jeudi 12 mai 2022

Quatre femmes documentaristes et photographes arrêtées arbitrairement

 Les services des renseignements iraniens ont arrêté arbitrairement quatre femmes documentaristes et photographes à Téhéran les 9 et 10 mai 2022.

Firoozeh Khosravani

Firoozeh Khosravani, documentariste et réalisatrice, vivant à Téhéran, a été arrêtée par des agents des services des renseignements à Téhéran le lundi 9 mai 2022. Lors d’un appel téléphonique avec sa famille, Mme Khosravani leur a dit qu’elle se trouvait au centre de détention du ministère des renseignements, quartier 209 de la prison d’Evin.

Firoozeh Khosravani est diplômée de l’Académie des beaux-arts de Berra en Italie et possède un master en journalisme. En 2020, Khosravani a remporté le prix du meilleur documentaire long métrage, « Radiographie d’une famille ». Elle a également remporté le prix du Festival international du film documentaire d’Amsterdam pour l’utilisation créative des archives. Firoozeh Khosravani avait été arrêtée en 2009 pour avoir déposé des fleurs sur les tombes des victimes du soulèvement de 2009 au cimetière Behecht Zahra de Téhéran, mais avait été libérée quelques heures plus tard.

Mina Keshavarz

Le même jour, le 9 mai, les services des renseignements ont arrêté une autre documentariste, Mina Keshavarz, à Téhéran. Ils l’ont emmenée dans un lieu inconnu après une fouille minutieuse de son domicile.

Mina Keshavarz, née en 1984, a réalisé six documentaires à ce jour. Son dernier documentaire, « L’art de vivre en danger », portait sur les victimes de violences domestiques.

Shilan Assadi

Selon une source informée, le 10 mai, neuf agents de sécurité ont fait irruption au domicile de Shilan Saadi, une documentariste kurde, ont fouillé son domicile et l’ont emmenée.

Née en 1980, Shilan Saadi a 15 ans d’expérience dans la réalisation de films. En 2019, Shilan Saadi, avec un documentaire intitulé « I Promised » sur sept femmes yazidies dans un camp de réfugiés turc, et Mina Keshavarz, avec un film sur les femmes, ont été acceptées au festival de la Berlinale.

Le bureau du procureur du district 33 de Téhéran a supervisé les arrestations de toutes les personnes susmentionnées.

Reyhaneh Taravati

Les services des renseignements iraniens ont arrêté Reyhaneh Taravati, une photographe et caméraman, le 9 mai 2022, et l’ont emmenée dans un lieu inconnu.

Mme Taravati avait été arrêtée en 2014 pour avoir publié une version iranienne de la chanspn Happy avec un groupe. Elle avait été libérée quelques semaines plus tard. Un tribunal l’a condamnée à un an de prison, avec un sursis de trois ans.

Nouvelle arrestation d’une militante syndicale

Les forces du ministère des Renseignements ont fait une descente au domicile d’Anisha Assadollahi, une militante ouvrière, à Téhéran, le 9 mai 2022, et l’ont arrêtée.

Anisha Assadollahi faisait partie d’un groupe de militants ouvriers, dont 15 femmes, arrêtés après avoir été battus le 1er mai 2019, lors d’une manifestation pour la Journée internationale des travailleurs. Certaines ont été transférées au centre de détention du ministère des Renseignements dans la prison d’Evin, quartier 209. Certaines femmes ont été transférées à la prison de Qarchak (Shahr-e Rey), à Varamin.

Elle a ensuite été arrêtée et emprisonnée à nouveau le 18 juin 2019 par 12 agents des renseignements dans la rue à Téhéran.

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