Cette analyse, basée sur les statistiques officielles de l’Iran, suggère que l’accès aux mosquées est plus facile dans trois provinces iraniennes que l’accès aux écoles, et dans deux provinces, il dépasse même l’accès aux hôpitaux.
Il est important de noter qu’il n’existe pas de statistiques précises et définitives concernant le nombre de mosquées en Iran. Cependant, les estimations et les évaluations des organisations religieuses et de propagande, y compris la « Fondation Hedayat », suggèrent qu’il y a entre 55 000 et 79 000 mosquées actives dans tout le pays.
Bien qu’elle se présente comme une institution privée, le conseil d’administration de la Fondation Hedayat est dirigé par le chef de l’Organisation du développement islamique, un organe directeur au sein des institutions supervisées par le guide suprême du régime, Ali Khamenei. Cette fondation, désormais responsable des affaires des mosquées conformément à la nouvelle mission de l’Organisation du développement islamique, a indiqué en 2021 qu’il y avait 54 770 mosquées actives dans tout l’Iran.
Ces mosquées ont été classées selon différents niveaux d’activité : 2 766 mosquées très actives, environ 20 000 mosquées actives, plus de 16 000 mosquées modérément actives, près de 9 000 mosquées peu actives et plus de 6 000 mosquées inactives. Les critères d’évaluation du niveau d’activité des mosquées ne sont pas définis avec précision, mais il semble qu’ils impliquent la mise en œuvre régulière de programmes religieux, promotionnels et culturels.
Le rapport de la Fondation Hedayat révèle que les provinces d’Ispahan, de Khorassan-e Razavi, de Mazandaran, de Kerman et de Fars comptent le plus grand nombre de mosquées dans tout le pays, avec chacune plus de trois mille mosquées. En revanche, les provinces d’Alborz, de Qazvin, de Zanjan et d’Ilam comptent le moins de mosquées, avec moins de 500 chacune.
Si l’on se base sur ce rapport pour évaluer l’accès des citoyens aux mosquées, la moyenne nationale et l’accès minimum aux mosquées s’élèvent à 2,65 mosquées pour 100 000 habitants. Toutefois, le niveau d’accès varie d’une province à l’autre. Ainsi, la province du Khorasan du Sud compte le plus grand nombre de mosquées pour 100 000 habitants, avec un chiffre record de 264. La province centrale de Yazd et la province nord-ouest d’Ardabil suivent de près. En revanche, les citoyens des provinces d’Alborz, de Téhéran et de Qazvin ont moins accès aux mosquées que ceux des autres régions du pays.
Cette différence significative dans l’accès aux mosquées en Iran devient particulièrement remarquable lorsqu’elle est comparée à la disponibilité des écoles et des hôpitaux. Les statistiques officielles les plus récentes du Centre statistique d’Iran indiquent que le pays compte environ 114 000 écoles primaires, collèges et lycées et un peu plus d’un millier d’hôpitaux privés et publics. Par ailleurs, le nombre total de lits d’hôpitaux en activité dans le pays s’élève à environ 141 000.
Lorsque nous examinons la répartition par province, nous rencontrons des statistiques surprenantes qui juxtaposent l’accès à la mosquée et l’accès à l’école et à l’hôpital. Par exemple, la province de Tchaharmahal-et-Bakhtiari compte un peu plus de 188 écoles pour 100 000 habitants et un peu plus de 181 lits d’hôpitaux pour 100 000 habitants. Cependant, le taux d’accès aux mosquées dans cette province dépasse 104 pour 100 000 habitants.
Un examen plus approfondi des provinces révèle que dans les provinces du Khorassan méridional, de Yazd et du centre, l’accès aux mosquées est supérieur à l’accès aux écoles, tandis que dans le Khorasan méridional et central, l’accès aux mosquées est supérieur à l’accès aux lits d’hôpitaux. Dans le même temps, les rapports indiquent que de nombreux hôpitaux et écoles sont délabrés et manquent d’équipements essentiels.
En outre, Abolqasem Dolabi, le représentant spécial du président du régime, Ebrahim Raïssi, a révélé que sur les 75 000 mosquées que compte l’Iran, 50 000 sont fermées et inactives.
Il est essentiel de souligner que le régime alloue une part importante du budget public à plus de 43 institutions religieuses et de propagande souveraines. Pour l’année fiscale en cours, ce chiffre s’élève à près de 8 000 milliards de tomans.
Source : INU/ CSDHI
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