre était de guider les victimes vers la chambre d’exécution.
La condamnation à perpétuité demandée par les procureurs a suscité beaucoup de joie parmi les familles des victimes et les survivants, nombre d’entre eux exprimant l’espoir que tous les responsables du régime impliqués dans le massacre soient soumis au même verdict.
Ce dont on n’a pas beaucoup parlé, ce sont des commentaires grossiers qui ont été faits par Hamid Noury lui-même, sa famille et les responsables du régime pendant son procès.
Dans une interview accordée à Press TV, une chaîne de télévision anglaise exploitée par le régime, la fille de Noury a déclaré : « Si je veux parler des violations des droits humains, il y en a tellement que je ne sais pas par où commencer. Les droits humains n’ont pas du tout été respectés. Mon père a été arrêté dans les pires circonstances alors qu’il était venu ici à l’invitation d’une famille. »
Elle a ajouté : « Ils l’ont humilié. Lorsqu’il a été arrêté, il a subi une forte pression psychologique. C’était une période très difficile pour mon père ».
Dans d’autres interviews, les membres de sa famille ont affirmé que les autorités pénitentiaires suédoises avaient refusé de lui permettre de consulter des spécialistes en ophtalmologie.
L’absurdité de ces affirmations devient transparente lorsqu’on effectue une simple recherche sur internet sur « le système carcéral ou de réhabilitation de la Suède ». La vérité est que la Suède possède l’un des systèmes les plus uniques au monde. Et ce pays est réputé pour ses valeurs et principes en matière de droits humains.
Dans un commentaire douteux, Kazem Gharibabadi, secrétaire du quartier général des droits humains et chef de cabinet adjoint pour les affaires internationales du pouvoir judiciaire du régime, a affirmé que tant que la famille de Noury n’était pas informée de sa détention, son arrestation en Suède pouvait être considérée comme un cas de disparition forcée.
Gharibabadi a déclaré : « Le traitement violent pendant la détention et le manque de respect pour la dignité humaine, la violation de la Convention de Vienne de 1963, et le fait de garder l’ambassade d’Iran et sa famille dans l’ignorance de sa localisation pour exercer une pression psychologique et empêcher les visites de la famille ne sont que quelques-uns des actes inhumains contre une personne qui a été arrêtée par des allégations fabriquées et fausses. »
Il a ajouté : « L’absence d’accès à un avocat et le déni de son droit à se défendre devant le tribunal sont une autre preuve que ce tribunal est un spectacle mis en place avec des objectifs politiquement biaisés et qui n’a pas respecté les principes fondamentaux de la justice judiciaire. »
La question qui se pose maintenant est la suivante : combien de ces revendications sont observées par le régime dans ses prisons, qui, selon les anciens détenus et les survivants des brutalités du régime, sont considérées comme l’enfer sur terre ?
L’empreinte de ces affirmations peut être surestimée dans les discours des officiels du régime. C’est ainsi que le régime inverse la vérité et dévalorise le sens des mots. Par exemple, dans les récents discours d’Ahmad Alamolhoda, l’un des principaux religieux du régime, discutant de la raison de l’extrême pauvreté dans le pays, il a déclaré : « Le deuxième problème est celui de la non-observation du hijab et de l’immoralité, qui est le pire déni et ne doit pas être ignoré. Cette paresse et cette insolence ont leurs effets en matière de moyens de subsistance. »
Cette déclaration était si absurde que même certains responsables du régime ont été contraints de s’opposer à une telle affirmation, par crainte de la réaction de la population. Le religieux du régime, Mohammad Taqi Fazel Meybodi, a répondu en disant : « Si le fait de ne pas observer le hijab est la cause des prix élevés, le monde doit être affamé. Réfléchissez un peu. »
L’ecclésiastique Rahmatollah Bigdeli s’est également moqué de lui et, au nom d’Alamalhoda, il a tweeté : « La raison du coût élevé dans le gouvernement de Rouhani, c’était lui-même. Mais les prix élevés débridés à l’époque de mon cher gendre ont deux causes : le courtage, la non-observation du hijab et l’immoralité des femmes. »
Source : Iran Focus (site anglais)
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