La Journée internationale des travailleurs est un moment poignant pour réfléchir au sort des travailleuses en Iran, et des travailleurs en général, qui naviguent dans un paysage de difficultés économiques et d’exploitation sous le régime répressif des mollahs.
Alors que les données et les statistiques complètes sur les travailleuses en Iran sont rares, des preuves anecdotiques mettent en lumière leurs conditions difficiles. En règle générale, la petite fraction de femmes qui trouvent un emploi sur le marché du travail iranien, dominé par les hommes, se retrouve souvent reléguée dans le secteur des services ou dans des ateliers informels. Ces emplois sont souvent assortis de contrats temporaires, ce qui rend les femmes vulnérables à l’exploitation. En outre, elles travaillent souvent dans des conditions inférieures aux normes, sans assurance ni avantages sociaux, ce qui s’apparente à de l’esclavage moderne.
Se concentrer sur les conditions générales des travailleurs en Iran permet d’acquérir une compréhension fondamentale à partir de laquelle on peut déduire les défis auxquels sont confrontées les travailleuses. En examinant le paysage général de l’emploi, des salaires, de la sécurité de l’emploi et des conditions de travail, nous pouvons extrapoler les luttes et les vulnérabilités vécues par les femmes sur le marché du travail.
Lutter pour survivre avec de maigres salaires
Les travailleurs iraniens endurent de graves difficultés, beaucoup luttant pour survivre avec de maigres salaires. Le salaire mensuel minimum, qui s’élevait à 235 dollars en 2010, a chuté à environ 110 dollars, soit 46 cents de l’heure, plongeant les travailleurs dans la pauvreté. Il est choquant de constater qu’une grande partie des travailleurs ne perçoit même pas ce salaire dérisoire, ce qui aggrave leur détresse financière. Les retards dans le versement des salaires sont fréquents, allant de plusieurs mois à un an, laissant les travailleurs dans une situation désespérée et incapables de subvenir à leurs besoins essentiels. Non seulement elles doivent faire face à des salaires inférieurs à ceux de leurs homologues masculins, mais elles doivent également travailler plus longtemps, souvent dans des conditions précaires. Le ralentissement économique a touché les femmes de manière disproportionnée, poussant beaucoup d’entre elles dans la pauvreté, en particulier celles qui sont à la tête d’un foyer, soit plus de 6 millions de personnes.
Certaines femmes ont recours au port de charges dans les régions frontalières de l’ouest, un travail épouvantable même pour les hommes.
Plus de 1 000 travailleurs sont morts dans des accidents du travail en six mois
Pour aggraver ces difficultés économiques, le gouvernement néglige les règles de sécurité, ce qui se traduit par des accidents du travail fréquents et des pertes de vie. Il est choquant de constater que ces manquements à la sécurité sont souvent délibérés, le régime cherchant à réduire les dépenses et à donner la priorité aux profits plutôt qu’à la vie des travailleurs. Selon le rapport de l’Organisation de médecine légale, entre mars et septembre 2023, plus d’un millier de travailleurs ont perdu la vie dans des incidents liés au travail.
Populariser l’économie signifie des licenciements massifs pour les travailleurs
En outre, le plan de Khamenei visant à militariser l’économie exacerbe la situation critique des travailleurs. Cette stratégie conduit à des licenciements massifs et à la transition de nombreux travailleurs vers un statut temporaire, ce qui érode encore plus la sécurité de l’emploi et fait baisser les salaires. La rhétorique trompeuse du régime sur la “popularisation de l’économie” masque ses véritables intentions de donner la priorité aux dépenses militaires plutôt qu’au bien-être des travailleurs. Khamenei, sous le prétexte de “populariser l’économie”, transfère secrètement une part importante des biens publics et des entreprises d’État aux Gardiens de la révolution (IRGC) et à des fondations affiliées. Cette manœuvre déclenchera une nouvelle vague de fermetures d’usines et de suppressions d’emplois, déguisées en “ajustements de la main-d’œuvre”. En outre, elle obligera les travailleurs restants à accepter des emplois temporaires, ce qui renforcera le contrôle de la main-d’œuvre et entraînera une nouvelle baisse des salaires. Les mesures oppressives décrites dans le 7e programme de développement ne font qu’aggraver les difficultés auxquelles sont confrontés les travailleurs. Elles comprennent des dispositions qui interdisent l’emploi officiel de travailleurs, autorisent les employeurs à payer les nouveaux employés en dessous du salaire minimum et ne proposent que des contrats temporaires, privant ainsi les travailleurs d’avantages et de protections essentiels.
Malgré ces adversités, les travailleurs iraniens persistent dans leur lutte pour de meilleures conditions. Semaine après semaine, ils descendent dans la rue pour protester, faisant preuve d’un courage et d’une résistance remarquables face à la répression. Leur détermination inébranlable reflète un désir profond de changement et un rejet du statu quo qui perpétue leurs souffrances.
Source : CNRI Femmes
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