Les filles iraniennes sont les faiseuses de changement, elles peuvent être décrites en 2 mots : courage et résilience.
La Journée internationale de la fille est l’occasion de nous rappeler que l’avenir se construit en créant des opportunités pour les filles.
Malheureusement, en raison de la dictature impitoyable et misogyne qui règne en Iran et qui, sous le couvert de la religion, a instauré un brutal apartheid entre les sexes dans le pays, nous nous retrouvons chaque année à passer en revue le sort déchirant des filles iraniennes dans divers domaines.
Nous avons écrit à plusieurs reprises sur le fait que les filles iraniennes peuvent être condamnées à des sanctions pénales dès l’âge de 9 ans. L’âge légal du mariage pour les filles en Iran est de 13 ans, et il existe de nombreuses exceptions qui les obligent à se marier tôt, même en dessous de cet âge.
Nous avons écrit sur les statistiques élevées de mariages d’enfants et de veuvages d’enfants, ainsi que sur les préjudices qu’ils subissent, sur les crimes d’honneur et sur le meurtre d’adolescentes par leur père, leur frère, leur mari et les membres masculins de leur famille.
Nous avons écrit sur les millions de jeunes filles qui n’ont pas accès à l’éducation, sur les conditions horribles qui règnent dans les écoles et sur la discrimination à l’encontre des filles dans l’éducation et dans tous les autres domaines.
Nous avons écrit sur la pauvreté et la malnutrition des jeunes filles iraniennes innocentes, et sur les filles qui travaillent dans les rues et dans les décharges. Celles qui subissent des abus sexuels et sont même tuées. Telle est l’histoire des 44 années de règne du régime qui, pire que la dictature du chah, étouffe le potentiel des jeunes filles et des jeunes gens iraniens.
Les filles iraniennes se battent pour leurs droits et ne cèdent pas
Mais il y a un côté positif à toute cette obscurité. Aujourd’hui, les filles iraniennes peuvent être décrites en 2 mots : courage et résilience.
Les jeunes filles iraniennes subissent de graves conséquences pour avoir revendiqué leurs droits. Mais les filles éclairées d’Iran sont conscientes de leurs droits et prêtes à payer le prix pour les obtenir.
Le sort d’Armita Gavand, qui est actuellement dans le coma sur un lit d’hôpital, est un symbole des jeunes filles iraniennes qui refusent de succomber à la coercition et à la force. Elles s’opposent aux forces répressives du régime clérical au prix de leur vie et de leur bien-être.
Il y a tout juste 10 jours, le 1er octobre, Armita Gavand a été agressée physiquement par un “surveillant de voile” dans une station de métro. Suite à cette agression, elle a subi une hémorragie cérébrale et se trouve en état de mort cérébrale depuis 10 jours, confinée dans un hôpital assiégé par les forces de sécurité et des agents en civil.
Même ses parents et sa sœur n’ont pas accès à elle, et l’équipe médicale ne fournit aucune mise à jour sur son état. Tous les membres de sa famille à Kouhdacht, dans le Lorestan, font l’objet d’une surveillance et de pressions de la part des forces de sécurité, et ses camarades de classe et d’école ont été menacés pour qu’ils ne parlent pas aux médias. Même le journaliste qui s’est rendu à l’hôpital pour un reportage a été arrêté.
Toutes ces mesures de sécurité pour une jeune fille qui, selon le régime, serait tombée à cause d’une chute soudaine de sa tension artérielle.
Le crime d’Armita est d’avoir refusé de porter le voile qu’elle n’avait pas choisi librement.
Un autre exemple tragique est celui de Zahra Hatami, une jeune fille expulsée de l’école en raison de la nouvelle loi sur la chasteté et le hijab, et ce à cause de son vernis à ongles. Il s’agit là d’un cas déchirant pour les filles de ce pays.
Craignant que son père ne la force à se marier en raison de son expulsion de l’école, elle a choisi de mettre fin à ses jours. La mort de Zahra est le résultat des lois misogynes du régime en place, tant en termes de chasteté et de hijab qu’en ce qui concerne l’âge légal du mariage et l’autorité d’un père pour contraindre sa fille à se marier.
Et bien sûr, l’année dernière, pendant le soulèvement iranien, nous avons vu que des jeunes filles iraniennes âgées de 14 à 17 ans ont été battues à mort dans la rue ou à l’école pour avoir participé à des manifestations ou ont été jetées du haut d’un immeuble alors qu’elles fuyaient les forces de sécurité.
Nous avons également constaté que des centaines d’écoles de filles ont été la cible d’attaques chimiques menées par le régime dans le but de se venger de ces filles courageuses.
En cette Journée internationale de la fille, nous honorons la mémoire de Sarina Esmailzadeh, Sarina Saedi, Nika Shakarami, Asra Panahi, Arnika Qaem Maghami, Setareh Tajik, Mahsa Mogouii, Mona Naqib, Hasti Narouii, Helen Ahmadi, Diana Mahmoudi, Sadaf Movahhedi, Mahak Hashemi, Soha Etebari, Parmis Hamnava, Satayesh Sharifinia et des dizaines d’autres jeunes filles de moins de 18 ans qui ont sacrifié leur vie pour la liberté lors du soulèvement national de 2022-2023. Elles et des millions d’autres jeunes femmes et filles sont la force du changement et les véritables artisans du changement en Iran.
Et comme toujours, nous appelons le monde à soutenir les femmes et les filles courageuses d’Iran.
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