lundi 7 août 2023

Iran : Transferts carcéraux précipités de prisonniers politiques

– Le pouvoir judiciaire iranien a publié un clip vidéo annonçant la fermeture de la prison de Gohardasht (Rajaï Chahr) à Karaj et le transfert de ses prisonniers politiques et autres détenus vers d’autres prisons. Depuis lundi soir, 31 juillet 2023, au moins 300 détenus, dont de nombreux prisonniers politiques, ont été transférés dans d’autres prisons sans préavis.

Le mardi 1er août 2023, des détenus des manifestations nationales, dont Mohammad Baroughani et huit autres accusés dans l’affaire Ekbatan, ont été transférés de la prison de Gohardasht (Rajaï Chahr) à la prison de Qezel Hessar à Karaj. Tous ces prisonniers politiques ont été incarcérés sans procès et sont accusés de Moharebeh (guerre contre Dieu).

Mohammad Baroughani, Milad Armon, Alireza Kafa’i, Amir Mohammad Khosh Eghabal, Alireza Barmarzpournak, Seyed Mohammad Mehdi Hosseini, Hossein Nemati, Mehdi Imani et Navid Najjaran ont été transférés dans le quartier 3 de Qezel Hessar.

Selon les informations, le nouvel emplacement ne dispose pas de systèmes de ventilation et de refroidissement adéquats. Les prisonniers politiques et autres détenus sont entassés dans un espace clos dans la chaleur suffocante de Karaj. Les conditions dans ces salles sont considérées comme inférieures aux normes, avec peu de ventilation. Le plafond de la cour, où les prisonniers prennent l’air, est recouvert de grillages. Les chambres sont petites, seulement 6 mètres carrés, et les bains n’ont pas de douches ni d’eau chaude. Il n’y a pas d’endroit pour faire la vaisselle, et la vaisselle est lavée dans les toilettes.

La prison de Qezel Hessar accueille principalement des criminels violents accusés de trafic de drogue et de contrebande, et n’est pas adaptée aux prisonniers politiques. Selon le principe de la séparation des crimes, les détenus inculpés d’infractions financières, de meurtre et d’infractions pénales, de vol et d’infractions politiques et idéologiques devraient être séparés et chaque groupe devrait être détenu dans son propre quartier.

Le mercredi 2 août 2023, des prisonniers politiques de la prison de Gohardasht, qui sont parmi les prisonniers politiques les plus longtemps détenus en Iran depuis plus de 10 ans, ont été transférés dans le quartier 8 de la prison d’Evine. Ils n’ont pas été autorisés à emporter leurs effets personnels, pas même les vêtements dont ils ont besoin.

Une source informée a déclaré que les prisonniers politiques Saeed MasouriAfshin Baymani, Matin Ahmadian, Hamzeh Savari, Loqman Aminpour, Mohammad Shafe’ii, Saman Yassin et deux autres prisonniers politiques ont été transférés au quartier 8 de la prison d’Evine.

Saeed Masouri, Afshin Baymani et Matin Ahmadian sont parmi les prisonniers politiques les plus longtemps détenus en Iran, depuis 12 à 22 ans.

Le projet de transfert des prisons en dehors des zones urbaines a été proposé il y a plusieurs années. Toutefois, à la suite de diverses manifestations populaires en faveur des prisonniers l’année dernière, le régime iranien s’est montré déterminé à poursuivre ce plan.

Les services du renseignement ont l’intention de transférer au moins 20 prisons principales situées dans des centres provinciaux vers des zones éloignées. Le Bureau technique et d’ingénierie des prisons iraniennes a souligné en juin 2022 que le plan de transfert des prisons provinciales en dehors des zones urbaines serait poursuivi plus sérieusement. En avril 2023, Gholamhossein Mohseni-Eje’i, le chef du pouvoir judiciaire iranien, a ordonné la fermeture de la prison de Gohardasht (Rajaï Chahr) et le transfert de ses prisonniers vers d’autres prisons. La relocalisation et le transfert ont été effectués sous le prétexte que la prison de Gohardasht était située dans la ville de Karaj.

Source : Iran HRM/ CSDHI 

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