jeudi 2 février 2023

Iran : Trois citoyens de Mashhad accusés de Moharebeh

– Babak Zarin, Majid et Amir Reza Khoshmanzar accusés de Moharebeh pour avoir désactivé une caméra de vidéosurveillance.

Majid Khoshmanzar, 49 ans, employé principal du centre de contrôle du trafic de la municipalité de Mashhad, et son fils, Amir Reza Khoshmanzar, champion de boxe, ainsi qu’un autre citoyen de Mashhad, Babak Zarin, ont été arrêtés par le ministère du renseignement lors des manifestations nationales d’octobre 2022. Le pouvoir judiciaire iranien a condamné ces trois citoyens à la peine de Moharebeh (guerre contre Dieu). La date précise de leur arrestation n’est pas connue car elle a été tenue secrète de l’opinion publique. Selon des sources informées, ils ont été arrêtés quelques jours seulement après le 26 octobre 2022, lors d’une cérémonie de commémoration de la mort de Mahsa Amini après 40 jours.

Amir Reza Khoshmanzar, un athlète de boxe qui, avec son père, prévoyait de voyager à l’étranger. Il a été arrêté par les forces de sécurité à Téhéran et transféré au centre de détention du ministère du renseignement, connu sous le nom de quartier 209, dans la prison d’Evine. Tous deux ont ensuite été transférés dans un centre de détention relevant des services du renseignement de Mashhad.

Babak Zarin tenait un magasin d’informatique dans le complexe Tech de Mashhad, où il a été arrêté par les forces de sécurité.

Babak Zarin, Majid Khoshmanzar et son fils, Amir Reza Khoshmanzar, les trois détenus de Mashhad, ont été accusés de « Moharebeh » par la branche 904 du bureau du procureur public et révolutionnaire de la ville, dirigée par Ali Soleimani Marshag, pour avoir « démonté des caméras de vidéosurveillance ».

Accusations

Une accusation qui pourrait conduire à une condamnation à mort à leur encontre. Selon certaines informations, Babak Zarin a été accusé de Moharebeh lors des interrogatoires, mais son avocat a déclaré que l’accusation a été abandonnée lors d’un appel. Cependant, d’autres sources continuent d’affirmer que Babak Zarin est toujours accusé de Moharebeh. Les accusations portées contre ces personnes remontent aux manifestations de masse organisées le 26 octobre 2022 à l’occasion du quarantième jour suivant le meurtre de Mahsa Amini. La ville de Mashhad a connu une grande affluence et les caméras de circulation urbaine de Mashhad ont été désactivées. Par conséquent, la répression des manifestants à Mashhad était très difficile ce jour-là et l’ampleur des protestations a augmenté. Les services du renseignement iraniens ont accusé Majid, Amir Reza Khoshmanzar et Babak Zarin d’avoir mis le feu aux fils de fibre optique et d’avoir neutralisé le contrôle exercé par les agents des services durenseignement sur les caméras de surveillance du trafic urbain, ce qui a conduit à l’inculpation de Moharebeh.

Ordonnance du tribunal

Aucune information précise n’est disponible sur le déroulement du procès de ces accusés. Toutefois, selon une source proche, leur procès aura lieu prochainement.

Depuis le début des manifestations nationales en Iran, le système judiciaire iranien a prononcé de lourdes peines et porté des accusations de Moharebeh contre des manifestants. Les condamnations à mort de Mohsen Shekari, Majidreza Rahnavard, Mohammad Mehdi Karami et Seyyed Mohammad Hosseini ont été exécutées sans préavis et sans que leurs familles en soient informées.

L’exécution des quatre manifestants arrêtés lors des soulèvements nationaux est une méthode continue pour étouffer les protestations du peuple. Tous les quatre avaient nié les accusations portées contre eux et déclaré avoir été gravement torturés pendant leur détention. Aucun n’a été autorisé à bénéficier d’un avocat désigné ou d’un procès équitable. L’Iran a pendu publiquement Majidreza Rahnavard à Mashhad le 12 décembre 2022.

Les autorités iraniennes font pression sur les familles des détenus au point qu’elles doivent chercher à obtenir des nouvelles de leurs proches en secret. Les familles sont menacées de recours à la peine de mort contre les captifs si les informations sur les arrestations sont rendues publiques. L’anonymat des captifs a des conséquences irréparables, et le fait de partager leurs détails crée un obstacle pour empêcher d’autres pressions et tortures contre eux en prison, car il s’agit d’une préoccupation publique.

Depuis le début des manifestations nationales en Iran, près de 30 000 citoyens ont été arrêtés dans différentes villes. Plus de 100 d’entre eux risquaient d’être exécutés en raison des lourdes accusations de « Moharebeh », « Mofsed-e-filarz » et « Baghy » (corruption sur terre et rébellion contre l’imam ou le dirigeant islamique).

Source : Iran HRM/ CSDHI 

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