Une vérification de la couverture de Forbes révèle un canular du régime iranien

 L'Agence France Presse (AFP) a révélé une tentative trompeuse visant à renforcer l'image du régime iranien dans un contexte d'escalade des tensions dans la région. Une image diffusée en ligne présentait Ali Khamenei, Guide suprême des mollahs, sur la couverture du magazine Forbes, salué comme «  l'homme le plus puissant du monde ». Cette couverture, datée du 15 avril, apparaît à la suite de l'attaque du régime contre Israël, une décision qui a considérablement accru les tensions régionales déjà exacerbées par les conflits en cours. 

La couverture fabriquée de toutes pièces a été rapidement démystifiée à la fois par le magazine lui-même et par des enquêtes indépendantes. Forbes a confirmé qu'aucune édition de ce type n'avait été publiée et que l'image ne correspondait à aucune de ses couvertures authentiques. De plus, des recherches d'images inversées ont révélé que la photo de Khamenei utilisée n'était pas un contenu original de Forbes mais provenait plutôt du site officiel du guide suprême en 2015.

Il est peu probable que ces tactiques trompeuses leurrent l'opinion publique. Elles sont exploitées par la machine de propagande du régime pour relever le moral en berne des forces de sécurité et des milices mandataires. L'objectif sera de présenter les principaux médias occidentaux comme reconnaissants la puissance de Téhéran.

La tentative de l'Iran de manipuler la perception du public à travers des médias falsifiés n'est pas nouveau. Le régime à l'habitude d'utiliser à de telles tactiques, en particulier lorsqu'il est confronté à des crises internes ou externes.

Par exemple, suite au décès de la célèbre chanteuse iranienne Marjan, sympathisante de l'OMPI, le ministère du Renseignement (Vevak) a fabriqué une réplique de Mojahed, le journal de l'OMPI. Le faux journal contenait des photos d'artistes et d'athlètes iraniens qui avaient exprimé leurs condoléances pour la mort de Marjan, une tentative évidente du régime de faire pression sur des célébrités iraniennes pour qu'elles dénoncent l'OMPI.

De même, en 2020, un  tribunal allemand  a ordonné à un journal de premier plan dans le pays de retirer les accusations infondées contre les membres de l'OMPI résidant à Achraf 3, en Albanie. Il a été découvert que le journaliste du Spiegel entretenait des liens étroits avec le régime des mollahs, comme en témoignaient ses multiples visites en Iran et ses excursions dans les zones de conflit parrainées par l'État – un privilège généralement réservé aux membres du Basij et aux loyalistes du régime.

En période de crise, comme dans les tensions géopolitiques actuelles et les dissensions internes auxquelles sont confrontés le régime iranien, la tromperie devient un outil de survie. Le recours du régime iranien à la tromperie, à la falsification et au mensonge souligne son désespoir de faire face à des défis croissants. Alors qu'il est confronté à la perspective d'une guerre régionale, ainsi qu'au mécontentement interne et à la surveillance internationale, le recours du régime à des médias fabriqués est un rappel de sa position précaire.

Source : CNRI / https://fr.ncr-iran.org/actualites/terrorisme-a-integrisme/une-verification-de-la-couverture-de-forbes-revele-un-canular-du-regime-iranien/