Selon une infirmière en chef d’un hôpital public de Téhéran, chaque semaine, deux à trois patients s’enfuient après leur traitement sans avoir réglé leurs factures. La plupart de ces cas surviennent au service des urgences de hôpitaux iraniens et concernent principalement des ouvriers du bâtiment blessés et des personnes démunies, dont certaines ont subi des traitements cardiaques ou cérébraux.
La plupart de ces « évasions » des hôpitaux iraniens coïncident avec les heures de pointe des visites, parfois aidées par des infirmières compatissantes. Mahmoud Omidi, un infirmier militant, a souligné le fardeau excessif auquel les infirmières sont confrontées lors de ces évasions. Elles font l’objet d’enquêtes « illégales » sur le départ d’un patient, alors qu’elles ne sont pas responsables de la rétention des patients. De nombreuses infirmières sont même confrontées à des déductions de salaire et de primes dans certains hôpitaux.
Les citoyens iraniens ne sont pas les seuls à avoir du mal à se payer des soins médicaux. Les migrants qui n’ont pas d’assurance sont également pris dans cette situation précaire, ce qui aggrave leurs dépenses médicales.
Les citoyens iraniens ne sont pas les seuls à avoir du mal à se payer des soins médicaux. Les migrants qui n’ont pas d’assurance sont également pris dans cette situation précaire, exacerbant leurs dépenses médicales.
L’augmentation des coûts, la limitation des médicaments et l’escalade des frais d’examen et de séjour obligent de nombreux patients des hôpitaux iraniens à interrompre leur traitement en cours de route ou, ce qui est plus inquiétant, à « s’échapper » après avoir bénéficié de services sans avoir réglé leur dû.
Une dimension poignante de l’article met en lumière le sort pénible des patients décédés. Certaines familles, accablées par les coûts élevés des règlements hospitaliers, s’abstiennent même d’aller chercher leurs proches décédés. Par exemple, un travailleur afghan a subi une opération du cœur dans un hôpital de Téhéran, mais n’a pas survécu. Ses connaissances ont dû faire face à une facture de 100 millions de tomans, qu’ils n’ont pas pu régler, laissant l’hôpital s’occuper du corps. Dans de tels cas, les corps non réclamés restent dans les morgues pendant des jours jusqu’à ce qu’ils soient enterrés dans l’anonymat.
Mohammad Sharifi Moghadam, secrétaire général de la Maison des infirmières, a dévoilé un autre fait troublant : un hôpital renommé de Téhéran dispose de chambres isolées où sont enfermés les patients démunis jusqu’à ce qu’ils puissent régler leurs factures.
L’histoire poignante d’une jeune fille de 14 ans enfermée dans un hôpital d’Ispahan pour un traitement de 50 millions de tomans en témoigne. Sa famille a mis deux mois, accumulant des dettes considérables, pour réunir cette somme.
Ces incidents alarmants ne sont pas des anomalies. Les informations d’un hôpital de la province de Sistan-Baloutchistan confirment que d’innombrables patients ont été détenus de manière informelle au cours des cinq dernières années jusqu’à ce que leurs dettes soient réglées.
Dans un pays où l’élite s’offre un train de vie luxueux ou se fait soigner à l’étranger, le prix à payer par le citoyen ordinaire en cas de maladie ou même de décès semble disproportionné. Pour beaucoup, le remède ultime semble être de remédier aux maux fondamentaux qui affligent le système iranien.
Source : Stop au Fondamentalisme/ CSDHI
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