Le journal Hammihan, citant le rapport du centre statistique du 19 octobre, rapporte que plus de 200 adolescentes iraniennes de moins de 15 ans ont demandé le divorce au cours de l’hiver dernier.
Auparavant, le journal officiel Etemad avait rapporté en mai qu’au moins 27 000 adolescentes iraniennes de moins de 15 ans s’étaient mariées en un an, citant des données du Centre statistique d’Iran. Selon ces données, 27 448 cas de mariage de filles de moins de 15 ans ont été enregistrés dans différentes régions d’Iran entre l’hiver 2021 et l’automne 2022.
D’après ces statistiques, 135 000 mariages d’adolescentes iraniennes de moins de 18 ans sont enregistrés en moyenne chaque année en Iran, dont environ 1 700 concernent des filles de moins de 13 ans.
Au niveau international, les mariages en dessous de l’âge de 18 ans sont considérés comme des mariages d’enfants, mais selon les lois du régime iranien, les mariages de filles de moins de 13 ans ne requièrent que le « consentement parental » et « l’approbation du tribunal en fonction de l’intérêt supérieur de l’enfant ».
La promotion du mariage et de la procréation par le gouvernement a toujours été un sujet de controverse parmi les activistes des droits de l’enfant ces dernières années.
À cet égard, Simin Kazemi, médecin et sociologue, a mentionné les statistiques élevées des mariages d’enfants dans une interview accordée au site web Khabar Online le 15 avril, déclarant que « la décision de marier des enfants n’est pas considérée comme une question importante au niveau macroéconomique et est défendue dans le cadre de la politique d’augmentation de la population ». Elle faisait référence à la « loi sur le soutien à la famille et à la jeunesse ».
En novembre 2021, le président du régime, Ebrahim Raisi, a communiqué cette loi, qui avait été adoptée par le parlement du régime, au ministère de la santé pour qu’il la mette en œuvre.
L’objectif de cette loi est d’augmenter le nombre de mariages, d’enfants et la croissance de la population iranienne, conformément aux directives d’Ali Khamenei, le guide suprême du régime iranien.
Simin Kazemi a mis en garde Khabar Online en déclarant : « Certains fonctionnaires, sans tenir compte des changements sociaux et en ignorant les résultats des recherches, se basant sur leur propre expérience ou, par exemple, sur leurs proches qui se sont mariés lorsqu’ils étaient enfants et affirment n’avoir eu aucun problème, nient les dangers et les conséquences du mariage d’enfants ».
Mme Kazemi a souligné que « cette vision non scientifique et erronée d’une question sociale importante met en péril l’avenir et le bien-être physique, mental et social des jeunes filles ».
Amnesty International a déjà accusé la République islamique de violer les droits de l’enfant en Iran, considérant le mariage des enfants comme une violation des droits de l’homme, et a appelé à garantir les droits de l’enfant en portant l’âge minimum du mariage à 18 ans.
L’une des autres violations des droits des femmes en Iran est le mariage forcé. Les lois en vigueur en Iran placent ce pays parmi ceux où l’âge minimum du mariage des filles est le plus bas. Ces mariages se produisent principalement sous la contrainte des familles.
Le mariage forcé est une tradition oppressive qui est apparue après la révolution de 1979 en Iran et qui est justifiée au nom de la religion, des croyances culturelles et des problèmes économiques et politiques. Ce phénomène inhumain, dont les principales victimes sont les filles, est pratiqué en Iran avec le soutien total des dirigeants du régime clérical en raison de leurs lois misogynes.
Le rapporteur spécial des Nations unies sur les formes contemporaines d’esclavage a qualifié les mariages forcés de forme d’esclavage.
Dans l’initiative de réforme législative publiée en 2007, l’UNICEF écrit : « Surtout, la perspective des droits de l’homme aide à définir le mariage d’enfants comme un crime contre les femmes et les fillettes ». Et d’ajouter : « Le mariage d’enfants viole une panoplie de droits interconnectés, notamment le droit à l’égalité en raison du sexe et de l’âge, le droit de se marier et de fonder une famille, le droit à la vie, le droit au meilleur état de santé possible, le droit à l’éducation et au développement et le droit d’être libéré de l’esclavage ».
Source : Iran Focus (site anglais)/ CSDHI
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