D’après les dernières mises à jour, le régime affirme avoir appréhendé quatre suspects liés au meurtre de Dariush Mehrjui et de son épouse.
Selon les autorités policières, Mona Mehrjui a retrouvé son père et sa femme sans vie dans leur maison de Zibadasht, Karaj, dimanche soir. Elle avait rendu visite à son père et après avoir fait cette découverte, elle a immédiatement prévenu la police.
Le dimanche 15 octobre, le journal officiel Etemad a publié une interview de l’épouse de Mehrjui qui a rapporté qu’ils avaient été menacés par quelqu’un le 7 octobre. Selon la source, Vahideh Mohammadi-Far a déclaré : « J’ai pris conscience des aboiements de notre chien dans la cour. J’ai rapidement verrouillé l’entrée de la cuisine. Jusqu’à ce que je réalise que quelqu’un armé d’un couteau s’accrochait aux vitres givrées de l’entrée. »
Elle a ajouté : « J’ai dit à voix haute : Je vais maintenant appeler la police. En réponse à mes paroles, il a dit : Eh bien, vas-y, appelle. Quand il a répondu ainsi, j’ai réalisé qu’il n’a pas l’accent iranien. »
L’agence de presse Fars, citant une « source bien informée », a fourni des détails sur le meurtre de Dariush Mehrjui, déclarant que « Mehrjui a été mortellement frappé de trois coups à la gorge et sa femme a perdu la vie d’un coup au tempe ».
Selon les informations de cette agence de presse associée au Corps des Gardiens de la révolution islamique, « il n’y avait aucun signe de résistance sur le corps de l’épouse de Mehrjui et deux téléphones portables ont été volés ».
Les meurtres en série en Iran font référence à une série de meurtres à motivation politique qui ont eu lieu à la fin des années 1990. Durant cette période, un certain nombre de dissidents, d’intellectuels et d’écrivains critiques à l’égard du régime iranien ont été brutalement assassinés. Les victimes étaient souvent retrouvées poignardées ou étranglées, et les meurtres suivaient un schéma distinct, d’où le terme « meurtres en série».
Ces meurtres ont été attribués à un groupe d’agents au sein du ministère du Renseignement et de la Sécurité (Vevak). Les victimes étaient souvent accusées de s’opposer au régime ou de prôner des réformes politiques.
La révélation selon laquelle les meurtres avaient été orchestrés au sein du gouvernement, en particulier par le vice-ministre du Renseignement et de la Sécurité de l’époque, Saïd Emami, a laissé l’opinion publique sous le choc. Le Vevak a tenté de prendre ses distances, attribuant les meurtres à des « agents voyous ». Cela est allé jusqu’à impliquer Saeed Emami.
Les médias d’État ont ensuite rapporté que le corps de Saïd avait été découvert avec des niveaux dangereusement élevés d’arsenic dans le sang, selon des experts légistes. Dans un effort pour atténuer les conséquences, le régime a affirmé vouloir nettoyer le ministère, ce qui a entraîné le licenciement d’environ 1 000 agents du Vevak.
Cependant, étant donné que tous les éléments de l’appareil de renseignement et de sécurité sont en fin de compte contrôlés par les plus hauts responsables affiliés au bureau du Guide suprême, cette décision n’a été essentiellement qu’une façade de relations publiques. La persécution, l’arrestation, la torture et l’assassinat de dissidents restent une approche systémique du soi-disant programme de « sécurité nationale » du régime.
L’assassinat de Dariush Mehrjui s’est produit un an et demi après la diffusion par le réalisateur iranien d’une vidéo protestant avec véhémence contre l’approche dédaigneuse du ministre de l’Orientation et de la Culture à l’égard de ses exigences. Dans une position audacieuse, il a averti le régime qu’il prendrait position, sans se laisser décourager par les conséquences potentielles. Mehrjui a clairement indiqué qu’il était prêt à faire tout ce qui était nécessaire pour garantir ses droits. Les événements récents suggèrent que le régime a réagi de manière caractérisé.
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