vendredi 13 octobre 2023

Les responsables et les médias iraniens confirment leur rôle dans les récentes attaques

 Le 3 octobre, le compte Twitter officiel du guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, a publié une série de 14 messages diffusés en persan, anglais, espagnol, russe et arabe, soulignant la position affirmée de l’expéditeur dans la crise actuelle au Moyen Orient.

Depuis le 7 octobre, les médias d’État iraniens et les réseaux sociaux liés au Corps des Gardiens de la révolution islamique, l’entité administrant les forces paramilitaires mandataires dans la région, ont présenté sans vergogne les intérêts du régime dans la crise actuelle et couvrent triomphalement les événements d’heure en heure.

Etemad Online, un site Internet affilié aux soi-disant « réformistes », a écrit le 7 octobre en une du journal : « Les flammes de la guerre entre la Palestine et Israël s’intensifient à mesure que les groupes de résistance prennent l’initiative ».

L’agence de presse Tasnim a tweeté le 7 octobre : « Le conseiller du commandant en chef des forces armées a déclaré que ‘Nous soutenons l’opération Tempête d’Al-Aqsa, et nous sommes certains que le Front de résistance soutient également cette cause.’ Sans aucun doute, des défenseurs du sanctuaire et de grands martyrs comme Qassem Soleimani sont aux côtés de ces guerriers. Nous serons aux côtés des combattants palestiniens jusqu’à la libération de la Palestine et de Jérusalem. »

Le compte Twitter associé à l’agence de presse Fars, dirigée par le CGRI, a cité le représentant du Hamas : « Le soutien d’hier du peuple iranien est encourageant pour la Palestine. »

Dans un tweet du 8 octobre, l’agence de presse Fars a cité les propos du chef d’état-major des forces armées du régime, le général Ali Baqeri : « La tempête Al-Aqsa a sans aucun doute transformé le cauchemar de l’effondrement du régime sioniste en une certitude pour les dirigeants de ce pays. Des efforts frénétiques comme une démonstration ridicule de normalisation ne pourront pas ralentir le processus de déclin et l’effondrement de la toile d’araignée.»

Le 8 octobre, l’agence de presse semi-officielle ISNA, liée à la faction dite modérée, a publié un reportage intitulé « La connexion de Gaza avec la côte ouest : un nouveau cauchemar pour le régime sioniste ».

Le compte Twitter Sepah Media, qui partage principalement du contenu sur les déclarations du régime des mollahs, a publié la phrase suivante : « Nous vous avions dit que nous viendrions pour vous ».

Appelant ouvertement à l’extorsion et à la prise d’otages, l’agence de presse Tasnim a tweeté : « Atvan, analyste et rédacteur en chef du journal Raya Al-Youm, a déclaré que « les forces de résistance de Gaza ont capturé plus d’un millier d’individus ». Ce nombre de captifs sionistes est suffisant pour libérer tous les prisonniers palestiniens des prisons sionistes. »

Semblable aux chaînes médias associées au CGRI, Jamaran Online, dirigé par Hassan Khomeini, le petit-fils du fondateur du régime qui prétend avoir des opinions «réformistes», a partagé une vidéo sur Twitter approuvant les drones suicides. Le message d’accompagnement disait : « Début du drone suicide « Al-Zawari » par les Brigades Al-Qassam lors de « l’Opération Tempête d’Al-Aqsa ».

Le 10 octobre, Hojat Qasemkhani, responsable de la prière du vendredi à Khoy, a déclaré : « Les combattants palestiniens se battaient avec des couteaux et des pierres, mais aujourd’hui, grâce à la Révolution islamique, leur lutte implique des drones et des missiles.»

Le même jour, l’agence de presse officielle IRNA a cité le porte-parole du CGRI, Ramezan Sharif, disant que l’opération du Hamas avait été menée « pour arrêter la poursuite des crimes israéliens », et que le front de résistance n’avait d’autre choix que de concevoir et d’exécuter cette opération pour empêcher la poursuite de ces crimes. »

Selon IRNA, « Sharif a pris la parole mardi lors d’une réunion du « Quartier général du soulèvement de Qods », en présence de Naser Abusharif, le représentant du mouvement du Jihad islamique de la Palestine en République islamique d’Iran, et de représentants des agences et institutions affilié au bureau central du Conseil de coordination de la propagation islamique.

Selon l’agence de presse Tasnim, dirigée par le CGRI, le 8 octobre, le chef des FSE Ahmadreza Radan a déclaré : « En suivant le chemin des martyrs, si Dieu le veut, l’axe de la résistance triomphera. Il est certain que le Front islamique sortira vainqueur de cette opération. Dans cette opération sans précédent, qui s’est déroulée avec l’entrée de combattants palestiniens en territoire israélien par les biais terrestres, aériennes et maritimes, le régime sioniste a subi un coup dur à la fois en termes de renseignement et d’opérations. »

Le journal Farhikhtegan affilié à Ali Akbar Velayati, ancien ministre des Affaires étrangères du régime iranien et aujourd’hui conseiller principal de Khamenei pour les affaires internationales, a publié le 9 octobre un article intrigant intitulé « Les terres sont libérées après les esprits ».

« L’événement survenu le matin du 7 octobre dans les territoires occupés du sud n’était pas un incident historique ordinaire ; de ce point de vue, il revêt une importance extraordinaire. Peut-être que personne ne peut comparer l’entrée des Palestiniens dans les zones occupées avec un autre événement historique. En termes militaires et sécuritaires, l’image historiquement impénétrable des frontières du régime sioniste s’est effondrée… De ce point de vue, afin de trouver un cadre conceptuel expliquant clairement les intérêts nationaux de l’Iran dans la question palestinienne, cet événement significatif peut être décrit selon trois niveaux d’analyse.

« Les Américains cherchaient à faire taire toutes les forces qui s’opposaient à la normalisation [avec Israël] à trois niveaux au sein du monde islamique : premièrement, les combattants à l’intérieur de la Palestine ; deuxièmement, des groupes de résistance organisés dans les pays voisins comme le Liban ; troisièmement, les forces sociales qui s’opposent à la présence d’Israël parmi les musulmans. La grande opération de samedi a été un coup dur porté à l’idée de normalisation dans la perspective d’une assimilation de la société palestinienne aux occupants sionistes. L’hypothèse était basée sur l’idée que lorsque les Palestiniens acceptent l’existence d’Israël, pourquoi persistons-nous inutilement ? Les Américains étaient sur le point de céder les rênes des mains arabes aux mains empoisonnées des sionistes, et maintenant la scène a changé. Israël est obligé d’enlever la façade et de revenir à son essence : la répression sanglante.

« Le coup historique et majeur porté à la sécurité des sionistes, en plus d’identifier et de révéler les mouvements anti-iraniens, affaiblit la sécurité et le pouvoir d’action de l’opposition. Israël était le centre de commandement des opérations anti-iraniennes l’année dernière et sent désormais le danger à ses portes. Des opérations de planification visant à assassiner des scientifiques nucléaires iraniens et à saboter des installations militaires sensibles, ainsi que des tentatives d’établir un réseau en Iran, qui a clairement été utilisé à partir de l’automne 2022, ont été menées en Israël. Lorsque le feu atteint pleinement cette salle opérationnelle, la position opposée à l’Iran est affaiblie et Téhéran prend le dessus en matière de sécurité et de renseignement. Les Sionistes et les Américains savent que ce qui est plus important que l’opération du 7 octobre, c’est la démonstration de la vulnérabilité d’Israël comme un avertissement majeur pour les dirigeants de la région. Israël était censé protéger les pays du Golfe Persique contre l’Iran, mais il a perdu face aux outils les plus faibles de Téhéran.

« Le dernier point concerne l’échec primaire des Américains. Ils pensaient qu’en assassinant le général Qasem Soleimani, commandant de la force Al-Qods du CGRI, la sécurité d’Israël et la leur étaient garanties. Par exemple, Mike Pompeo, le secrétaire d’État américain qui a été l’un des planificateurs de l’opération de l’aéroport de Bagdad, a écrit dans ses mémoires : « Lorsqu’il s’agit d’autorité, de renseignement, etc… la République islamique n’a pas de remplaçant pour Qasem Soleimani.  » Cette hypothèse s’est effondrée avec l’opération du 7 octobre.

« Affaiblir les sionistes et briser l’idée de normalisation constituent une opportunité précieuse pour l’Iran d’un point de vue interne. La lourde confrontation de ces dernières années a absorbé une grande partie de l’attention et des ressources de l’Iran. Aujourd’hui, avec le coup dur qu’Israël a reçu du sud en matière de sécurité, il devrait s’inquiéter du nord et de la côte sud-ouest. Même si la libération des prisonniers aux mains des forces de résistance les met dans une situation difficile pour se venger de Gaza, cette situation offre à l’Iran les conditions nécessaires pour se concentrer sur ses projets de développement intérieur et de reconstruction. Les Israéliens ont subi un coup dévastateur et sont désorientés pour longtemps. Ce coup dévastateur est le début de la fin pour les sionistes. La condition fondamentale est toutefois la reconstruction des capacités sociales et économiques de l’Iran. La transformation intérieure consolide les éléments de la puissance nationale, tout comme l’Iran a perturbé les calculs américains dans la région. Ceux-ci sont maintenant dans la tourmente. Il est désormais temps de reconstruire les divisions internes. »

Dans un éditorial du 9 octobre, comme si le journal avait une connaissance privilégiée de tous les coulisses de l’attaque, le quotidien Kayhad écrivait :

« La récente défaite d’Israël est, à certains égards significatifs, plus amère que la guerre de 33 jours. À l’époque, le Hezbollah avait plus de marge de manœuvre, mais à Gaza, il est complètement assiégé. Alors que le Hezbollah prenait plusieurs otages et que la guerre commençait, Israël préparait l’attaque depuis des mois et attendait une excuse. Mais cette fois, l’armée et les services de renseignement israéliens ont été complètement pris au dépourvu.

« Le Mossad et le Shin Bet ont subi une défaite humiliante contre l’unité de renseignement de la résistance palestinienne, un revers sans précédent dans l’histoire des services de renseignement. Malgré la présence de nombreux espions à Gaza, Israël n’a pas pu obtenir d’informations sur la planification de cette attaque complexe qui a duré des mois.
« L’armée israélienne et les unités de défense comme le « Dôme de Fer », la « Fronde de David » et la « Flèche » se sont retrouvées impuissantes face aux attaques tonitruantes, féroces et meurtrières. Les forces de résistance dans la zone assiégée de Gaza ont mené des opérations sur sept axes, faisant pleuvoir plus de 5 000 missiles et roquettes sur les sionistes, atteignant même Tel Aviv, la transformant en décombres. L’importance de ce volume de missiles est claire. Le Hamas et le Jihad islamique disposent sûrement d’un arsenal de missiles et de roquettes qu’ils accumulent depuis au moins un mois, et dans la première heure de l’opération, ils en ont lâché environ 5 000, une averse paralysante.

« Cette guerre est une guerre des volontés et le grand jeu des géants. Jusqu’à il y a quelques semaines, les médias décrivaient Israël comme atteignant les frontières de l’Iran au nord, au sud et à l’ouest, normalisant ses relations avec certains pays du Golfe et se préparant à déstabiliser l’Iran avec l’aide des États-Unis. Netanyahu a illustré la sécurité et la stabilité d’Israël à travers « l’expansion des alliances dans la région » aux Nations Unies à l’aide de peintures, de graphiques et de marqueurs. Mais maintenant, il n’y a personne pour le sauver du bourbier ; bon nombre de ces projets ont échoué. Cet événement sert essentiellement d’avertissement à ceux qui étaient pris au piège des illusions et qui payaient le prix du régime sioniste.

« Le front de Gaza n’est qu’un des nombreux fronts de résistance ouverts contre les sionistes depuis le sud, et si nécessaire, d’autres fronts seront ouverts depuis l’est, le nord et le sud-ouest. Le Hamas, le Jihad islamique, le Hezbollah, la Syrie, l’Iran et la résistance en Irak et au Yémen sont désormais en parfaite coordination. Le secrétaire général du Hezbollah a déclaré : « Dans la bataille en cours contre les occupants israéliens, nous ne sommes pas impartiaux et les combattants de la résistance dans les fermes de Shabaa ont accueilli Gaza à leur manière. » Israël n’a pas la capacité de déclencher une guerre terrestre et une attaque généralisée contre Gaza. Même s’ils en avaient la capacité, à l’époque de Sharon, celui-ci a dû fuir Gaza après l’invasion à l’été 2005. À cette époque, la résistance de Gaza ne disposait que d’un dixième de sa force et de ses capacités organisationnelles actuelles.

« Les déclarations faites par l’Imam Khomeini, Khamenei et Seyyed Hassan Nasrallah prévoyant la chute imminente d’Israël ont été reprises par les responsables sionistes ces derniers temps, résumées dans la phrase : L’enchevêtrement d’Israël dans le cauchemar de ne pas voir ses 80 ans. Cela fait écho à un consensus affirmant que le régime sioniste est en déclin, une croyance soutenue par divers signes révélateurs. »

Parallèlement au jeu de duplicité et aux pratiques trompeuses du régime des mollahs, des membres importants du Hamas et du Hezbollah, tous deux soutenus et financés par Téhéran, admettent ouvertement que le régime d’Ali Khamenei a aidé et a contribué à planifié les récentes attaques.

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