Les militantes kurdes des droits des femmes en Iran subissent des pressions de la part du département des renseignements de Sanandaj pour qu’elles fassent de faux aveux contre elles-mêmes. Deux militantes, la journaliste Zhina Moddares Gorji et l’enseignante Fariba Zand Karimi, ont été placées à l’isolement et privées de tout contact avec leur famille.
Zhina Moddares Gorji a été arrêtée le 10 avril 2023 par des agents du Département du renseignement alors qu’elle rentrait chez elle après avoir travaillé dans une librairie. Elle avait déjà été arrêtée et détenue pendant le soulèvement iranien de 2022, et libérée sous caution après 40 jours de détention.
Fariba Zand Karimi, enseignante contractuelle au ministère de l’Éducation et militante des droits des femmes, a été arrêtée le 5 avril 2023, après avoir été convoquée au ministère du Renseignement de Sanandaj.
Bahar Zangiband, professeure d’éducation physique et militante des droits des femmes à l’université Azad de Sanandaj, a également été prise pour cible par les forces de sécurité. Il lui a été interdit d’enseigner et de travailler à l’université, et elle a été arrêtée lors du soulèvement iranien de 2022. Zangiband a été accusée de troubles à l’ordre public et de propagande contre l’État. Elle a été libérée sous caution le 8 octobre 2023, dans l’attente de la suite de la procédure.
Les arrestations et les pressions exercées sur les militantes kurdes des droits des femmes ont été largement condamnées par les groupes de défense des droits de l’homme. Amnesty International a demandé la libération immédiate et inconditionnelle de Zhina Moddares Gorji et de Fariba Zand Karimi, déclarant que leur détention s’inscrivait « dans un contexte plus large de persécution des militants kurdes et des défenseurs des droits de l’homme en Iran ». L’organisation a également demandé qu’il soit mis fin au harcèlement de Bahar Zangiband et que toutes les charges retenues contre elle soient abandonnées.
La communauté kurde se plaint depuis longtemps de discriminations et de persécutions de la part des autorités iraniennes, et des militants kurdes ont été arrêtés et emprisonnés pour avoir défendu les droits et l’autonomie des Kurdes.
Le gouvernement iranien n’a pas encore commenté la situation, mais les arrestations sont susceptibles d’accroître les inquiétudes concernant le traitement des minorités kurdes dans le pays.
La communauté internationale a la responsabilité de demander des comptes au gouvernement iranien pour le traitement réservé aux militantes kurdes des droits des femmes et de réclamer leur libération. Le fait de s’en prendre aux défenseurs des droits de l’homme et aux militants constitue une violation du droit international et doit être condamné et stoppé.
Source : Stop Fundamentalism/CSDHI
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