Les Koulbars, un terme utilisé par les habitants des régions kurdes d’Iran, désignent les porteurs qui risquent leur vie en transportant des marchandises de contrebande à travers la frontière pour gagner chichement leur vie. Poussés par le chômage, le désespoir et les maigres salaires, les Koulbars de ces régions, en particulier ceux de l’Azerbaïdjan occidental, du Kurdistan, du Kermanshah, du Sistan et du Baloutchistan, ont recours au passage illégal de la frontière pour transporter des marchandises.
Ces marchandises de contrebande, qui vont des téléviseurs aux vêtements en passant par les cigarettes et les pneus, sont considérées comme des produits de contrebande et échappent aux droits de douane. Les Koulbars portent ces lourdes charges sur leur dos à travers les zones frontalières traîtresses pour atteindre les villes et villages frontaliers. Ce travail dangereux est surtout répandu dans les provinces frontalières et est considéré comme l’une des professions les plus dangereuses en Iran.
Le coût humain de la contrebande
Les Koulbars viennent de tous les horizons, de l’adolescence à la soixantaine. Malheureusement, nombre de ces travailleurs frontaliers ont perdu la vie. Selon l’agence de presse gouvernementale ILNA, plusieurs Koulbars de Marivan sont morts au début de l’année 2024. Abdallah Belvasi, un militant syndical des travailleurs de Marivan, souligne l’augmentation alarmante du nombre de décès chez les Koulbars.
Promesses non tenues et besoins non satisfaits
Belvasi souligne l’hypocrisie de la situation. La frontière du Bashmakh à Marivan génère d’énormes profits pour le gouvernement iranien, mais ces richesses ne profitent pas à la population locale. Selon lui, les conducteurs de véhicules de transport en commun sont également victimes de l’exploitation dans le cadre de ce système capitaliste.
Belvasi propose une solution : en allouant une petite partie des bénéfices de la frontière, le gouvernement pourrait créer des centaines d’emplois et transformer Marivan en une destination touristique prospère, en capitalisant sur son potentiel inexploité. Cela permettrait, selon lui, d’éviter le travail dangereux des Koulbars.
Le syndicaliste accuse en outre les politiques d’appauvrissement du régime de forcer les jeunes, les personnes éduquées et même les athlètes à recourir au travail de Koulbar. Il souligne qu’être un Koulbar n’est pas un travail légitime mais une mesure désespérée pour survivre. Ces personnes risquent leur vie pour un salaire de misère, en portant des charges destinées à des bêtes de somme.
Belvasi conclut par une question poignante : « Combien de temps devrons nous assister à la mort quotidienne de jeunes gens sur ces chemins périlleux ? Combien de temps les mères pleureront elles les enfants qui partent pour un morceau de pain et ne reviennent jamais ?
Une sinistre réalité
Koulbar News, une plateforme dédiée aux Koulbars et au commerce frontalier dans les provinces de l’Ouest, dresse un tableau sombre dans son dernier rapport annuel. Il révèle qu’au moins 44 Koulbars ont été tués en 2023, dont 31 décès attribués à des tirs de la police et des gardes-frontières. Plus de 400 Koulbars ont également été blessés, dont 337 par balles par des gardes-frontières.
Le rapport révèle en outre que la plupart des victimes se trouvent dans les provinces du Kurdistan, de Kermanshah et de l’Azerbaïdjan occidental. Les mines terrestres héritées de la guerre Iran-Irak ont également contribué aux blessures et aux décès, sept Koulbars ayant été victimes de ces explosifs. Fait troublant, le rapport identifie 37 jeunes Koulbars parmi les victimes.
Un contraste saisissant
La comparaison des indicateurs de développement économique entre les villes frontalières et les autres régions d’Iran fait apparaître un contraste saisissant. Les provinces frontalières sont systématiquement moins bien classées dans divers indicateurs économiques, sociaux et culturels, y compris le revenu par habitant. Cette disparité économique met en évidence la négligence dont ces régions font l’objet de la part du gouvernement.
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)/#CSDHI
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