mercredi 3 janvier 2024

La lutte contre le mariage des enfants en Iran en 2023 : Défis et réformes urgentes


 Les dimensions éthiques et juridiques du mariage des enfants

Dans de nombreux pays développés, l’idée du mariage des enfants, c’est-à-dire le mariage d’une jeune fille avec un homme nettement plus âgé, n’est pas seulement mal vue ; elle est illégale et considérée comme une violation des droits de l’homme. La Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant stipule clairement que toute personne de moins de 18 ans est considérée comme un enfant et que le mariage avant cet âge est strictement interdit. Cependant, l’adhésion conditionnelle de l’Iran à cette convention a conduit à des vides juridiques permettant des mariages dès 13 et 15 ans pour les filles et les garçons, respectivement, avec l’approbation des tuteurs et des tribunaux. Ce contraste frappant entre les normes internationales et les lois iraniennes met en évidence un dilemme éthique et juridique crucial.

Impact socio-économique sur l’éducation

Les recherches du professeur associé Mansour Fathi ont dévoilé des statistiques désolantes : entre 2017 et 2021, plus de 184 000 mariages ont été enregistrés pour des filles de moins de 15 ans. La pauvreté exacerbe ce problème : environ 70 % des enfants non scolarisés appartiennent aux déciles économiques les plus bas. L’augmentation alarmante des abandons scolaires – 26 % entre 2017-2019 et 2021-2022, soit un total de 911 272 personnes – dresse un tableau désolant. Plus précisément, les mariages précoces ont poussé environ 30 % des lycéens et 20 % des filles âgées de 15 à 18 ans à quitter l’école, amplifiant ainsi les difficultés socio-économiques auxquelles sont confrontés les jeunes dans les zones marginalisées.

Droits de l’homme et réalités tragiques

Malgré les normes internationales et les recommandations des Nations unies contre le mariage des enfants, l’Iran reste confronté à des chiffres stupéfiants. Il est choquant de constater que rien qu’en 2022, plus de 25 900 mariages ont été officiellement enregistrés pour des filles de moins de 15 ans, ce qui a contribué à la naissance de 1 392 bébés nés de mères âgées de moins de 15 ans. Des cas tragiques comme celui de Samira Sabzian mettent en évidence les conséquences dévastatrices des mariages d’enfants, qui entraînent des décès et des injustices juridiques. L’absence de statistiques précises et de données complètes sur les victimes de mariages d’enfants en Iran pose un problème de taille, empêchant la mise en place de solutions et de systèmes d’aide efficaces.

La prévalence du mariage des enfants en Iran n’est pas seulement une anomalie statistique, mais une réalité déchirante aux conséquences néfastes. Des réformes urgentes sont impératives pour aligner les lois du pays sur les normes internationales, protéger les droits des enfants, en particulier des filles, et préserver leur avenir du carcan des mariages précoces et forcés.

Conclusion

La question du mariage des enfants en Iran dépasse les statistiques ; il s’agit d’une crise des droits de l’homme qui a de profondes répercussions sur la société. L’écart entre les normes internationales et les lois iraniennes souligne le besoin urgent de réformes pour protéger les droits des enfants, en particulier des filles, et préserver leur avenir.

L’impact socio-économique du mariage des enfants est stupéfiant, comme en témoignent l’augmentation alarmante des abandons scolaires et le cycle de la pauvreté qui engloutit les communautés marginalisées. L’éducation, un droit fondamental, est compromise, perpétuant un cycle de privation et limitant le potentiel de toute une génération.

Des histoires tragiques comme celle de Samira Sabzian mettent en lumière les dures réalités auxquelles sont confrontées les victimes de mariages d’enfants, où de jeunes vies sont bouleversées et où les injustices juridiques prévalent. L’absence de données exhaustives ne fait qu’aggraver la difficulté de s’attaquer efficacement à ce problème.

Pour lutter contre le mariage des enfants, il est essentiel de combler le fossé éthique et juridique entre les normes internationales et les lois iraniennes en vigueur. Il est impératif de mettre en place des politiques solides, d’appliquer les conventions existantes et de collecter des données complètes. Parallèlement, les attitudes de la société doivent évoluer pour protéger et responsabiliser les jeunes, afin qu’ils ne soient pas privés de leur enfance et de leur avenir.

L’Iran se trouve à un tournant décisif, où les réformes peuvent façonner un avenir meilleur et plus équitable pour ses enfants. En accordant la priorité aux droits, à l’éducation et au bien-être de ses jeunes, l’Iran peut briser le cycle du mariage des enfants et favoriser une société où chaque enfant a la possibilité de s’épanouir et d’apporter une contribution significative. Il est temps d’inverser la tendance, en reconnaissant que la protection des droits de l’enfant n’est pas seulement une obligation légale, mais un impératif moral pour une société juste et progressiste.

Source : Iran News Wire

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