Détérioration des conditions et abus généralisés
Le rapport met en évidence une dégradation significative de la situation des droits humains par rapport à l'année précédente. Les femmes sont confrontées à une multitude de pratiques discriminatoires, notamment la loi sur le hijab obligatoire. Les exécutions ont augmenté de 37 %, avec 798 citoyens iraniens mis à mort en 2023. Les minorités religieuses, en particulier les bahá'ís, sont régulièrement prises pour cible.
Exécutions, torture et procès inéquitables
Le rapport condamne le recours aux exécutions sans procès équitable, y compris pour les enfants délinquants. De nombreuses exécutions ont lieu dans des centres de détention, ce qui suscite des inquiétudes quant aux exécutions extrajudiciaires. Les tribunaux dits révolutionnaires sont visés pour refuser aux accusés l'accès à un avocat et pour s'appuyer sur des aveux obtenus sous la torture. Le rapport cite en exemple l'exécution injuste de trois manifestants à Ispahan. Les minorités ethniques sont victimes d'un nombre disproportionné d'exécutions, 28 % d'entre elles appartenant à des groupes minoritaires en 2023.
Détentions arbitraires et conditions de détention brutales
Le rapport fait état de nombreux cas d'arrestations arbitraires par des agents en civil, visant souvent des avocats, des journalistes et des militants des droits de l'homme. L'incarcération dans les prisons iraniennes est décrite comme inhumaine, avec la surpopulation, le refus de soins médicaux et les abus physiques qui menacent la vie des détenus. Le rapport fait état de méthodes de torture répandues, telles que les menaces d'exécution, les agressions sexuelles et l'administration forcée de médicaments. Plusieurs prisons sont spécifiquement désignées comme des lieux de torture notoires. Les organisations de défense des droits de l'homme ont documenté de nombreux cas de détention pour motifs politiques, en particulier de personnes ayant la double nationalité.
Répression extraterritoriale et absence de liberté d'expression
Le rapport expose les tentatives du gouvernement iranien de réduire au silence les dissidents au-delà de ses frontières. Des cas d'attaques de vengeance, d'enlèvements et de retours forcés visant des expatriés iraniens sont documentés. La liberté d'expression à l'intérieur de l'Iran est sévèrement limitée, les citoyens risquant des sanctions s'ils critiquent le gouvernement, les dirigeants ou la religion. L'accès à Internet est fortement filtré et censuré.
Corruption et manque de transparence
Le rapport critique la corruption généralisée au sein des institutions iraniennes, en particulier le Corps des gardiens de la révolution islamique et les organes gouvernementaux. Il met en lumière les vastes richesses contrôlées par des fondations exonérées d'impôts au profit de religieux et de militaires. L'obstruction du gouvernement iranien aux enquêtes internationales sur les droits humains et son refus de coopération avec le rapporteur spécial des Nations unies font craindre un manque de transparence. Les militants des droits de l'homme opérant en Iran sont constamment harcelés, concentrés et arrêtés.
Discrimination et restrictions à la participation
La discrimination à l'égard des femmes est un thème important du rapport. La loi sur le hijab obligatoire est mise en évidence, ainsi que les menaces et les sanctions auxquelles sont confrontées les femmes qui ne s'y conforment pas. La participation des femmes à la main-d'œuvre est systématiquement limitée, leur taux de participation au marché du travail étant inférieur à 14 % selon les données de la Banque mondiale. Le rapport critique également la rhétorique antisémite et la discrimination à la rencontre de la communauté juive d'Iran. Enfin, le rapport identifie des limites à la participation politique pacifique et des violations des droits des travailleurs.
Nécessité d'une action urgente
Le rapport du département d'État américain dresse un bilan accablant de la situation des droits humains en Iran. La communauté internationale doit prendre des mesures urgentes pour faire pression sur le régime iranien afin qu'il mette fin aux violations des droits humains.
Source : INU/CSDHI
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